Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ROMANTIQUES PETITS

Terme appliqué par la critique de la fin du xixe siècle aux écrivains mineurs, plus ou moins connus en leur temps, du mouvement romantique. Ce sens large va être modifié par les surréalistes qui redécouvrent, ou découvrent tout court, un certain nombre de ces écrivains et tentent de mettre en lumière l'unité de leurs œuvres d'inspiration et de conception fort diverses.

Plus ou moins gagnés à la mode du frénétisme littéraire et aux idées révolutionnaires, les petits romantiques semblent surtout se définir par une révolte contre le sort que la société assigne à l'homme et à l'artiste et par la « volonté de transcender cette condition d'artiste et d'homme ». Ils manifestent une capacité d'émerveillement alliée paradoxalement à cette ironie romantique dans laquelle les surréalistes voient l'équivalent de l'humour noir moderne.

La critique contemporaine, devancée en cela depuis longtemps par Baudelaire, rend aujourd'hui sa place à Aloysius Bertrand (Gaspard de la nuit, 1842) et à Pétrus Borel (Rhapsodies, 1832 ; Champavert, 1833). Pétrus Borel faisait partie du Petit Cénacle qui fut, avec plus tard l'impasse du Doyenné, le haut lieu « petit-romantique », d'où furent issus également Philotée O'Neddy (Feu et flamme, 1833), Théophile Gautier et Gérard de Nerval première manière, Esquiros (Les Hirondelles, 1834 ; Les Chants d'un prisonnier, 1841), Charles Lassailly (Les Roueries de Trialph, notre contemporain, avant son suicide, 1833). Il faut ajouter, enfin, les noms d'Alphonse Rabbe (Album d'un pessimiste, 1831) et de Xavier Forneret, qui ne firent partie d'aucun groupe littéraire.

— France CANH-GRUYER

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

France CANH-GRUYER. ROMANTIQUES PETITS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BERTRAND ALOYSIUS (1807-1841)

    • Écrit par Pierre BRUNEL
    • 921 mots

    Brunetto Latini opposait « la voie de la prose, large et pleinière si comme est ore la parleure des gens » et « li sentiers de rime, plus estroiz et plus fors ». Pourtant, la phrase française connut, au Moyen Âge, sa période gothique, dont Aloysius Bertrand a tenté de retrouver le secret. Il n'est pas...

  • BOREL PIERRE-JOSEPH D'HAUTERIVE dit PÉTRUS (1809-1859)

    • Écrit par France CANH-GRUYER
    • 1 016 mots

    Chef de file de ceux que l'on désigne communément du nom de « petits romantiques français », boudé par le succès de son vivant, Pétrus Borel s'impose aujourd'hui comme l'un des écrivains les plus originaux du romantisme.

    Il est le douzième des quatorze enfants d'une...

  • CÉNACLES ROMANTIQUES

    • Écrit par France CANH-GRUYER
    • 2 432 mots
    • 1 média
    Petite communauté romantique dont l'existence se situe entre les années 1829 et 1833 et qui se composait d'étudiants en beaux-arts, épris de littérature nouvelle ; le « Petit Cénacle » rend hommage, par son nom, au Cénacle de Victor Hugo. Certains, comme Théophile Gautier et ...
  • CHAMPFLEURY JULES FLEURY HUSSON dit (1821-1889)

    • Écrit par France CANH-GRUYER
    • 537 mots

    Né à Laon (Aisne), fils d'un secrétaire de mairie, Jules Fleury Husson commence des études classiques, puis entre comme commis dans une librairie de gros. Il donne des articles à L'Artiste — c'est le directeur, Arsène Houssaye, qui lui conseille en 1844 d'adopter le pseudonyme de...

  • Afficher les 13 références

Voir aussi