OLYMPIE
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
De nos jours célèbre avant tout pour les compétitions sportives qui s'y déroulaient, Olympie était d'abord, pour les Anciens, un sanctuaire : les Jeux n'étaient qu'un des aspects du culte de Zeus « père et maître des dieux », mais celui, il est vrai, qui lui valut sa réputation universelle, attirant une foule considérable. Des offrandes innombrables et diverses étaient dues à la piété des fidèles, individus ou cités. Olympie tient une grande place dans l'histoire antique, du fait des rivalités que son importance internationale suscitait, et dans la civilisation hellénique, dont elle a contribué à dégager ou à renforcer certains caractères fondamentaux.
Carte administrative de la Grèce.
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Paionios de Mendé, Victoire, vers 420 avant J.-C. Marbre de Paros, hauteur : 216 cm. Musée archéologique d'Olympie.
Crédits : J. Hios/ AKG
Le site se trouve dans le Péloponnèse occidental, au pied du mont Kronion, à une vingtaine de kilomètres de l'embouchure de l'Alphée, sur une terrasse au confluent de ce fleuve et du Kladéos. Il s'agit uniquement d'un sanctuaire, non d'une cité ; la maîtrise en a le plus souvent appartenu à Élis, au prix de graves conflits avec les États voisins.
Les édifices athlétiques sont situés en dehors de l'enceinte sacrée ou Altis : palestre et gymnase à l'ouest, stade et hippodrome à l'est. Ils sont mal conservés ou même complètement détruits par suite des inondations de l'Alphée et du Kladéos.
Ruines de la palestre, à Olympie. L'édifice, situé à l'ouest de l'Altis (l'enceinte sacrée), non loin de la rivière Alphée, s'organisait autour d'une grande cour carrée recouverte de sable, entourée par une colonnade. C'est là que se déroulaient les épreuves de lutte.
Crédits : D. J. MacCoy/ Black Star
Les compétitions
Les jeux Olympiques avaient lieu tous les quatre ans, en plein été. Ils étaient patronnés par les Éléens qui désignaient à cette fin un collège de dix magistrats, les hellanodices ou juges des Grecs, à la fois organisateurs et arbitres. Leur ouverture était annoncée par des ambassadeurs éléens qui se rendaient de ville en ville, partout reçus avec les plus grands honneurs. Après leur passage, une trêve sacrée suspendait les hostilités internationales et rendait le sanctuaire d'Olympie inviolable : les pèlerins devaient, en effet, pouvoir sans risque entreprendre un voyage souvent fort long et participer aux cérémonies.
Le programme des épreuves a varié continuellement depuis 776 avant J.-C. où le roi d'Élis Iphitos aurait fondé la trêve et procédé à la première célébration. Il est possible, sinon assuré, qu'on n'ait disputé d'abord que la course du stade. Le vainqueur ne cessa par la suite de donner son nom à l'olympiade où il avait triomphé. Rapidement, en tout cas, d'autres compétitions furent ajoutées. Au début du ve siècle, époque où les Jeux atteignirent leur apogée, on comptait treize épreuves : quatre courses à pied, à savoir le stade (192,27 m), le diaulos ou double stade, le dolichos ou course de fond, l'hoplitodrome ou course en armes ; trois sports de combat, lutte, boxe et pancrace ; une épreuve composite, le pentathlon, où les concurrents avaient à se mesurer au stade, au saut en longueur, au lancement du disque, à celui du javelot et à la lutte ; deux courses hippiques, à cheval monté et en char à quatre chevaux. Enfin, à côté des adultes, les enfants (des « juniors ») disputaient la course du stade, s'affrontaient à la lutte et à la boxe. Ce programme, résultant de suppressions aussi bien que d'adjonctions, connut encore bien des changements qui entraînèrent, en particulier, la disparition des épreuves hippiques, en raison de leur caractère aristocratique et de leur coût.
Le premier concours gymnique, créé au VIIIe siècle avant J.-C. à Olympie . une course à pied de la longueur d'un stade (192 mètres) ., se déroulait dans le stade situé à l'est de l'enceinte sacrée du sanctuaire (Altis)Au Ier siècle après J.-C., le couloir qui unissait le stade à...
Crédits : D. Dagli Orti/ DeAgostini/ Getty Images
lanceurs de javelot à la palestre
Détail d'un lécythe (vase pour les huiles parfumées destinées aux soins du corps) représentant des athlètes s'entraînant au lancement du javelot. Céramique grecque, Ve siècle avant J.-C. Museo nazionale, Tarente.
Crédits : Museo Nazionale Taranto/ Dagli Orti/ The Art Archive/ Picture Desk
Le nombre des compétitions et celui des concurrents obligeait à répartir les Jeux sur plusieurs jours, d'autant que des cérémonies religieuses se mêlaient intimement aux manifestations sportives. Le premier jour commençait par un sacrifice à Zeus. Puis juges et athlètes juraient de respecter un règlement minutieux et sévère : ceux qui y contrevenaient devaient payer de lourdes amendes. Les arbitres établissaient ensuite par tirage au sort les « séries » de chaque épreuve. Dans la soirée, un autre sacrifice était offert à Pélops. Le deuxième jour était consacré au stade, au diaulos et au dolichos ; le troisième au pentathlon. Le soir avait lieu la stéphanèphorie, qui se répétait le cinquième jour : les vainqueurs recevaient pour toute récompense une couronne coupée, avec une faucille d'or, à l'olivier planté par Héraclès lui-même. Ils allaient en procession les dédier dans le temple de Zeus tandis qu'on exécutait en leur honneur des hymnes de circonstance, ou épinicies, dus parfois au génie des plus grands poètes. À la stéphanèphorie succédaient des réunions amicales qui se prolongeaient parfois fort avant dans la nuit. Le quatrième jour voyait se disputer les épreuves de lutte [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 3 pages
Écrit par :
- Jean DELORME : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
Classification
Autres références
« OLYMPIE » est également traité dans :
GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - La religion grecque
Dans le chapitre « Essor de la religion civique » : […] La Grèce sort paradoxalement victorieuse de la crise des guerres médiques : la ferveur envers les dieux ne laisse pas d'en être considérablement renforcée dans toutes les cités qui ont participé à la gigantesque mêlée. C'est le cas notamment à Athènes. Les dieux et les héros de l'Attique ont lutté aux côtés des Athéniens, à Marathon comme à Salamine ; Athéna a fait repousser l'olivier sacré de l' […] Lire la suite
GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - Les arts de la Grèce
Dans le chapitre « Le préclassicisme » : […] Activité qui, à Athènes, se ralentit un peu pendant une ou deux décennies dans les autres techniques. De 480 jusque vers 450, c'est dans le reste du monde hellénique que se développent surtout architecture et sculpture : en Sicile où se construit le plus beau des temples de Sélinonte, en Italie méridionale d'où proviennent sans doute d'aussi magnifiques statues que l' Aurige (musée de Delphes) et […] Lire la suite
JEUX OLYMPIQUES, Grèce antique
Dans le chapitre « De la mythologie à l'histoire » : […] Concernant la naissance des jeux Olympiques, la mythologie propose plusieurs scénarios, dont l'un est le plus communément admis et attribue leur création au héros Pélops. Tantale, roi de Lydie et père de Pélops, sert son fils en guise de mets aux dieux de l'Olympe pour éprouver leur clairvoyance. À l'exception de Déméter, qui mange son épaule, aucun des dieux ne s'y trompe : ils redonnent vie à P […] Lire la suite
JEUX OLYMPIQUES - La renaissance des Jeux
Évoquer la renaissance des jeux Olympiques, c'est aussitôt convoquer Pierre de Coubertin. Faire revivre les Jeux de l'Antiquité grecque fut en effet le grand combat de Pierre Fredi, baron de Coubertin. Humaniste et pédagogue, Coubertin souhaitait intégrer le sport dans une réforme pédagogique profonde, instaurer la pratique sportive au sein des établissements scolaires français ; par ailleurs, il […] Lire la suite
JEUX OLYMPIQUES - Le relais de la flamme olympique
Dans le chapitre « Le rituel antique » : […] La création du relais olympique fait donc référence à l'Antiquité grecque. Pourtant, si des « courses aux flambeaux » (lampadédromies) étaient organisées à Athènes, en l'honneur de Prométhée notamment, jamais une course aux flambeaux n'eut lieu dans le cadre des jeux Olympiques ou d'autres jeux Panhelléniques (jeux Pythiques, Néméens, Isthmiques). Néanmoins, des messagers parcouraient la Grèce po […] Lire la suite
JEUX OLYMPIQUES - Les concours d'art et littérature
Dix ans après la première édition des jeux Olympiques de l'époque moderne, Pierre de Coubertin désire étoffer le programme non du point de vue sportif, mais en ajoutant un volet culturel. Une nouvelle fois, sa démarche fait référence à l'Antiquité grecque : pourtant, aux jeux Olympiques, les concours d'art ne constituèrent jamais un élément essentiel du programme, et l'attribution de récompenses […] Lire la suite
MERVEILLES DU MONDE LES SEPT
Expression désignant les sept ouvrages que les Anciens considéraient comme les plus parfaits réalisés, tant en sculpture qu'en architecture. Cette notion de merveille du monde apparaît pour la première fois dans le De septem orbis miraculis , généralement attribué à Philon de Byzance ( iii e s.). La liste de ces monuments très célèbres comprend : le mausolée d'Halicarnasse, la pyramide de Khéops, […] Lire la suite
PATRIMOINE, art et culture
Dans le chapitre « Tri, critères de tri désignification » : […] Le triomphe du christianisme sur le paganisme à la fin du iv e siècle met en place un nouveau processus patrimonial. Que faire d'un passé qui, religieusement et culturellement, paraît en total désaccord avec la religion nouvelle ? Que faire des temples et des lieux sacrés antérieurs ? Les détruire, les abandonner, les réutiliser comme églises chrétiennes ? Diverses solutions ont été adoptées à pa […] Lire la suite
PAUSANIAS, écrivain voyageur (IIe s.)
Aucun auteur antique ne mentionne l'écrivain grec Pausanias, et il ne parle guère de lui-même : de son livre unique, la Périégèse de la Grèce , c'est à peine si l'on peut tirer quelques notions de sa personne. Né au début du ii e siècle après J.-C. en Asie Mineure, peut-être à Magnésie du Sipyle, Pausanias a dû faire ses études dans l'une des grandes villes grecques de la côte égéenne, prospères […] Lire la suite
PREMIERS JEUX OLYMPIQUES
Les modernes appellent jeux Olympiques les concours sportifs qui se déroulaient tous les quatre ans en l'honneur de Zeus dans son sanctuaire d'Olympie. Fondé selon la légende par Héraclès, ce concours ne consista d'abord qu'en une course d'un stade (192 m), mais les épreuves ne cessèrent de se diversifier et l'on distingua bientôt entre athlètes juniors et seniors. Une victoire à Olympie assurait […] Lire la suite
Voir aussi
Les derniers événements
10-24 mars 2008 Chine. Émeutes au Tibet
Le 24, des membres de l'association Reporters sans frontières, dont son secrétaire général Robert Ménard, perturbent la cérémonie d'allumage de la flamme olympique à Olympie, en Grèce. […] Lire la suite
Pour citer l’article
Jean DELORME, « OLYMPIE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 20 mai 2022. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/olympie/