Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NUMÉRATION

Le problème de la numération est celui de la désignation des nombres. Les nombres sont définis de manière intrinsèque, indépendamment de leur nom, et la façon de les désigner dépend du langage, du « code » choisi. Pour comprendre en quoi consiste la numération, il est important d'abord de savoir distinguer un nombre de ses représentations dans divers « systèmes de numération ». Les nombres entiers naturels sont définis dans l'article axiomatique ; nous ne rappelons d'abord ici que les notions élémentaires les concernant.

Les entiers naturels

Bijections

Une application f d'un ensemble A sur un ensemble B est dite une bijection lorsque :

– tout élément de B est l'image par f d'un élément de A (surjection) ;

– deux éléments distincts de A ont toujours pour images par f deux éléments distincts de B (injection).

Lorsqu'il existe une bijection de A sur B, il en existe aussi une de B sur A, et on dit que A et B ont autant d'éléments. C'est une notion très simple, car on peut voir si deux ensembles ont autant d'éléments sans compter ces éléments.

Ainsi, les bergers de l'Antiquité utilisaient des cailloux (d'où le nom de « calcul ») pour faire rentrer le soir autant de moutons qu'ils en avaient fait sortir le matin ; de même, lorsqu'on voit de nombreux couples danser sur une scène, malgré l'animation et sans compter, on sait immédiatement qu'il y a autant d'hommes que de femmes ; remarquons enfin que, dès l'école maternelle, les enfants savent qu'ils ont autant de doigts à une main qu'à l'autre, aux mains qu'aux pieds, qu'il y a autant de tasses que de soucoupes, etc., et cela parce qu'ils savent réaliser les bijections correspondantes.

Cardinaux

Plusieurs ensembles d'objets étant donnés, on peut opérer un classement en rangeant dans une même « classe » les ensembles ayant autant d'éléments. Les ensembles d'une même classe sont dits « équipotents ». Ces exercices présentent l'inconvénient de ne porter que sur des ensembles finis, mais permettent de bien mettre en évidence la notion d' équipotence entre ensembles.

L'équipotence entre ensembles est réflexive, symétrique et transitive, mais on peut remarquer que l'on commet un abus de langage lorsqu'on dit que c'est une « relation d'équivalence ». En effet, les relations sont définies seulement sur des ensembles, or l'équipotence est définie sur la « collection de tous les ensembles », de même que l'appartenance ou l'égalité des ensembles.

Les cardinaux peuvent être considérés comme les « classes d'équivalence » déterminées par cette « pseudo-relation » sur la collection de tous les ensembles : les ensembles d'une même classe ont donc en commun la propriété d'avoir « même cardinal ».

Nombres entiers

Aspect « cardinal »

On peut être tenté de définir le « nombre d'éléments » d'un ensemble comme la propriété commune à tous les ensembles qui ont même cardinal que lui ; dans ce cas, « nombre » et « cardinal » seraient synonymes. Mais, en réalité, seuls les cardinaux finis sont des nombres entiers.

On peut prendre comme définition : Un ensemble est fini si et seulement s'il n'est équipotent à aucune partie stricte de lui-même.

Aspect « ordinal »

Si l'on construit une suite d'ensembles dont le premier est vide et tels que, à partir du deuxième (auquel on donnera le numéro un), chacun s'obtient en recopiant le précédent et en lui adjoignant un objet et un seul, c'est-à-dire que chaque ensemble a exactement « un objet de plus » que le précédent, ce qu'on matérialise ainsi n'est autre que la construction des « ordinaux finis » par :

qui sont respectivement de cardinal :

(cf. l'étude des[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : maître assistante à l'université de Paris-VII

Classification

Pour citer cet article

Josette ADDA. NUMÉRATION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALEXANDRIE ÉCOLE MATHÉMATIQUE D'

    • Écrit par Jean ITARD
    • 1 754 mots
    • 1 média
    Déjà avec Hypsiclès et surtout à partir d'Hipparque, les calculs astronomiques sont faits dans un système de numération à base 60 dérivé de la numération babylonienne. Les entiers sont écrits dans le système littéral grec. Cette numération mixte gréco-babylonienne est le fait de l'école alexandrine....
  • BIT (binary digit)

    • Écrit par Pierre GOUJON
    • 327 mots

    Contraction de l'expression anglaise binary digit (chiffre binaire), le terme bit prend en informatique trois significations différentes.

    Puisqu'on se trouve ici dans un système de numération à base 2, deux symboles (habituellement 0 et 1) suffisent pour représenter tous les nombres....

  • INDE (Arts et culture) - Les mathématiques

    • Écrit par Agathe KELLER
    • 5 429 mots
    • 3 médias
    ...L’un des enjeux de l’histoire des mathématiques du sous-continent, et qui a intrigué à partir de la fin du xviiie siècle orientalistes et mathématiciens, concerne l’invention dusystème de numération positionnelle décimale, qui serait à l’origine de celui que nous utilisons aujourd’hui.
  • MÉSOPOTAMIE - Les mathématiques

    • Écrit par Christine PROUST
    • 3 612 mots
    • 7 médias
    ...Une innovation d’une importance capitale pour les mathématiques est apparue au cours de la deuxième partie du IIIe millénaire : il s’agit de la notation sexagésimale positionnelle. Cette nouvelle façon d’écrire les nombres permettait de simplifier considérablement le calcul des surfaces. Elle a...
  • Afficher les 8 références

Voir aussi