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BOILEAU NICOLAS (1636-1711)

Un homme libre

Il ne fut pas plus un grand critique qu'un grand poète. Ni sur Corneille, dont il condamne sommairement les dernières œuvres, ni sur La Fontaine, ni sur Racine dont le vrai génie lui échappe, il n'a jamais formulé un jugement personnel et pénétrant ; mais il a parmi ses contemporains une figure bien à part. Il déteste l'artifice, la fadeur, l'emphase, toutes ces dorures dont on s'émerveille autour de lui. Les modes du jour ne lui en imposent pas. Il a au moins l'intuition d'un sublime à la fois hardi et simple. Il aime le mot juste, fût-il peu académique, le détail pris sur le vif, la vérité telle qu'elle est. Hugo, Flaubert, Claudel prenaient à lire ses vers un plaisir de connaisseurs. Enfin, en un siècle courtisan, ce prétendu « flatteur de Louis » a montré, tout au long de sa vie et de son œuvre, une rare indépendance.

— Pierre CLARAC

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie des sciences morales et politiques, inspecteur général honoraire de l'Éducation nationale

Classification

Pour citer cet article

Pierre CLARAC. BOILEAU NICOLAS (1636-1711) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Nicolas Boileau - crédits : DeAgostini/ Getty Images

Nicolas Boileau

Autres références

  • ANCIENS ET MODERNES

    • Écrit par Milovan STANIC, François TRÉMOLIÈRES
    • 5 024 mots
    • 4 médias
    ...dans le Génie du christianisme de Chateaubriand, en 1802, mais dans un contexte tout différent, postrévolutionnaire, et pour partie réactionnaire. À l'inverse, Nicolas Boileau (1636-1711) n'hésite pas à proscrire le « merveilleux chrétien » de la littérature : « de la foi d'un...
  • ARTS POÉTIQUES

    • Écrit par Alain MICHEL
    • 5 904 mots
    • 3 médias
    ...Juste Lipse donnait à Leyde et à Louvain à la fin du siècle précédent. Ainsi se forme le classicisme, d'abord avec Guez de Balzac, ensuite avec Boileau. L'Art poétique (1674) est d'abord cartésien, l'apparente imitation d'Horace n'excluant pas une très grande différence d'...
  • ARTS POÉTIQUES, notion de

    • Écrit par Filippo D' ANGELO
    • 1 332 mots
    ...suivant, lorsque la publication de pièces de théâtre, de romans ou de recueils de poèmes s'accompagne fréquemment de textes d'inspiration critique ou normative. L'exemple le plus représentatif de cet entrecroisement entre théorie et pratique de l'écriture estl'Art poétique (1674) de Nicolas Boileau.
  • DU SUBLIME, Pseudo-Longin - Fiche de lecture

    • Écrit par François TRÉMOLIÈRES
    • 738 mots
    ...poésie, ce qui est plus son objet que la seule éloquence. La véritable grandeur d'une œuvre n'est d'ailleurs pas affaire de style : Boileau écrira justement dans la préface à sa traduction que, « par sublime, Longin n'entend pas ce que les orateurs entendent par style sublime », c'est-à-dire...
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Voir aussi