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MUNICH (JEUX OLYMPIQUES DE) [1972] Contexte, organisation, bilan

Trente-six ans après la sinistre mascarade nazie de 1936, les jeux Olympiques reviennent en Allemagne, du moins en Allemagne de l'Ouest. En effet, réuni pour sa soixante-quatrième session du 24 au 28 avril 1966 à Rome, le C.I.O. confie, le 26 avril, l'organisation des XVIIes Jeux d'été à Munich : la ville bavaroise est élue au second tour de scrutin, par trente et une voix, contre seize pour Madrid et treize pour Montréal. Willi Daume, président du Comité olympique ouest-allemand, se voit nommé président du comité d'organisation des Jeux de Munich.

En octobre 1967, le projet présenté par l'architecte Günter Behnisch est retenu : un immense terrain de 300 hectares – sur lequel se trouvait avant guerre l'aérodrome militaire où Édouard Daladier et Neville Chamberlain atterrirent en 1938 pour tenter de négocier la paix avec Hitler – est choisi pour édifier les enceintes olympiques. Cet Oberwiesenfeld (Olympiapark), situé à 4 kilomètres du centre-ville, va devenir le plus grand complexe sportif du monde. Quinze mille ouvriers travaillent sur ce gigantesque chantier : quatre stades, des piscines, un vélodrome, de multiples salles de sport, un village olympique sortent de terre. Pour relier tous ces sites, on construit un réseau routier de 43 kilomètres ; un nouveau métro (U Bahn) et un nouveau tramway (S Bahn) permettent d'accéder à ce parc olympique. Günter Behnisch associe étroitement Frei Otto à son projet architectural ; les édifices sont superbes et souvent avant-gardistes. Le stade olympique (Olympiastadion München) de quatre-vingt mille places se caractérise par son immense toiture translucide de 75 000 mètres carrés maintenue par des câbles en acier : les cérémonies d'ouverture et de clôture s'y déroulent ; il est le lieu des compétitions d'athlétisme, de matchs de football et de certaines épreuves équestres. La même toiture couvre le palais des sports (Olympiahalle) de douze mille places où se déroulent les compétitions de gymnastique et les matchs de handball. La Schwimmhalle, piscine olympique d'architecture futuriste, dont la température de l'eau du bassin est programmée à un demi-degré près, peut rassembler neuf mille spectateurs. Le vélodrome (Radstadion) de plein air (cinq mille places) est doté d'une piste en bois de 285,714 mètres résistant aux intempéries. Dans le parc olympique sont également construits un stade de vingt-deux mille places destiné aux matchs de hockey sur gazon, un palais des sports (Eissportzentrum) de sept mille places où s'affrontent les boxeurs, une salle de trois mille quatre cents places pour le tournoi de volley-ball (Volleyballhalle). Non loin du parc olympique, le Messegelände (palais des expositions) se transforme en enceintes destinées aux sports d'intérieur : haltérophilie (trois mille places) ; judo et lutte (cinq mille sept cents places) ; escrime (deux salles de trois mille et mille places) ; basket-ball (Rudi-Sedlmayer Halle, six mille sept cents places). Un bassin destiné aux épreuves d'aviron et de canoë-kayak est aménagé à Oberschleissheim, à 10 kilomètres au nord de Munich. Les compétitions de tir ont lieu en pleine campagne, à Hochbrück, le tir à l'arc à l'Englischer Garten (Jardin anglais). Les concours équestres se partagent entre le site de Riem et les jardins du château de Nymphenburg. Pour les épreuves de canoë-kayak en eaux vives, le site d'Augsbourg est retenu, alors que les compétitions de voile se déroulent en rade de Kiel.

Le village olympique est construit par des entreprises privées, lesquelles louent les bâtiments au comité d'organisation pour loger les athlètes durant les Jeux. Dix-neuf immeubles de vingt et un étages, cinquante et un immeubles de trois ou quatre étages et quelques bungalows sont réservés aux hommes, alors que les femmes logent dans cinq[...]

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. MUNICH (JEUX OLYMPIQUES DE) [1972] - Contexte, organisation, bilan [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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