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LOTHARINGIE

À la mort de l'empereur Lothaire Ier en 855, son royaume est partagé entre ses trois fils. Le deuxième, Lothaire II, reçoit la partie septentrionale qui s'étend de la Frise au plateau de Langres et au Jura ; ce Lotharii regnum est à l'origine du nom de Lotharingie (en allemand Lothringen). Dès le début, ce royaume fut convoité par les oncles de Lothaire II, Charles le Chauve et Louis le Germanique. Lothaire II étant mort sans héritier légitime en 869, Charles se fait couronner roi à Metz, mais il doit bientôt abandonner à son frère Louis la partie orientale du royaume : Aix-la-Chapelle, Cologne, Trèves, Mayence, l'Alsace et le Jura, au traité de Meersen (870). En 879, les héritiers de Charles cèdent à Louis III le Jeune la Lotharingie occidentale (traités de Verdun et de Ribemont). En 888, Rodolphe Ier de Bourgogne tente d'annexer la Lotharingie et se fait couronner roi à Toul, mais il n'est pas soutenu par l'aristocratie et ne peut conserver que les régions méridionales (Jura). En 895, la Lotharingie est donnée au bâtard du roi Arnulf de Germanie, Zwentibold. Après la mort de ce dernier, la Lotharingie devient un duché du royaume de Germanie confié au Franconien Gebhard. L'aristocratie, qui veut garder son autonomie, fait alors appel au roi de France Charles le Simple qui annexe le duché. Mais, en 925, le roi de Germanie Henri Ier l'Oiseleur le reprend et marie sa fille à Gilbert, fils du comte Rainier de Hainaut, très puissant en Lotharingie. Gilbert devient duc de Lotharingie en 928 et le duché est définitivement intégré au royaume de Germanie. En 959, le duché est divisé en deux : Basse-Lorraine au nord (entre le Rhin, l'Escaut et la Moselle), Haute-Lorraine au sud (jusqu'aux sources de la Moselle, de la Meuse et de la Saône). À partir du xie siècle, le nom de Lotharingie est remplacé par celui de Lorraine.

— Pierre RICHÉ

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Écrit par

  • : professeur d'histoire médiévale à l'université de Paris-X

Classification

Pour citer cet article

Pierre RICHÉ. LOTHARINGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALLEMAGNE (Histoire) - Allemagne médiévale

    • Écrit par Pierre-Roger GAUSSIN
    • 14 136 mots
    • 7 médias
    Avec la Lotharingie, annexée définitivement à partir de 925, l'Allemagne s'étendait à partir de la mer du Nord, qui formait sa limite de l'embouchure de l'Escaut à la presqu'île de Jutland, où l'Eider constituait la frontière avec le Danemark, jusqu'à la mer Baltique,...
  • BELGIQUE - Histoire

    • Écrit par Guido PEETERS
    • 20 670 mots
    • 16 médias
    En Basse-Lotharingie, une évolution semblable se produisit mais avec un certain retard par rapport à la Flandre, dû à la situation économique et démographique. Les comtes de Hainaut furent tantôt les rivaux tantôt les alliés des comtes de Flandre. Avec la dynastie des Avesnes, ennemis jurés des Dampierre,...
  • CAROLINGIENS

    • Écrit par Robert FOLZ, Carol HEITZ
    • 12 125 mots
    • 7 médias
    ...850 – au second, Lothaire, les contrées septentrionales de la Francie moyenne, de la Frise au plateau de Langres (elles formèrent le Lotharii regnum ou Lotharingie) ; au cadet, Charles, la Provence et les pays rhodaniens. De ces trois nouveaux royaumes, les deux derniers étaient les plus vulnérables :...
  • CHARLES II LE CHAUVE (823-877) roi de France (843-877) et empereur d'Occident (875-877)

    • Écrit par Robert FOLZ
    • 374 mots
    • 1 média

    Fils cadet de Louis Ier le Pieux, âgé de vingt ans en 843, Charles avait reçu une éducation soignée. Doué d'un goût artistique très sûr, se passionnant pour les lettres, la dialectique et la théologie, il fit de sa cour, où enseigna de 845 à 867 Scot Érigène, un centre brillant de culture. Mais...

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Voir aussi