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PAPILLOMAVIRUS

Traitement des infections génitales à HPV

Le traitement des lésions précancéreuses du col utérin repose sur la destruction des lésions par exérèse d'un fragment conique du col ou conisation. Ce traitement est invasif, mais efficace. Le résultat est surveillé par un frottis de contrôle. Le dépistage de HPV négatif après conisation signe la guérison.

Des traitements locaux moins invasifs ont été proposés et sont à l'étude : le cidofovir, antiviral à large spectre qui a montré son efficacité dans certains cas de papillomes et condylomes, et l'imiquimod, immunomodulateur. Le véritable espoir repose sur la prévention de l'infection par une vaccination efficace.

Plusieurs essais vaccinaux ayant révélé la possibilité de prévenir l'infection et d'éliminer le virus chez l'animal, il a été entrepris d'exploiter cette piste au bénéfice de l'homme : le vaccin utilise des particules constituées de protéine de capside L1 de HPV16, à fort potentiel immunogène. Les premiers essais cliniques ont montré une production d'anticorps chez 99,7 p. 100 des femmes et une protection à 100 p. 100 contre une infection persistante par ce virus. En outre, les protéines transformantes, E6 et E7, surexprimées dans les lésions précancéreuses et cancéreuses sont utilisées comme antigènes dans d'autres préparations vaccinales à visée thérapeutique.

En conclusion, bien que le rôle des HPV oncogènes dans l'histoire naturelle du cancer du col utérin ne soit plus à démontrer, la place des examens virologiques dans le dépistage, le pronostic et le suivi thérapeutique de ce cancer restent à bien encadrer, en particulier dans les pays en développement, où le coût du test HPV limite son application. La vaccination préventive, chez les femmes jeunes (première partie de l'adolescence) qui présentent le plus de risques de contracter l'infection, constitue une perspective séduisante. Elle est en faveur dans nombre de milieux socioéducatifs et auprès de responsables en santé publique, qui prônent la vaccination précoce. Elle est diffusée largement en Europe, où le vaccin (Cervarix® de Glaxo Smith-Kline) a obtenu, en 2007, son autorisation de mise sur le marché.

— Sophie ALAIN

— François DENIS

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Écrit par

  • : professeure des Universités, praticienne hospitalier
  • : docteur en médecine, docteur d'État ès sciences, professeur des Universités en bactériologie, virologie, hygiène

Classification

Pour citer cet article

Sophie ALAIN et François DENIS. PAPILLOMAVIRUS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Papillomavirus : la particule virale et son contenu - crédits : Encyclopædia Universalis France

Papillomavirus : la particule virale et son contenu

Papillomavirus : épithélium normal et lésions précancéreuses provoquées - crédits : Encyclopædia Universalis France

Papillomavirus : épithélium normal et lésions précancéreuses provoquées

Cancérisation par HPV16 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cancérisation par HPV16

Autres références

  • CALENDRIER VACCINAL

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 2 597 mots
    • 1 média
    ...recommandées à d’autres âges de la vie que celui de la petite enfance. Ainsi, une mention particulière est faite concernant la vaccination contre les papillomavirus responsables en partie du cancer de l’utérus, avant l’entrée du sujet dans une sexualité active : la vaccination est fortement recommandée...
  • CANCER - Cancer et santé publique

    • Écrit par Maurice TUBIANA
    • 14 762 mots
    • 8 médias
    ...est inutile de le pratiquer plus souvent) et leur traitement permet d'éviter l'apparition de cancer invasif. Des vaccins existent contre les variétés de papillomavirus les plus fréquemment en cause. Cette vaccination peut avoir un rôle préventif important, mais elle est relativement onéreuse pour un cancer...
  • CANCER - Cancers et virus

    • Écrit par Sophie ALAIN, François DENIS, Sylvie ROGEZ
    • 5 660 mots
    • 6 médias
    ...possède pas lui-même d'oncogènes, le déficit immunitaire induit favorise le développement de tumeurs. À titre d'exemple, le risque de cancer anal dû aux papillomavirus est nettement accru en cas d'infection à HIV puisque, chez les sujets séropositifs, ce risque est multiplié par 37,9 chez les hommes et...
  • GÉNITAL APPAREIL

    • Écrit par Universalis, Claude GILLOT, Bernard JAMAIN, Maurice PANIGEL
    • 14 769 mots
    • 12 médias
    ...qui permet un dépistage mettant en évidence des lésions précancéreuses et donc d'intervenir à temps avant toute dissémination de la maladie. Le rôle des papillomavirus 16 et 18 dans la cancérisation utérine est si important qu'une politique de prévention destinée à protéger les adolescentes contre ce...
  • Afficher les 9 références

Voir aussi