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PAPILLOMAVIRUS

Diagnostic de l'infection à papillomavirus

Papillomavirus et lésions du col utérin - crédits : Encyclopædia Universalis France

Papillomavirus et lésions du col utérin

Le diagnostic des verrues, papillomes et condylomes exophytiques est avant tout clinique, et porte sur l'aspect des lésions. Les lésions génitales planes, sont de diagnostic plus difficile et ne sont visibles qu'après adjonction d'acide acétique en colposcopie. Le dépistage actuel repose sur le frottis (examen cytologique des cellules) pratiqué au niveau du col utérin, à la recherche de cellules anormales. Les anomalies sont classées par ordre croissant en fonction du risque de cancer en atypies cellulaires de signification indéterminée (ASCUS), lésions (ou dysplasies) de bas grade (néoplasie intracervicale de grade I, CIN I), de haut grade (néoplasie intracervicale de grade II ou III, CIN II, III), et cancer in situ (cf. tableau). Les lésions de haut grade dépistées au frottis sont confirmées par colposcopie et biopsie, avant d'être traitées. L'évolution des lésions de bas grade est surveillée par des examens rapprochés. Cependant, l'efficacité du frottis classique pour le dépistage du cancer du col utérin ne dépasse pas 70 p. 100. En cas de lésion de bas grade, ou d'ASCUS (dépistées dans 2 à 3 p. 100 des frottis), le frottis classique peut être mis en défaut, car 7 à 15 p. 100 des frottis ASCUS masquent une lésion de haut grade. L'association au frottis d'une recherche de HPV permet de détecter 90 p. 100 des lésions de haut grade, à une sensibilité équivalente à celle d'un examen colposcopique pratiqué d'emblée. La présence de HPV à haut risque est un élément important pour désigner les femmes qui présentent un risque élevé d'évolution vers un cancer et doit conduire à pratiquer chez ces patientes une colposcopie. En effet, une lésion de haut grade sous-jacente sera retrouvée dans 69 p. 100 des cas de frottis ASCUS HPV positifs. Inversement, un résultat négatif lors de deux examens espacés de six mois permet de rassurer la patiente à plus de 99 p. 100, sans examens complémentaires. En cas de lésion de haut grade dépistée au frottis, l'association à un HPV oncogène est constante, sa recherche est donc inutile. Enfin, la recherche de HPV en dépistage primaire mérite d'être discutée lorsqu'on sait qu'une femme porteuse d'un HPV à haut risque avec une forte quantité de virus a de 50 à 400 fois plus de risques de développer une lésion intraépithéliale.

Les HPV ne sont mis en évidence que par des techniques de biologie moléculaire. L'ADN viral est extrait à partir des cellules du col utérin prélevées par frottis cervico-vaginal. L'amplification de cet ADN par PCR (polymerase chain reaction) permet la détection et le typage viral avec une excellente sensibilité. Récemment a été développé un test d'hybridation moléculaire en phase liquide de sensibilité voisine à celle de la PCR, capable de détecter, à l'aide de deux groupes de sondes, un ensemble de treize HPV à haut risque, dont HPV16 et HPV18, et cinq HPV à bas risque, dont HPV6 et HPV11. En raison de son intérêt reconnu, la recherche des HPV oncogènes est, en France, prise en charge par la Sécurité sociale depuis février 2004, avec cependant des indications limitées à l'interprétation des frottis équivoques de signification indéterminée (ASCUS).

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Écrit par

  • : professeure des Universités, praticienne hospitalier
  • : docteur en médecine, docteur d'État ès sciences, professeur des Universités en bactériologie, virologie, hygiène

Classification

Pour citer cet article

Sophie ALAIN et François DENIS. PAPILLOMAVIRUS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Papillomavirus : la particule virale et son contenu - crédits : Encyclopædia Universalis France

Papillomavirus : la particule virale et son contenu

Papillomavirus : épithélium normal et lésions précancéreuses provoquées - crédits : Encyclopædia Universalis France

Papillomavirus : épithélium normal et lésions précancéreuses provoquées

Cancérisation par HPV16 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cancérisation par HPV16

Autres références

  • CALENDRIER VACCINAL

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 2 597 mots
    • 1 média
    ...recommandées à d’autres âges de la vie que celui de la petite enfance. Ainsi, une mention particulière est faite concernant la vaccination contre les papillomavirus responsables en partie du cancer de l’utérus, avant l’entrée du sujet dans une sexualité active : la vaccination est fortement recommandée...
  • CANCER - Cancer et santé publique

    • Écrit par Maurice TUBIANA
    • 14 762 mots
    • 8 médias
    ...est inutile de le pratiquer plus souvent) et leur traitement permet d'éviter l'apparition de cancer invasif. Des vaccins existent contre les variétés de papillomavirus les plus fréquemment en cause. Cette vaccination peut avoir un rôle préventif important, mais elle est relativement onéreuse pour un cancer...
  • CANCER - Cancers et virus

    • Écrit par Sophie ALAIN, François DENIS, Sylvie ROGEZ
    • 5 660 mots
    • 6 médias
    ...possède pas lui-même d'oncogènes, le déficit immunitaire induit favorise le développement de tumeurs. À titre d'exemple, le risque de cancer anal dû aux papillomavirus est nettement accru en cas d'infection à HIV puisque, chez les sujets séropositifs, ce risque est multiplié par 37,9 chez les hommes et...
  • GÉNITAL APPAREIL

    • Écrit par Universalis, Claude GILLOT, Bernard JAMAIN, Maurice PANIGEL
    • 14 769 mots
    • 12 médias
    ...qui permet un dépistage mettant en évidence des lésions précancéreuses et donc d'intervenir à temps avant toute dissémination de la maladie. Le rôle des papillomavirus 16 et 18 dans la cancérisation utérine est si important qu'une politique de prévention destinée à protéger les adolescentes contre ce...
  • Afficher les 9 références

Voir aussi