Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MARABOUTISME

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Rôle du maraboutisme

Si certains marabouts sont de simples illuminés, voire des simples d'esprit (mahbul, bahlul) ou des mendiants gyrovagues déguenillés, d'autres ont exercé une grande influence. Leurs missionnaires ont propagé l'islam en le mettant à la portée des masses, surtout en Afrique noire. Ils ont apporté consolation et espérance aux pauvres, aux opprimés, aux esclaves. Ils ont lutté contre tous les pouvoirs établis que servaient les légistes : contre les Turcs en Algérie et en Tunisie, contre le Makhzen au Maroc. Plusieurs marabouts organisèrent la résistance à la pénétration française, bien que certaines confréries, comme celle des Tidjānīya, s'y soient montrées favorables ou du moins aient gardé une neutralité bienveillante.

La maraboutisme est aujourd'hui combattu comme un mouvement contraire au progrès, tout particulièrement en Tunisie. On s'attaque à ses aspects outranciers et à son esprit de révolte latente contre toute organisation politique centralisée. Mais, par sa complexité même, ce mouvement est du plus haut intérêt pour l'historien des religions, l'ethnologue et le sociologue.

— Roger ARNALDEZ

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Paris-IV-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

Roger ARNALDEZ. MARABOUTISME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • AFRIQUE NOIRE (Culture et société) - Religions

    • Écrit par
    • 9 619 mots
    • 1 média
    L'islam noir est marqué par l'importance du «  maraboutisme » et des confréries. Les fidèles se réunissent et vivent autour d'un personnage savant et saint qui les instruit et maintient une collectivité pieuse de subsistance. Les confréries ont joué un rôle comparable à celui des sociétés initiatiques...
  • GAMBIE

    • Écrit par et
    • 3 892 mots
    • 2 médias
    ...autorités traditionnelles pour cible. Ce mouvement posa de graves problèmes au pouvoir colonial. Ces conflits sont connus sous le nom de guerres Soninkés- Marabouts : le premier terme désignant les princes mandingues et le second les réformateurs musulmans. Dans le royaume de Kombo, l'action des marabouts...
  • MAURITANIE

    • Écrit par , , et
    • 10 190 mots
    • 5 médias
    ...sont « guerrières » – les Hassanes réputées d'origine arabe, mais aussi quelques tribus berbères qui ont protégé ou reconquis leur autonomie –, les autres « maraboutiques », en principe d'origine berbère, mais non exclusivement. La séparation entre les deux ordres est statutaire et fonctionnelle. Elle reproduit,...
  • SÉNÉGAL

    • Écrit par , et
    • 10 071 mots
    • 8 médias
    ...l'islam maraboutique qui, bien qu'anciennement établi en Afrique de l'Ouest, était resté limité. Dans le contexte d'effervescence socio-politique, des marabouts pacifiques réussissent là où leurs prédécesseurs, avec leurs méthodes guerrières et prédatrices, avaient échoué. Ils procèdent à des conversions...