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LUCQUES

La ville de Lucques (en latin Luca) est le chef-lieu de la province du même nom, en Toscane (centre-nord de Italie). Elle est située dans la vallée du Serchio et presque entièrement cernée de hauteurs, dont celles des Alpes Apuanes, au nord et à l'est.

Lucques fut d'abord une cité ligure, puis étrusque. Les Romains y implantèrent probablement une colonie en 180 avant J.-C. Celle-ci est mentionnée par Tite-Live. Le plan romain rectangulaire a été conservé dans le tracé des rues du centre-ville. De cette période, on a également retrouvé les vestiges de remparts, d'un forum et d'un amphithéâtre. Située à la croisée des routes de Parme, Florence, Rome, Pise et Luni, la ville était apparemment plutôt prospère et fut très tôt dotée d'un siège épiscopal. À partir de 476 après J.-C., la ville fut dirigée successivement par les Goths, les Byzantins et les Lombards et devint la résidence d'un des trois ducs lombards de Toscane. Des comtes francs remplacèrent les ducs à partir de 774, mais la population semble être restée largement lombarde. Lucques fut la ville la plus importante de Toscane aux ixe et xe siècles. Ses comtes devinrent margraves de Toscane, et la cité commandait l'une des principales routes reliant Rome à la Lombardie, la via Francigena. À la fin du xe siècle, Lucques commença à perdre de son importance au profit de Florence, qui devint la nouvelle capitale toscane quand la maison de Canossa succéda au margraviat. En 1118, la ville obtint une charte de libertés, surtout économiques, et la commune de Lucques fut sans doute établie peu après. En dépit de nombreux conflits tant avec ses puissants voisins que de familles nobles ambitieuses, Lucques conserva pour l'essentiel son indépendance, jusqu'à ce qu'elle tombe aux mains des Français, en 1799. De 1805 à 1814, la ville fut gouvernée comme une principauté par Elisa Baciocchi, sœur de Napoléon Ier. Elle fut ensuite attribuée, lors du congrès de Vienne (1815), à l'infante espagnole María Luisa, veuve du roi Louis d'Étrurie, puis passa en 1824 aux mains de son fils, Charles Louis, qui la céda à la Toscane en 1847. Lucques fut rattachée au royaume d'Italie en 1860.

San Michele in Foro - crédits :  Bridgeman Images

San Michele in Foro

Une grande partie des nombreuses églises de la cité archiépiscopale ont adopté, avec certaines caractéristiques locales, un style spécifique élaboré dans la ville proche de Pise. De structure souvent basilicale ou romane, beaucoup sont ornées à l'extérieur de riches décorations de style gothique et certaines sont dotées de campaniles quadrangulaires. Les édifices les plus remarquables sont la cathédrale San Martino (probablement fondée au vie s., reconstruite en 1060-1070, complétée au xiiie-xive s.), San Frediano (reconstruite en 1112-1147), qui conserve les traces d'une structure du viiie siècle, San Michele in Foro (commencée en 1143) et Santa Maria Forisportam, commencée au xiiie siècle. Lucques est connue pour ses remparts bien conservés (1561-1650) et possède plusieurs beaux palais du xvie siècle, en particulier le Palazzo Pretorio et le Palazzo della Prefettura, l'ancien palais grand-ducal qui accueille à présent la Pinacothèque nationale. La ville possède plusieurs autres collections d'art, bibliothèques et archives. Lucques, centre musical important de longue date, fut la patrie des compositeurs Luigi Boccherini et Giacomo Puccini.

Centre routier et ferroviaire, la ville se trouve au débouché d'une riche région agricole, qui exporte une huile d'olive de grande qualité. On y produit de la soie depuis la fin du xie siècle. Les autres industries comprennent la minoterie, ainsi que la production de tabac, de papier, de textiles, d'objets en jute et de vin. Le Serchio est utilisé pour son énergie hydraulique et un aqueduc (1823-1832) amène de l'eau depuis les monts Pisans. Sa population est de 86 000 habitants[...]

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. LUCQUES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ASPERTINI AMICO (1475 env.-1552)

    • Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
    • 169 mots

    Élève de Francia à Bologne, Amico Aspertini subit aussi l'influence de Lorenzo Costa et d'Ercole de' Roberti. Il tenta d'assimiler le style de Pérugin et de Pinturicchio durant le séjour qu'il fit à Rome de 1500 à 1503 où il étudia également les grotesques. Il a laissé...

  • BERLINGHIERI LES (XIIIe s.)

    • Écrit par Marie-Geneviève de LA COSTE-MESSELIÈRE
    • 416 mots

    L'un des traits qui caractérisent l'éclosion de la peinture toscane au xiiie siècle est la diversité des centres qui, puisant aux mêmes sources (héritage roman, apport byzantin surtout), se développent de façon autonome dans des cités pourtant voisines (Lucques et Pise, Sienne et Florence),...

  • ROMAN ART

    • Écrit par Marcel DURLIAT
    • 20 556 mots
    • 19 médias
    Parmi ces représentations glorieuses se distingue une impressionnante image italienne, cette fois vêtue, le Volto Santo, vénéré à Lucques. On assurait qu'il avait été sculpté dans un cèdre du Liban par Nicodème, disciple de Jésus, premier artiste sacré après saint Luc, le peintre de la Vierge....
  • TISSUS D'ART

    • Écrit par Anne KRAATZ, Madeleine PAUL-DAVID, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Marie RISSELIN-STEENEBRUGEN
    • 22 617 mots
    • 8 médias
    ...des étoffes de soie et d'or, la sériciculture ayant été introduite en Sicile au ixe siècle, lors de la conquête arabe. En réalité, Otto von Falke a montré que cette production devait être limitée et que la plupart des tissus attribués à la Sicile semblent provenir de Lucques ou de Venise.

Voir aussi