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PY OLIVIER (1965- )

Acteur, dramaturge, metteur en scène, Olivier Py est né à Grasse le 24 juillet 1965. Après des études de lettres au lycée Fénelon à Paris, il entre à l'École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre (ENSATT), puis au Conservatoire national supérieur d'art dramatique en 1987. Parallèlement, il entreprend des études de philosophie et de théologie à l'Institut catholique de Paris, entamant ainsi une quête du religieux qui ne cessera d'accompagner ses créations théâtrales. En 1988, sa première pièce, Des oranges et des ongles, est créée par le metteur en scène Didier Lafaye au Théâtre Essaïon. Cette même année, Olivier Py fonde une compagnie dramatique baptisée « L'inconvénient des boutures », qui regroupe autour de lui des talents prometteurs du théâtre français (Jean-Damien Barbin, Michel Fau, Irina Dalle, Elizabeth Mazev...), avec lesquels il amorce un compagnonnage fructueux et durable. Après avoir porté à la scène des textes d'Elizabeth Mazev, il met successivement en scène ses propres pièces, notamment Gaspacho, un chien mort (1990), Les Aventures de Paco Golliard (1992) ou encore La Jeune Fille, le diable et le moulin (1993) d'après les frères Grimm, qui révèlent un homme de théâtre attachant et aux multiples facettes. Mais c'est avec la création de son texte fleuve, La Servante, histoire sans fin, composé de cinq pièces et cinq dramaticules, qu'Olivier Py connaît une plus large audience. Présenté dans son intégralité au festival d'Avignon en 1995, ce spectacle d'une durée totale de vingt-quatre heures – dont le titre fait référence à la lampe qui demeure allumée sur la scène après la représentation – part d'un manifeste lyrique et spirituel en faveur de la « parole » pour proposer un questionnement de l'essence du théâtre.

L'année suivante, Olivier Py retrouve Avignon. Il interprète le rôle d'une chanteuse de cabaret dans un spectacle musical qui sera repris de Paris à New York durant plusieurs années. Pour ces Ballades de Miss Knife, dont il a composé les chansons mises en musique par Jean-Yves Rivaud, il laisse libre cours à son goût du baroque et du travestissement. Une pratique de comédien qu'il exercera auprès de divers metteurs en scène – pour le théâtre et le cinéma – et qui se poursuit encore dans ses propres créations. Retour en Avignon en 1997 avec Le Visage d'Orphée. Réactualisation du mythe pour une reconquête spirituelle du monde, le spectacle est présenté dans la cour d'Honneur.

Nommé en 1998 à la direction du Centre dramatique national Orléans-Loiret-Centre, Olivier Py crée notamment Requiem pour Srebrenica. La forme choisie est celle du théâtre documentaire qui fait entendre des témoignages de femmes de la cité martyre du conflit serbo-croate. Puis il donne une nouvelle version de La Jeune Fille, le diable et le moulin (1999) accompagnée de L'Eau et la vie, toujours d'après les frères Grimm (1999) avec lesquels il achèvera de dialoguer en clôturant un triptyque en 2008-2009 lors de la création de La Vraie Fiancée. Suivent les créations de L'Apocalypse joyeuse (2000), dont la poésie lyrique célèbre la Foi et l'Espérance, Épître aux jeunes acteurs (2001), Au monde comme n'y étant pas (2002) et surtout en 2003, la mise en scène d'une version intégrale de l'œuvre de Paul Claudel, Le Soulier de satin, où Olivier Py voit « la possibilité de représenter tous les pays et tous les peuples par toutes les formes possibles de théâtre ». Sa mise en scène éclaire avec acuité et fidélité toutes les implications et l'esprit du drame claudélien – jusque dans le rire. Le succès public du spectacle est accompagné du prix Georges Lherminier, décerné par le Syndicat de la critique. Olivier Py abordera une nouvelle fois cette œuvre en mars 2009, à travers une[...]

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Pour citer cet article

Jean CHOLLET. PY OLIVIER (1965- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<em>Prométhée enchaîné</em> d’Eschyle, mise en scène d'Olivier Py - crédits : Jean Marc Zaorski/ Gamma-Rapho/ Getty Images

Prométhée enchaîné d’Eschyle, mise en scène d'Olivier Py

Autres références

  • LA GRANDE PARADE DE PY (O. Py)

    • Écrit par Didier MÉREUZE
    • 1 005 mots

    Auteur, acteur, metteur en scène et chef de troupe, scénographe, directeur du Centre dramatique national (Orléans), Olivier Py poursuit depuis les années 1980 un parcours qui embrasse tous les genres et tous les styles, du cabaret à l'opéra, des formes brèves au poème dramatique, des contes pour...

  • L'ORESTIE (mise en scène O. Py)

    • Écrit par Didier MÉREUZE
    • 1 020 mots

    Unique trilogie héritée d'Eschyle, L'Orestie, œuvre fondatrice du théâtre, ne cesse d'interroger le théâtre et ses metteurs en scène. On se souvient, en France, de Bernard Sobel, célébrant à travers elle la naissance de la démocratie dans les années 1980. On n'a pas oublié la...

  • LE SOULIER DE SATIN (mise en scène O. Py)

    • Écrit par Monique LE ROUX
    • 950 mots

    « L'or et le rire », c'est sous ce double signe qu'Olivier Py a placé sa mise en scène du Soulier de satin de Paul Claudel, créée en 2003 au Centre dramatique d'Orléans dont il est directeur, puis jouée en tournée et à Paris au Théâtre de la Ville.

    La dernière grande...

  • LE JEU DES OMBRES (mise en scène J. Bellorini)

    • Écrit par Véronique HOTTE
    • 1 125 mots
    • 1 média

    Olivier Py, directeur du festival d’Avignon, dont la 74e édition fut annulée en juillet 2020 en raison de la pandémie de Covid-19, a réuni le public à l’automne pour « Une semaine d’art en Avignon », reprenant ainsi l’appellation originelle créée par Jean Vilar. La manifestation,...

  • PETIBON PATRICIA (1970- )

    • Écrit par Michel PAROUTY
    • 1 068 mots
    • 1 média
    ...qui a désormais cours dans toutes les salles lyriques. Patricia Petibon est d’autant plus heureuse de relever ce défi qu’elle a pour metteur en scène Olivier Py, l’un des enfants terribles du théâtre français. Py doit beaucoup à Jean-Marie Blanchard, directeur de la salle genevoise jusqu’en 2009, qui...
  • THÉÂTRE OCCIDENTAL - Le mélange des genres

    • Écrit par Jean CHOLLET
    • 6 558 mots
    • 7 médias
    De son côté, pour sa première création depuis sa nomination à l'Odéon-Théâtre de l'Europe, Olivier Py a choisi de représenter la trilogie d'EschyleL'Orestie, composée d'Agamemnon, Les Choéphores et Les Euménides. Auteur d'une nouvelle traduction, le metteur en scène revisite...

Voir aussi