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NIL OCCIDENTAL VIRUS DU ou WEST NILE VIRUS

L’infection du virus du Nil occidental chez l’homme

Le WNV était initialement considéré comme ne provoquant qu’une maladie négligeable, voire asymptomatique dans 80 p. 100 des cas. Cependant, à la fin des années 1990, des manifestations neurologiques graves, voire fatales sont apparues lors des différentes épidémies. On estime qu’environ 30 p. 100 des personnes infectées développent des symptômes allant du syndrome pseudo-grippal aux troubles neurologiques. Ces symptômes se caractérisent notamment par une faiblesse généralisée, des douleurs musculaires et articulaires, de la fièvre, des maux de tête, des atteintes oculaires et des éruptions cutanées. La maladie sous sa forme neuro-invasive est une complication potentiellement fatale intervenant dans moins de 1 p. 100 des cas, se présentant sous la forme d’une encéphalite, d’une méningite ou d’une paralysie flasque aiguë. Les personnes les plus sensibles sont les personnes âgées ou les patients souffrant de maladies sous-jacentes, maladies cardiovasculaires, cancer ou diabète. Différentes études ont mis en évidence des conséquences graves à long terme chez 40 à 50 p. 100 des patients ayant présenté une forme neurologique sévère. Ces atteintes sont de nature cognitive, fonctionnelle et physique telles qu’atteinte rénale, faiblesse musculaire, fatigue, myalgie, perte de mémoire, ou encore dépression.

N’étant pas spécifiques, les manifestations cliniques ne sont pas suffisantes à elles seules pour permettre le diagnostic d’une infection WNV. Le diagnostic peut être établi au cours de la phase de prolifération du virus, grâce à la détection de l’ARN viral dans le sang (virémie), l’urine et le liquide céphalo-rachidien (LCR). Cependant, cette méthode n’est pas d’usage courant, car l’infection par le virus du Nil occidental donne en général naissance à une virémie de courte durée. Par conséquent, la détection des anticorps de type IgM (qui apparaissent précocement après l’infection) dans le sérum ou le LCR, collectés 5 ou 8 jours après le début des symptômes, est couramment utilisée, ce qui permet de diagnostiquer une infection récente, sans exclure toutefois la présence d’autres flavivirus voisins du WNV.

À l’heure actuelle, il existe un vaccin équin très efficace contre le WNV, mais pas de vaccin humain ni de traitement antiviral spécifique. Les cas les plus graves sont hospitalisés afin de recevoir un traitement de soutien, tandis que des analgésiques en vente libre sont utilisés dans les cas moins graves. Les programmes de contrôle des moustiques au niveau communautaire, visant à réduire la densité de vecteurs, et les répulsifs constituent les mesures de précaution les plus efficaces.

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Écrit par

  • : virologiste, maître de conférences, université de Montpellier

Classification

Pour citer cet article

Yannick SIMONIN. NIL OCCIDENTAL VIRUS DU ou WEST NILE VIRUS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cycle de transmission des virus Usutu et du Nil occidental (WNV) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycle de transmission des virus Usutu et du Nil occidental (WNV)

Distribution des cas de contamination par le virus du Nil occidental en 2018 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Distribution des cas de contamination par le virus du Nil occidental en 2018

Autres références

  • ÉPIZOOTIES

    • Écrit par Bernard TOMA
    • 4 188 mots
    • 5 médias
    ...épizooties (et, parfois, des épidémies). Pour la peste équine, la fièvre catarrhale ovine (ou blue-tongue), les encéphalomyélites virales équines, la fièvre à virus West-Nile, la virémie est élevée et, à la saison de multiplication des insectes vecteurs, ceux-ci jouent le double rôle d'amplificateurs...
  • ONE HEALTH (UNE SEULE SANTÉ)

    • Écrit par Yannick SIMONIN
    • 3 806 mots
    • 1 média
    ...l’accent étant mis sur l’identification des espèces pouvant servir de réservoirs aux pathogènes étudiés. C’est le cas par exemple pour le suivi de la fièvre dite de la vallée du Nil, induite par le virus WNV (West Nile Virus). Différents pays du sud de l’Europe, dont la France, ont mis en place des réseaux...
  • RAHAL JAMES JOSEPH Jr. (1933-2011)

    • Écrit par Universalis
    • 248 mots

    James Rahal était un médecin universitaire américain spécialiste des maladies infectieuses, notamment du virus du Nil occidental (V.N.O.), et de la résistance bactérienne, sur laquelle il fut le premier à alerter l'opinion au début des années 1990.

    James Joseph Rahal naît le 14 octobre...

  • USUTU VIRUS

    • Écrit par Yannick SIMONIN
    • 2 253 mots
    • 3 médias

    Le virus Usutu (USUV) est un virus émergent. Très proche du virus West Nile (WNV ou virus de la fièvre du Nil occidental) ou encore de celui de l’encéphalite japonaise, cet arbovirus, transmis par des moustiques, s’est propagé au cours des vingt dernières années sur une grande partie du...

Voir aussi