Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MACKENZIE, fleuve

Canada : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Canada : carte physique

Le fleuve Mackenzie draine un bassin hydrographique d'environ 1 805 000 kilomètres carrés, soit le plus grand du Canada. C'est le deuxième fleuve d'Amérique du Nord après le système Mississippi-Missouri. De la source de la rivière Finlay, qui se jette dans le lac Williston (formé par la retenue des eaux de la rivière de la Paix) à l'ouest des montagnes Rocheuses, le système fluvial parcourt 4 241 kilomètres à travers le Nord canadien, parsemé de lacs, avant de se jeter dans les eaux froides de l'océan Arctique au niveau de la mer de Beaufort. Le Mackenzie proprement dit, à partir du grand lac des Esclaves, a une longueur de 1 650 kilomètres. Le fleuve mesure souvent de 2 à 3 kilomètres de largeur et jusqu'à 5 ou 6 kilomètres dans les sections parsemées d'îles. Son débit est élevé, en moyenne 9 600 mètres cubes par seconde – seul le fleuve Saint-Laurent le dépasse sur ce plan. Son delta, couvert de lacs, mesure plus de 190 kilomètres du nord au sud et près de 80 kilomètres de largeur le long de la côte arctique.

Le système naît de la confluence de plusieurs grandes rivières, qui drainent de vastes plaines boisées dans le nord-est de la Colombie-Britannique et le nord de l'Alberta, telles que le bassin de la Liard (environ 277 000 km2), de la rivière de la Paix (302 500 km2) et de l'Athabasca (95 300 km2). Des rivières bien plus modestes le rejoignent également à l'est, drainant les basses collines rocheuses du vieux socle du continent – le bouclier canadien. Le système fluvial comprend également les bassins du grand lac des Esclaves (28 500 km2), du grand lac de l'Ours (31 300 km2) et du lac Athabasca (7 900 km2).

L'ensemble du bassin connaît des hivers rudes, et demeure moins accessible que le sud du Canada. Il constitue cependant une magnifique région, une des rares du monde encore préservées, offrant une faune et une flore variées et des paysages spectaculaires que les premiers explorateurs, prospecteurs et trappeurs, narrèrent dans de nombreux écrits.

Histoire

Les explorateurs et les trappeurs traversèrent le Canada d'est en ouest, à la fin du xviiie siècle, en remontant les rivières qui se jetaient dans la baie d'Hudson, pour trouver de nouveaux animaux à chasser dans ces contrées éloignées. En 1778, Peter Pond découvrit ainsi Portage La Loche, qui s'étire entre la tête de la rivière Churchill et de la rivière Clearwater, affluent de l'Athabasca. En 1789, Alexander Mackenzie accomplit un voyage historique vers le nord : accompagné de douze hommes répartis dans trois canots, il part du comptoir de Fort Chipewyan, sur le lac Athabasca, pour explorer tout le cours du fleuve qui porte aujourd'hui son nom, traçant ainsi la route de la traite des fourrures.

Il est suivi au début du xixe siècle par d'autres trappeurs de la Compagnie du Nord-Ouest, qui établissent plusieurs comptoirs le long du fleuve et de ses affluents. À partir du milieu des années 1820, le ravitaillement est acheminé par les barges d'York, embarcations à faible tirant d'eau dont la poupe et la proue étaient très inclinées. En 1884, le premier bateau à vapeur remonte de Fort McMurray, situé à la confluence des rivières Clearwater et Athabasca, jusqu'à Fitzgerald, sur la rivière des Esclaves. Il se trouve alors devant 25 kilomètres de rapides, unique point de rupture sur les 2 730 kilomètres d'un parcours navigable par des embarcations à faible tirant d'eau depuis Fort McMurray jusqu'à l'océan Arctique. En 1886, le premier bateau à vapeur navigue au nord de Fort Smith, sur la frontière actuelle entre les Territoires du Nord-Ouest et l'Alberta, afin de ravitailler les comptoirs établis le long du Mackenzie et d'en rapporter des ballots de fourrure. Dans les années 1920-1940, des bateaux à vapeur à roue et[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeure agrégée, département d'histoire et d'études classiques de l'université de l'Alberta (Canada)
  • : auteur

Classification

Pour citer cet article

Liza PIPER et J. Lewis ROBINSON. MACKENZIE, fleuve [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Canada : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Canada : carte physique

Le fleuve Mackenzie - crédits : Mike Beedell/ Comstock

Le fleuve Mackenzie

Autres références

  • CANADA - Cadre naturel

    • Écrit par Pierre DANSEREAU, Henri ROUGIER
    • 5 723 mots
    • 10 médias
    ...montagneux occidental, sont assimilées aux plaines de l'intérieur. Immense corridor s'ouvrant vers l'océan Arctique grâce au bassin hydrographique du Mackenzie, ce monde de croupes et d'incommensurables étendues horizontales n'est interrompu dans sa monotonie que tout au sud par les Cypress Hills. Contrairement...
  • NORD-OUEST TERRITOIRES DU, Canada

    • Écrit par Jimmy COUILLARD-DESPRÉS
    • 724 mots
    • 2 médias

    Les Territoires du Nord-Ouest forment depuis 1870 l’un des territoires fédéraux du Canada et ont pour capitale Yellowknife. Avec 1 346 106 kilomètres carrés, il s’agit de la troisième division administrative canadienne en superficie derrière le Nunavut et le Québec. Caractérisés par...

Voir aussi