STÉRILITÉ

L'importance du problème de la stérilité est attestée par le fait qu'en France un couple sur sept a consulté un médecin du fait d'une certaine difficulté à obtenir la grossesse qu'il désire. Autrement dit, quarante mille couples français entament une démarche médicale pour stérilité chaque année.

Le mot stérilité, consacré par l'usage courant, demande toutefois à être précisé par rapport à d'autres notions :

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– La fécondité d'un sujet ou d'un couple est prouvée par le fait qu'il y a eu une grossesse antérieure, quelle qu'en ait été l'issue.

– La fécondabilité F d'un couple se définit comme étant la probabilité de concevoir au cours d'un cycle menstruel normal. La valeur moyenne est de 25 p. 100 vers vingt-cinq ans.

– La fertilité est la capacité de débuter une grossesse et l'infertilité est l'incapacité de concevoir. Si cette incapacité est définitive, on parle alors de stérilité.

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– Le délai nécessaire pour concevoir (D.N.C.), délai moyen nécessaire pour qu'une grossesse débute chez un couple donné, dépend de la fécondabilité du couple (résultante de la fécondabilité de chaque partenaire) selon la formule : D.N.C. = 1/F. Ainsi, pour des couples ayant une fécondabilité de 25 p. 100, le délai moyen est de 1/0,25 = 4 cycles.

Dans une consultation pour stérilité, on aura donc, à un moment donné, des couples définitivement stériles (qui ne pourront jamais obtenir une grossesse spontanée) et des couples hypofertiles. Dans une génération donnée, le nombre de couples hypofertiles diminue d'année en année en raison des grossesses que les femmes parviennent à obtenir dans le temps, soit spontanément, soit grâce à un traitement. Ainsi, pour cent femmes désirant une grossesse le 1er janvier 1995, treize n'y seront pas parvenues le 1er janvier 1996 et environ quatre le 1er janvier 2000.

On le voit, la durée d'infécondité est une information fondamentale pour apprécier la sévérité de l'hypofertilité.

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Le rôle du médecin est de rechercher les causes absolues qui entraînent une stérilité définitive pour proposer si possible un traitement immédiat ; de rechercher les causes relatives pour les modifier et permettre éventuellement une grossesse spontanée après correction du (des) facteur(s) causal(s).

Les facteurs de la fertilité humaine

Chez l'homme

L'absence totale de spermatozoïdes ( azoospermie) peut être due soit à une obstruction sur le trajet des spermatozoïdes depuis les testicules jusqu'à la verge (azoospermie excrétoire), soit à une absence de fabrication des spermatozoïdes par le testicule (azoospermie sécrétoire). Dans ce dernier cas, soit le tissu testiculaire est lésé (de naissance ou après une maladie), soit la stimulation hormonale du testicule est insuffisante.

L'insuffisance du nombre des spermatozoïdes (oligospermie) ou celle de leur mobilité (asthénospermie) ou celle de leur forme (tératospermie), qui peuvent être associées, contribuent selon leur intensité à une hypofécondité de l'homme. Les causes sont multiples : génétiques (anomalies des chromosomes) ; congénitales (malformations de l'appareil génital) ; endocriniennes (stimulation hormonale anormale) ; infectieuses (infection aiguë ou chronique de l'appareil génital) ; générales (diabète par exemple) ; iatrogènes (par exemple la chaleur ou le tabac).

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Diverses enquêtes entreprises en France ont montré une diminution du pouvoir fécondant du sperme – en général – dans la population masculine depuis 1950.

Chez la femme

Lorsque les trompes sont obturées ou que leur perméabilité est très diminuée, on parle de stérilité tubaire. Cela représente un quart des stérilités humaines. La lésion peut se situer au niveau des cornes utérines (stérilité proximale) ou au niveau des pavillons (stérilité distale). L'infection antérieure des trompes est la cause la plus fréquente. Mais il peut s'agir aussi d'anomalie congénitale ou d'endométriose tubaire.

Lorsque les ovaires n'ovulent pas de manière régulière, on parle de stérilité ovarienne. Les stérilités ovariennes peuvent être organiques, dues à une lésion de l'ovaire comme un kyste ou une endométriose. Rappelons que l'endométriose est une “greffe” sur l'appareil génital de sang des règles qui a reflué par les trompes vers le ventre.

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Elles peuvent aussi être fonctionnelles (l'ovaire est normal mais ne reçoit pas une stimulation suffisante ou répond mal à une stimulation normale).

Les causes peuvent également être utérines : malformations ou fibromes de l'utérus ; anomalies du col utérin ; insuffisance de sécrétion de la glaire cervicale ; mauvaise qualité de l'endomètre, qui ne permet pas l'implantation de l'œuf.

Par ailleurs, certaines déficiences ovariennes ou utérines s'expliquent par des désordres endocriniens et entrent dans le cadre des stérilités ovariennes fonctionnelles.

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La stérilité peut enfin être due à des facteurs généraux, comme l'âge (à partir de 38-40 ans, la fécondabilité décroît progressivement), le tabagisme, l'obésité, etc.

Dans le couple

La fréquence des rapports sexuels est un facteur de fertilité. Certains couples ont très peu de rapports et “manquent” l'ovulation. Des rapports tous les deux jours au moins paraissent nécessaires pour ne pas “rater” l'ovulation, qui se produit en moyenne quatorze jours avant les règles suivantes.

Exceptionnellement, des stérilités immunologiques se produisent, lorsque les sécrétions de la femme comportent des anticorps contre les spermatozoïdes.

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Lorsque les investigations n'ont donné aucun résultat, on parle de stérilité inexpliquée (environ 10 p. 100 des stérilités). Il peut s'agir d'une cause encore inconnue ou, très exceptionnellement, d'une cause psychologique (refus inconscient de la grossesse).

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