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OCÉAN ET MERS (Géologie sous-marine) Étude des fonds sous-marins

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Nature et âge des formations géologiques sous-marines

L'exploration des formations géologiques sous-marines a débuté vers 1900 et s'est accélérée après la Seconde Guerre mondiale grâce aux travaux systématiques entrepris par les grands instituts océanographiques et aux progrès des techniques de prélèvement et d'observation.

Les techniques de prélèvement et d'observation

Prélèvement et observation des fonds océaniques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Prélèvement et observation des fonds océaniques

On peut distinguer trois types principaux de techniques de prélèvement en fonction de leur profondeur d'investigation sous le fond de la mer (fig. 4) :

– Les prélèvements superficiels sont pratiqués par des bennes et des dragues, qui permettent d'obtenir des échantillons de roches dures, et par des pièges à sédiments.

Carottage par gravité avec piston - crédits : Encyclopædia Universalis France

Carottage par gravité avec piston

– Les carottages à faible pénétration sont effectués à l'aide de carottiers fonctionnant soit uniquement par gravité, c'est-à-dire chute libre déclenchée à une distance convenable du fond, soit par gravité et piston activé lors de l'impact ; on utilise aussi des vibrocarottiers. On obtient ainsi des carottes de plus de 50 mètres dans les sédiments non consolidés, quelle que soit la profondeur (fig. 5). Grâce à cette méthode, il est possible de développer les études de sédimentologie, de stratigraphie, de paléomagnétisme et de géochimie concernant la tranche supérieure des sédiments marins, c'est-à-dire essentiellement le Quaternaire. Elle permet aussi d'obtenir, sous une faible couverture de vases, des échantillons d'horizons géologiques beaucoup plus anciens dont la présence est indiquée par la sismique-réflexion.

–  Les forages profonds permettent d'atteindre des profondeurs de 6 000 m sous la surface de la mer. Ils étaient utilisés depuis longtemps par les prospecteurs de pétrole, mais uniquement sur le plateau continental. C'est le Projet de forage en mer profonde (Deep Sea Drilling Project), établi en 1964 par les instituts océanographiques américains (J.O.I.D.E.S., ou Joint Oceanographic Institutions Deep Earth Sampling), qui fit faire un véritable pas de géant dans la connaissance des formations sous-marines. L'objectif premier du projet était la détermination de l'âge et du processus de développement des bassins océaniques. Ce projet fut ensuite rebaptisé I.P.O.D. (International Phase of Oceanic Drilling) puis suivi du programme O.D.P. (Ocean Drilling Program). Des carottes ont pu ainsi être prélevées jusqu'à 1 500 mètres sous le fond de la mer, dans les marges continentales, et jusqu'à 1 725 mètres dans le plancher océanique, sous une tranche d'eau de 3 460 mètres (site O.D.P. 504B, dans le Pacifique oriental). Les renseignements obtenus couvrent tous les domaines touchant à l'étude des formations géologiques sous-marines (sédimentologie et pétrologie, stratigraphie, par exemple) ; mais surtout ils ont mis à l'épreuve les théories sur l'expansion des fonds océaniques, lesquelles étaient appuyées jusque-là essentiellement sur des données géophysiques.

Quant aux techniques d'observation du fond de la mer, l'apport de la photographie sous-marine, initialement développée par M. Ewing (1946), a été important. Elle permit d'étudier à toute profondeur des objets dont la taille peut aller du centimètre au décamètre : traces et pistes d'organismes (activité biologique), figures sédimentaires (existence de courants), affleurements rocheux, répartition des nodules de manganèse, etc. Elle a été complétée par la télévision, à bord d'engins inhabités téléguidés, et par l'observation directe, grâce aux nouvelles possibilités de pénétration de l'homme sous la mer, depuis le scaphandre autonome (Cousteau-Gagnan) jusqu'aux submersibles : Cyana (France, 3 000 m), Alvin (États-Unis, 3 000 m), Nautile (France, 6 000 m), Shinkai 6,5 K (Japon, 6 500 m), etc.[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche à l'Institut français du pétrole, professeur à l'Institut océanographique et à l'École nationale supérieure de techniques avancées
  • : directeur de l'objectif exploration, Institut français du pétrole
  • : directeur de l'objectif exploration, Institut français du pétrole

Classification

Pour citer cet article

Gérard GRAU, Lucien MONTADERT et Claude SALLÉ. OCÉAN ET MERS (Géologie sous-marine) - Étude des fonds sous-marins [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Médias

Âge de la croûte océanique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Âge de la croûte océanique

Profil de sismique-réflexion en Manche - crédits : Encyclopædia Universalis France

Profil de sismique-réflexion en Manche

Profil de sismique-réflexion réalisé avec le procédé Flexotir - crédits : Encyclopædia Universalis France

Profil de sismique-réflexion réalisé avec le procédé Flexotir

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations marines

    • Écrit par
    • 7 916 mots
    • 26 médias

    Les accumulations marines résultent soit de la sédimentation, soit de la construction biologique (cf. récifs).

    La sédimentation est l'abandon de matériaux meubles en cours de transport. L'agent de transport, s'il s’exerce de manière temporaire, donne lieu à des accumulations...

  • ACIDIFICATION DES OCÉANS

    • Écrit par
    • 2 201 mots
    • 5 médias

    Par sa capacité à dissoudre les gaz atmosphériques responsables de l'effet de serre, l'océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat. Toutefois, l'absorption de l'excès de dioxyde de carbone (CO2) rejeté par les activités humaines (anthropiques) depuis 1850...

  • ADRIATIQUE MER

    • Écrit par
    • 692 mots

    La mer Adriatique est un bras de la mer Méditerranée situé entre les péninsules italienne et balkanique. À son extrémité sud-est, le canal d'Otrante la relie à la mer Ionienne. Elle mesure environ 800 kilomètres de longueur, avec une largeur moyenne de 160 kilomètres, une profondeur maximale de...

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par , , , , , , et
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    Les plaines côtières de l'Atlantique et du golfe du Mexique se suivent du New Jersey au Yucatán. Leur genèse est étroitement liée à l'évolution de l'Atlantique et aux transgressions et régressions marines qui se sont succédé depuis le Jurassique.
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