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PALÉOCLIMATOLOGIE

Causes des changements de climats

Un grand nombre de théories a été proposé durant le xixe siècle pour expliquer les changements de climat. Nombre d'entre elles sont loin d'être satisfaisantes, soit parce qu'elles n'expliquent qu'une partie des données, soit parce qu'elles sont en contradiction avec une loi fondamentale de la physique ou de la biologie.

Les principales contingences sont les suivantes :

– la loi de l'actualisme selon laquelle on n'accepte que les principes de la science moderne et l'on rejette toute superstition ; c'est ainsi que l'on ne peut changer ni les lois de la mécanique céleste, ni celles de la météorologie ;

– la loi de la continuité biologique qui constate que l'évolution a été globalement ininterrompue, bien qu'à certaines époques de grandes extinctions brutales à l'échelle géologique aient été mises en évidence par les paléontologues ; cette observation conduit à rejeter un désastre cataclysmique majeur telle la collision de planètes, un changement gigantesque de l'orbite terrestre ou dans le cycle lunaire, une variation de plus de 20 0C de la moyenne mondiale actuelle des températures ou tout événement physique qui aurait eu pour résultat l'annihilation totale des organismes vivants et donc la reprise à zéro de l'évolution biologique.

D'une manière très schématique, les découvertes les plus récentes suggèrent que, à long terme, les climats dépendent de la position des continents sur le globe terrestre ; ils sont d'autant plus contrastés que certains d'entre eux occupent les zones polaires. À l'échelle de quelques dizaines de millénaires, ils sont modulés par les variations de la position de la Terre sur son orbite autour du Soleil. À l'échelle de quelques années le volcanisme peut contribuer à modifier les conditions climatiques sans que l'on ait pu prouver un quelconque impact à long terme. Dans cette gamme de temps, d'autres phénomènes interviennent : peut-être les variations d'activité solaire et, à coup sûr, les interactions entre l'océan et l'atmosphère, qui provoquent, par exemple, les événements E.N.S.O. (cf. e.n.s.o.[El Niño Southern Oscillation]).

Nous ne traiterons pas ici du réchauffement climatique dû à l'émission de gaz à effet de serre en rapport avec les activités humaines. Ce vaste sujet justifie le contenu d'un autre article : cf. réchauffement climatique.

Dérive des continents et tectonique des plaques

L'étude du paléomagnétisme indique que les plaques continentales ne sont pas solidaires du manteau mais flottent à sa surface. Les processus d'expansion des fonds océaniques modifient à une allure de l'ordre de quelques centimètres par an la position relative des continents les uns par rapport aux autres. Aussi un observateur resté immobile à la surface des continents aurait-il vu défiler des latitudes et des longitudes très différentes de celles d'aujourd'hui. L'océan Atlantique, par exemple, n'existait pas il y a 200 millions d'années et l'Europe était alors soudée à l'Amérique du Nord.

L'axe de rotation de la Terre est resté probablement constant au cours du temps par rapport au reste du système solaire et les pôles magnétiques voisins des pôles géographiques (sauf pendant les quelques siècles correspondant aux renversements de polarité magnétique). Le paléomagnétisme permet de montrer que la grande période glaciaire qui a affecté le continent de Gondwana il y a plus de 400 millions d'années correspond à une époque où ce continent rassemblant l'Afrique, l'Inde, l'Australie et l'Amérique du Sud, était en position polaire. Dans le même temps, l'Europe était en position équatoriale, d'où l'existence de la gigantesque forêt [...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., Centre des faibles radioactivités, Gif-sur-Yvette

Classification

Pour citer cet article

Jean-Claude DUPLESSY. PALÉOCLIMATOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Évolution de la température moyenne à la surface de la Terre depuis sa formation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Évolution de la température moyenne à la surface de la Terre depuis sa formation

Louis Agassiz - crédits : MPI/ Archive Photos/ Getty Images

Louis Agassiz

Thermomètres isotopiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Thermomètres isotopiques

Autres références

  • AFRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Anne FAURE-MURET
    • 18 789 mots
    • 22 médias
    Avec le groupe de l'Ecca,le changement climatique s'accentue, la forêt se développe. Il se dépose surtout des sédiments clastiques avec des niveaux charbonneux exploitables caractérisés par la flore à Glossopteris. Il s'agit du niveau houiller de tout le sud de l'Afrique ; il appartient...
  • ANTARCTIQUE

    • Écrit par Pierre CARRIÈRE, Edmond JOUVE, Jean JOUZEL, Gérard JUGIE, Claude LORIUS
    • 16 481 mots
    • 24 médias
    ...développement particulier est l'étude des informations contenues dans les couches de glace successives, notamment celles qui touchent aux évolutions du climat et de l'environnement atmosphérique. La composition isotopique de la glace (proportion relative des atomes lourds de deutérium et d'...
  • ARCHÉOLOGIE (Méthodes et techniques) - L'archéologie environnementale

    • Écrit par Stéphanie THIÉBAULT
    • 4 223 mots
    Ainsi, l'ère quaternaire se définit traditionnellement par l'apparition de l'homme. Sur le plan climatique, elle est caractérisée par la succession de périodes froides, dites glaciaires, et de périodes plus chaudes, dites interglaciaires. Cinq grandes glaciations (qui portent le nom des affluents...
  • BARNOLA JEAN-MARC (1956-2009)

    • Écrit par Universalis
    • 208 mots

    Le glaciologue Jean-Marc Barnola, né le 3 janvier 1956 à Bourg-en-Bresse (Ain), est décédé le 21 septembre 2009 à La Mure dans l'Isère. Aux côtés de Claude Lorius, de Jean Jouzel et de Dominique Raynaud, il a amplement contribué à l'essor de la glaciologie moderne et des implications...

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Voir aussi