NAISSANCE, anthropologie
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Toutes les sociétés se sont représenté symboliquement le processus apparemment naturel de la naissance et l'ont organisé rituellement. Autour de cet événement dont dépend leur continuité même, autour de ce moment extrêmement important où l'organisation sociale se rencontre avec une existence singulière, elles ont élaboré des conceptions et des pratiques qui ont fait l'objet, de la part des anthropologues, de nombreuses enquêtes et tentatives de classification ou d'interprétation. La très grande diversité de ces représentations et de ces rituels, par lesquels les groupes sociaux les plus variés donnent à la procréation biologique leur propre codage culturel, ne peut être appréhendée de manière synthétique, mais seulement évoquée à travers des études limitées aux actuelles sociétés traditionnelles, notamment africaines, ou au passé, récent ou lointain, du monde européen.
Les sociétés traditionnelles
Les conceptions de l'hérédité
Les modalités de la naissance, qu'on les envisage du point de vue des géniteurs ou de celui de l'enfant, ne peuvent être comprises indépendamment des conceptions biologiques qu'on rencontre, notamment sur la personne et sur l'hérédité, dans diverses sociétés. Le nouveau-né est considéré comme étant marqué par différentes déterminations qui lui viennent soit du monde d'où il est issu et qui peut coïncider avec celui des défunts, avec la chaîne de ses ancêtres, paternels ou maternels selon le cas, soit des composantes et attributs de sa propre personne, qu'il les partage avec tous les êtres humains ou qu'ils constituent pour lui les signes d'une singularité individuelle. Pour les sociétés traditionnelles, comme pour les autres d'ailleurs, chaque individu est inscrit dès sa conception dans une chaîne de filiation où il occupe une place déterminée, les critères d'une telle assignation [...]
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Écrit par :
- Nicole BELMONT : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Nicole SINDZINGRE : chargée de recherche au CNRS
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CORPS - Données anthropologiques
Dans le chapitre « La pensée biologique » : […] Toute société élabore un savoir sur les modalités de sa propre reproduction, une pensée « biologique » qui s'exprime dans des conceptions de l'hérédité et de la composition du corps. Ainsi, de nombreuses sociétés de l'Ouest africain considèrent que le garçon est la réincarnation d'un grand-père défunt, dont il est censé posséder certains traits physiologiques ou psychiques. D'autres ancêtres, ou […] Lire la suite
COUVADE
Rochefort, un observateur français des indigènes caraïbes des Antilles, baptisa « couvade », au xvii e siècle, un ensemble de rites accomplis par le mari pendant la grossesse, l'accouchement de l'épouse et la période post-natale. « Au même temps que la femme est délivrée, note Rochefort, le mari se met au lit, pour s'y plaindre et faire l'accouchée [...]. On lui fait faire diète dix ou douze jour […] Lire la suite
DETTE, anthropologie
Dans le chapitre « La dette fondamentale et les dettes partielles » : […] L'homme, en effet, dès qu'il naît, naît à l'état de dette : r̥ṇaṃ ha vai jāyate yo'sti . Le simple fait de naître charge l'homme d'un fardeau, tout comme le simple fait de naître entache le feu d'une souillure, dénote une souillure. Pour l'homme, la vie est un bien qu'il n'a pas sollicité et dont il se trouve encombré malgré lui comme d'un dépôt. Le même mouvement qui lui donne la vie l'en déposs […] Lire la suite
JUMEAUX (anthropologie)
Dans toutes les sociétés, la naissance de jumeaux est considérée comme un événement singulier, au même titre que d'autres modalités de l'accouchement, telles que la présentation par le siège ou par les pieds (N. Belmont a montré, pour le fonds indo-européen, la relation de cette dernière présentation avec la gémellité) ou la naissance des enfants « coiffés ». La gémellité a donné lieu à des élabo […] Lire la suite
NAISSANCE & RENAISSANCE
La mort ne s'oppose pas à la vie, mais à la naissance. La mort comme la naissance font partie de la vie. C'est à chaque instant qu'un organisme meurt et naît, par l'équilibre homéostasique entre les processus vitaux de désorganisation et de réorganisation. La vie apparaît ainsi comme une renaissance perpétuelle à partir de soi-même. Naissance et mort ne sont que deux aspects, ou deux moments, d'un […] Lire la suite
PERSONNE
Dans le chapitre « Les attributs de la personne : dation du nom et initiation » : […] La personne, notion d'emblée sociale, comporte, outre des composantes, des attributs qui assurent son identité au sein d'un groupe donné et même participent à son achèvement en tant que membre de celui-ci. Le nom individuel constitue un attribut majeur, auquel d'autres déterminations peuvent s'ajouter qui contribuent à préciser cette identité sociale, telles, par exemple, les puissances extra-hum […] Lire la suite
RITES DE PASSAGE
Dans le chapitre « Les rituels « life-crisis » ou rituels individuels » : […] Les rituels qui soulignent les étapes majeures de la vie d'un individu présentent, dans des sociétés très diverses, la structure tripartite propre aux rites de passage. Ainsi, la naissance, la puberté sociale, les fiançailles et le mariage, la grossesse et l'accouchement, les funérailles sont l'occasion de « crises » individuelles, mais ont aussi une issue qui prend une valeur stratégique pour le […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Nicole BELMONT, Nicole SINDZINGRE, « NAISSANCE, anthropologie », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 19 janvier 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/naissance-anthropologie/