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FLUIDES MÉCANIQUE DES

Écoulements de fluides parfaits

Écoulements incompressibles

Lorsque les valeurs maximales des vitesses d'écoulement et des différences de température entre les obstacles et le fluide sont faibles, on peut considérer que la masse volumique reste pratiquement constante. Les écoulements sont alors appelés incompressibles. L'équation de conservation de la quantité de mouvement (18), sous la forme donnée par Euler, devient alors :

ou encore :

Cette dernière forme se simplifie pour les écoulements irrotationnels.

Écoulements unidimensionnels

Un écoulement qui se produit dans une conduite dont la section varie lentement peut être étudié approximativement en supposant que la vitesse V est perpendiculaire à la section droite et uniforme dans cette section. La vitesse ne dépend donc que d'une seule dimension, l'abscisse curviligne de l'axe de la conduite, d'où le nom d'écoulement unidimensionnel donné à ce type d'écoulement.

En intégrant les équations (22), on obtient, pour un écoulement permanent, dans le cas où les forces volumiques sont les forces de pesanteur, la relation de Bernoulli :

Le binôme p + (1/2) ρ V2, somme de la pression statique p et de la pression dynamique (ρ V2)/2, est appelé pression totale de l'écoulement. Cette pression totale est constante, si l'on ne tient pas compte des effets de la pesanteur.

En outre, le débit massique à travers la conduite est constant :

A étant l'aire de la section droite.

La relation de Bernoulli et la relation (24) permettent, par exemple, de montrer que, dans un tube de Venturi, qui est une tuyère convergente-divergente, autrement dit une tuyère dont la section passe par un minimum, la différence de pression entre le col et l'entrée de la tuyère est proportionnelle au carré du débit qui la traverse.

La relation (23) s'applique également le long d'une ligne de courant générale d'un écoulement irrotationnel.

Écoulements bidimensionnels

Un écoulement bidimensionnel est un écoulement dont les vitesses sont toutes parallèles à un plan et dont les composantes des vitesses ne dépendent que des coordonnées de ce plan. Dans un écoulement bidimensionnel, irrotationnel et permanent, la vitesse dépend d'un potentiel Φ (x, y) :

Ce potentiel est harmonique, c'est-à-dire qu'il obéit à l'équation de Laplace :

D'après l'équation de conservation de la masse (4), on a :

On en tire les relations suivantes :

Ψ (x, y), appelée fonction de courant, est également une fonction harmonique :

Le long des lignes de courant, Ψ est constant. D'après les relations (25) et (28), les lignes de courant sont orthogonales aux lignes équipotentielles qui sont les lignes le long desquelles Φ reste constant.

On groupe le potentiel et la fonction de courant sous la forme d'un expression binôme, dite potentiel complexe :

i = √ − 1 et où F(z) est une fonction analytique de la variable complexe z = x + iy, c'est-à-dire une fonction dont la dérivée ne dépend pas de la façon dont on fait varier la différentielle dz. Cette dérivée s'écrit :
et s'appelle vitesse complexe. Voici quelques exemples de potentiels complexes.

Pour un écoulement uniforme :

la constante étant un nombre complexe quelconque.

Pour un écoulement autour d'une source ou d'un puits placé en un point d'affixe z0 :

C étant un nombre réel.

On peut construire d'autres écoulements en superposant des écoulements de ce type ou encore en utilisant la représentation conforme qui permet de passer d'un écoulement bidimensionnel à un autre écoulement bidimensionnel par une transformation convenable des coordonnées.

Écoulements de fluides compressibles

Nombre de Mach

Pour un gaz parfait, l'équation d'état est de la forme :

où R = 8 314 J mole-10C-1 est la constante des gaz parfaits et[...]

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Écrit par

  • : docteur ès sciences, chef de la section fluides et thermique à l'École nationale supérieure des techniques avancées
  • : ingénieur en chef de l'Armement, professeur à l'École nationale supérieure des techniques avancées, maître de conférences à l'École polytechnique, directeur de l'enseignement militaire à la Délégation générale pour l'armement, Arcueil
  • : directeur de recherche au C.N.R.S., directeur du laboratoire de mécanique théorique de l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Jean-François DEVILLERS, Claude FRANÇOIS et Bernard LE FUR. FLUIDES MÉCANIQUE DES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Archimède - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Archimède

Équations de la dynamique des fluides - crédits : Encyclopædia Universalis France

Équations de la dynamique des fluides

Turbulences en fonction du nombre de Reynolds - crédits : G. L. Brown, A. L. Roshko, California Institute of Technology, Pasadena, Californie

Turbulences en fonction du nombre de Reynolds

Autres références

  • AÉRODYNAMIQUE

    • Écrit par Bruno CHANETZ, Jean DÉLERY, Jean-Pierre VEUILLOT
    • 7 226 mots
    • 7 médias
    Les équations dites de Navier-Stokes 'constituent le principal modèle mathématique de l'aérodynamique « classique », c'est-à-dire limitée au régime continu pour lequel les échelles de longueur caractéristiques sont grandes par rapport au libre parcours moyen des molécules et à des niveaux d'énergie excluant...
  • CAFFARELLI LUIS (1948- )

    • Écrit par Bernard PIRE
    • 1 254 mots
    • 1 média
    ...mathématicien canado-américain Louis Nirenberg (1925-2020, Prix Abel 2015), professeur à l'institut Courant (New York), le domaine des équations régissant la dynamique des fluides. Ils étudient en particulier les équations de Navier-Stokes, introduites en 1822 par le physicien et ingénieur français Claude Louis...
  • COANDA EFFET

    • Écrit par Bertrand DREYFUS
    • 563 mots

    Étrange phénomène de la mécanique des fluides, découvert par hasard, à la suite d'un contretemps, au cours d'une expérience d'aéronautique, par l'ingénieur aérodynamicien roumain Henri Coanda (1886-1972), qui lui donna son nom.

    L'effet Coanda se présente de la manière...

  • DÉRIVÉES PARTIELLES (ÉQUATIONS AUX) - Équations non linéaires

    • Écrit par Claude BARDOS
    • 10 628 mots
    • 3 médias
    Pour comprendre la difficulté du problème, on peut considérer un modèle « abstrait » qui décrit la distribution des vitesses d'un fluide monodimensionnel sans force extérieure. Le mouvement des particules est donné par l'équation différentielle ordinaire :
    et la relation fondamentale...
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Voir aussi