Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

NÉRON (37-68)

Caractère de Néron

La nature profondément pathologique du comportement de Néron ne fait aucun doute. Suétone insiste sur le caractère trouble de ses rapports avec sa mère : l'influence de cette femme qui, dès son enfance, fit de lui un simple instrument de son ambition impitoyable fut, à coup sûr, fort néfaste. Tacite et Suétone ont insisté avec complaisance sur les débauches variées de Néron. On peut les suspecter d'exagération mais non mettre en doute, pour l'essentiel, leur témoignage. Le sadisme fut, assurément, une des composantes de son caractère, mais non essentielle : la folie meurtrière dans laquelle il sombra eut surtout pour cause la peur maladive que lui inspirèrent sa famille, son entourage ou les opposants.

L'aspect le plus original de sa personnalité fut sa passion esthétique. Il fut poète, chanteur, joueur de cithare, acteur, conducteur de char. Il voulait se produire en public, recueillir des prix et des applaudissements, et cette obsession singulière finit par occuper une place prépondérante dans son esprit. C'était le développement du mousikos anèr, l'homme qui, par sa dévotion envers les Muses et les arts, participe à la vie des dieux. Les archéologues ont remarqué l'intérêt de ce qui subsiste, sur l'Esquilin, de l'immense Maison dorée (Domus aurea) que Néron s'était fait bâtir : l'architecture et la décoration témoignent d'un effort de renouvellement, d'imagination, de rupture avec l'académisme augustéen ; on a pu penser que Néron avait directement participé à ces recherches esthétiques.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Claude LEPELLEY. NÉRON (37-68) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AGRIPPINE LA JEUNE (16-59)

    • Écrit par Joël SCHMIDT
    • 337 mots

    Vouée à l'exécration par les historiens latins, en particulier par Tacite et par Suétone, Agrippine la Jeune ne ressemblait guère à sa mère, l'épouse de Germanicus. Mais il ne suffit pas de la juger sur ses intrigues et sur ses crimes ; il convient de la replacer dans l'histoire de son...

  • ANNÉE DES TROIS EMPEREURS

    • Écrit par Xavier LAPRAY
    • 243 mots

    L'année 69 est marquée par la première guerre civile de l'Empire romain, durant laquelle trois prétendants (Galba, Othon, Vitellius) se succèdent au poste d'empereur, avant l'avènement d'une nouvelle dynastie. Tout commence en juin 68, lorsque l'empereur régnant, ...

  • BRITANNICUS, Jean Racine - Fiche de lecture

    • Écrit par Christian BIET
    • 1 140 mots
    • 1 média

    Joué pour la première fois à l'Hôtel de Bourgogne, le 13 décembre 1669, Britannicus, tragédie en cinq actes et en vers de Jean Racine (1639-1699), est une réflexion sur l’histoire, la politique, les calculs de cour, autrement dit un texte qui rencontre directement les questions de légitimité,...

  • DOMUS AUREA

    • Écrit par Gilbert-Charles PICARD
    • 439 mots

    Les ruines de la Domus Aurea, résidence construite à Rome par Néron, subsistent sur le flanc méridional de l'Esquilin. À l'avènement de Néron, la résidence impériale principale était la Domus Tiberiana sur le Palatin (pratiquement inconnue puisqu'elle est recouverte par les jardins Farnèse),...

  • Afficher les 13 références

Voir aussi