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BOILEAU NICOLAS (1636-1711)

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La querelle des Anciens et des Modernes

En 1687, Charles Perrault fait lire à l'Académie un poème où il assure que les lettres et les arts ont au moins autant d'éclat en France, sous le règne de Louis, qu'ils en purent avoir en Grèce et à Rome, aux temps de Périclès et d'Auguste. Tel est alors l'avis à peu près général. Mais Boileau est, de tempérament, ennemi de son siècle. Sous couleur de défendre les Anciens, il attaque surtout ceux de ses contemporains qu'il n'aime pas, et au premier rang desquels figure depuis longtemps Perrault lui-même. Boileau admire sincèrement sans doute quelques poètes latins, mais les raisons qu'il invoque pour démontrer la supériorité d'Homère ou de Pindare sont d'une grande faiblesse. En fait, la question est mal posée par deux adversaires aussi dépourvus l'un que l'autre d'esprit historique. Cette querelle, dont on a démesurément grossi l'importance, montre surtout combien Boileau était isolé en son temps. La Fontaine qui, lui, aime les Anciens avec tendresse plaide aussi pour eux, mais dans une épître qu'il adresse à un ennemi juré de Boileau, Huet, l'évêque de Soissons.

En 1694, Boileau revient à la satire. C'est aux femmes qu'il s'en prend avec une verve rajeunie. Il avait toujours été misogyne, mais il profite surtout des prétextes que lui offre son sujet pour se moquer des modernes et des casuistes.

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie des sciences morales et politiques, inspecteur général honoraire de l'Éducation nationale

Classification

Pour citer cet article

Pierre CLARAC. BOILEAU NICOLAS (1636-1711) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Nicolas Boileau - crédits : DeAgostini/ Getty Images

Nicolas Boileau

Autres références

  • ANCIENS ET MODERNES

    • Écrit par et
    • 5 024 mots
    • 4 médias
    ...dans le Génie du christianisme de Chateaubriand, en 1802, mais dans un contexte tout différent, postrévolutionnaire, et pour partie réactionnaire. À l'inverse, Nicolas Boileau (1636-1711) n'hésite pas à proscrire le « merveilleux chrétien » de la littérature : « de la foi d'un...
  • ARTS POÉTIQUES

    • Écrit par
    • 5 904 mots
    • 3 médias
    ...Juste Lipse donnait à Leyde et à Louvain à la fin du siècle précédent. Ainsi se forme le classicisme, d'abord avec Guez de Balzac, ensuite avec Boileau. L'Art poétique (1674) est d'abord cartésien, l'apparente imitation d'Horace n'excluant pas une très grande différence d'...
  • ARTS POÉTIQUES, notion de

    • Écrit par
    • 1 332 mots
    ...suivant, lorsque la publication de pièces de théâtre, de romans ou de recueils de poèmes s'accompagne fréquemment de textes d'inspiration critique ou normative. L'exemple le plus représentatif de cet entrecroisement entre théorie et pratique de l'écriture estl'Art poétique (1674) de Nicolas Boileau.
  • DU SUBLIME, Pseudo-Longin - Fiche de lecture

    • Écrit par
    • 738 mots
    ...poésie, ce qui est plus son objet que la seule éloquence. La véritable grandeur d'une œuvre n'est d'ailleurs pas affaire de style : Boileau écrira justement dans la préface à sa traduction que, « par sublime, Longin n'entend pas ce que les orateurs entendent par style sublime », c'est-à-dire...
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