Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MICROPALÉONTOLOGIE

Principaux types de microfossiles et leur importance

L'unité de la micropaléontologie n'est pas d'ordre taxonomique mais elle est liée au mode d'observation. Elle s'adresse à tous les types de fossiles dont la taille est microscopique. Tous les groupes sont concernés, pourvus qu'ils soient microscopiques, ou que leurs constituants le soient. Certains microfossiles sont d'origine végétale, ce sont certaines algues, les spores et grains de pollen. D'autres sont d'origine animale : ce sont les protozoaires et certains métazoaires (ostracodes, bryozoaires). D'autres encore correspondent à des minuscules constituants d'organismes macroscopiques : ce sont les spicules de spongiaires, d'alcyonaires, les scolécodontes, les sclérites d'holoturies, les écailles ou dents de poissons, les conodontes (dont les relations avec un groupe de chordés primitifs n'ont été établies qu'à la fin du xxe siècle), etc. On notera d'ailleurs que les spores et grains de pollens devraient être rangés dans cette catégorie puisque ce sont des petits éléments d'arbres atteignant parfois bien plus de dix mètres de haut.

Microfossiles d'origine végétale

Les algues ont de tout temps joué un rôle prépondérant dans l'édification de certaines roches. Les diatomées (photo), petites algues unicellulaires siliceuses (Bacillariophycées) dont la carapace est constituée par deux valves, sont connues depuis le Lias et ont formé des dépôts considérables, les diatomites, roches légères utilisées comme abrasifs, filtres ou matériaux de construction (par exemple, le dôme de Sainte-Sophie à Istanbul). Elles sont présentes dans tous les milieux aquatiques, marins ou d'eau douce. Les épais dépôts lacustres du massif Central sont exploités pour l'industrie. Les Coccolithophoridés, algues unicellulaires calcaires, sont connus depuis le Paléozoïque et contribuent à former la plupart des dépôts calcaires. La craie, notamment, est constituée par l'amoncellement de coccolithes, petits corpuscules calcaires qui recouvrent la surface de la cellule de ces flagellés, ou de leurs débris (photo 1).

Toutes les roches, déjà formées avant le Cambrien, sont susceptibles de renfermer des spores et des pollens à condition que la fossilisation ait permis la conservation des membranes organiques.

Microfossiles d'origine animale

Protozoaires

Les foraminifères sont parmi les groupes de micro-organismes les plus souvent utilisés. Dès le Carbonifère, ils présentent un grand intérêt stratigraphique. Ce sont, pour la plupart, des microfossiles marins et les formes planctoniques sont précieuses pour établir des corrélations stratigraphiques à grande distance, tandis que les formes benthiques sont de bons repères environnementaux à l'échelle d'un bassin, bien que certaines aient une grande dispersion géographique. Les espèces de foraminifères les plus connues sont marines mais on en trouve aussi en eau douce, y compris dans certains puits de déserts.

Parmi les autres protozoaires, les radiolaires, dont on retrouve la carapace siliceuse « grillagée » à partir de laquelle l'animal émet des pseudopodes, sont des organismes marins, planctoniques, jouant un rôle considérable dans la genèse des diverses roches siliceuses. Ces fossiles, longtemps inutilisés, sont aujourd'hui d'aussi bons indicateurs temporels (du Cambrien à l'actuel) et environnementaux, surtout au Cénozoïque, que les foraminifères. Ils en représentent un complément apprécié car les uns sont souvent conservés quand les autres ne le sont pas. Les radiolaires sont uniquement marins, étant observés aussi bien dans des dépôts profonds que superficiels (par exemple, dans le calcaire de Solnhofen, en Bavière, ou dans les roches siliceuses comprises dans les faciès périrécifaux du Waulsortien, en Belgique).[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur émérite, Muséum national d'histoire naturelle, Paris
  • : professeur à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie, directeur du laboratoire de micropaléontologie

Classification

Pour citer cet article

Patrick DE WEVER et Madeleine NEUMANN. MICROPALÉONTOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CUVILLIER JEAN (1899-1969)

    • Écrit par Agnès BEAUGRAND
    • 506 mots

    Né à Ambleteuse (Pas-de-Calais), d'une famille d'instituteurs, l'enfance de Jean Cuvillier se déroula en Picardie, d'où il vint faire ses études supérieures à la Sorbonne ; en 1922, licencié ès sciences naturelles, il est nommé professeur au lycée français du Caire, où il enseigne jusqu'en 1930. Il...

  • DEFLANDRE GEORGES (1897-1973)

    • Écrit par Michèle LE GOAZIGO
    • 518 mots

    Micropaléontologiste français. Professeur, puis directeur du laboratoire de micropaléontologie de l'École pratique des hautes études de Paris.

    D'abord botaniste, plus précisément algologiste, Deflandre publie, dès 1923, un certain nombre de notes sur les algues françaises dans le ...

  • EHRENBERG CHRISTIAN GOTTFRIED (1795-1876)

    • Écrit par Universalis
    • 463 mots

    Naturaliste allemand né le 19 avril 1795 à Delitzsch (Saxe), mort le 27 juin 1876 à Berlin.

    Christian Gottfried Ehrenberg étudie à l'université de Berlin où il obtient son doctorat en médecine en 1818 et effectua la majeure partie de sa carrière. De 1820 à 1825, sous les auspices de cette université...

  • FORAMINIFÈRES

    • Écrit par Madeleine NEUMANN
    • 2 226 mots
    • 4 médias
    Les Foraminifères apparaissent au Cambrien et se développent jusqu'à l'Actuel. Certains groupes, cependant, sont plus dominants que d'autres à des périodes données ou, simplement, sont caractéristiques de ces périodes. C'est ainsi que les Fusulines sont cantonnées au Carbonifère et au Permien, les Orbitolines...
  • Afficher les 9 références

Voir aussi