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MÉMOIRE ÉPISODIQUE ET CERVEAU

Les premières connaissances sur les structures cérébrales impliquées dans la mémoire épisodique proviennent de la neuropsychologie lésionnelle. Le rôle clé de l'hippocampe, au sein du circuit de Papez (qui comprend aussi les corps mamillaires et le thalamus), est bien établi, notamment grâce à l’étude de patients amnésiques tels que H. M. L'imagerie fonctionnelle cérébrale chez le sujet sain a non seulement conforté ces connaissances, mais les a aussi amplifiées, en permettant de visualiser « directement » les structures associées aux différents processus mnésiques en fonction de leurs rôles spécifiques (par exemple, encodage et récupération). Enfin, les études d’imagerie des années 2010 ont aussi démontré l’importance des relations (la connectivité) structurales et fonctionnelles : si l’hippocampe reste la structure clé de la mémoire épisodique, il ne peut jouer ce rôle qu’au sein d’un réseau neuronal étendu.

Mémoire épisodique et hippocampe

L’hippocampe et ses principales connexions - crédits : Encyclopædia Universalis France

L’hippocampe et ses principales connexions

Le rôle de l’hippocampe dans la mémoire épisodique est divers : il intervient dans la détection de la nouveauté, dans l'encodage ainsi que dans la récupération des informations. Un modèle a d’ailleurs été proposé pour en rendre compte, le modèle HIPER (hippocampusencodingretrieval). Selon ce modèle, la partie antérieure de l'hippocampe serait préférentiellement impliquée dans l'encodage en mémoire épisodique, et la partie postérieure dans la récupération. Pour certains, l'hippocampe serait d’autant plus sollicité que les données à traiter sont complexes et de nature visuo-spatiale plutôt que verbale. Cependant, plusieurs études ont montré des activations hippocampiques lors de l'encodage de stimuli de divers types, impliquant davantage l’hippocampe gauche pour les mots, l’hippocampe droit pour les visages ou les objets, et les deux en présence de matériel spatial ou visuel complexe. Des études en IRMf événementielle, permettant de détecter l’activité cérébrale liée à l’encodage d’une information donnée, montrent que plus l’activité de l’hippocampe est importante lors de l’encodage d’un mot, plus le rappel de ce mot est probable, faisant de cette structure un site essentiel pour la réussite de la mémorisation.

Au-delà de ces dichotomies relatives aux processus (encodage/récupération), ou au matériel à mémoriser (verbal/non verbal), des auteurs ont mis l'accent sur le rôle de l'hippocampe dans l'établissement d’associations (binding) entre les éléments qui constituent un souvenir. Ceci pourrait même être l’une de ses spécificités au sein du lobe temporal interne, les autres parties de cette région jouant un rôle complémentaire : le cortex périrhinal, dans la mémorisation d’items isolés, et le cortex parahippocampique, dans le traitement des informations spatiales. Ainsi, tandis que le cortex périrhinal suffit pour reconnaître des items, l’hippocampe per se est requis pour accéder à la récupération des détails contextuels, une caractéristique de la mémoire épisodique.

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Écrit par

  • : directrice de recherche, Institut national de la santé et de la recherche médicale

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Pour citer cet article

Béatrice DESGRANGES. MÉMOIRE ÉPISODIQUE ET CERVEAU [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

L’hippocampe et ses principales connexions - crédits : Encyclopædia Universalis France

L’hippocampe et ses principales connexions

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