BAÏKAL LAC
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Des décennies de pollution
Dans les années 1950, Nikita Khrouchtchev, dirigeant du Parti communiste de l'U.R.S.S., déclarait : « Le Baïkal doit lui aussi se mettre au travail. » En 1954, des experts soviétiques exploraient le lac pour étudier la possibilité d'implanter une usine de cellulose. Les officiels étaient convaincus qu'en mélangeant la pulpe des pins à l'eau du lac, claire comme le cristal et pratiquement déminéralisée, on obtiendrait une cellulose de haute qualité, destinée à la fabrication des pneus d'avion. Cela ne manquerait pas d'entraîner une pollution chimique, mais c'était le prix à payer pour rivaliser avec les Américains. En 1966, le combinat de pâte à papier de Baïkalsk, construit par le ministère de l'Industrie forestière, de la Cellulose et du Papier, était mis en service au sud-est du lac. Faute d'installations d'épuration de qualité durant les premiers temps de l'exploitation de l'usine, 400 tonnes de déchets toxiques se déversèrent au cours des dix-huit premiers mois de l'activité du combinat. Pendant trois ou quatre ans, des déchets noirs et visqueux débordaient sans arrêt des bassins de réserve et versaient dans le lac, créant des îlots de boues alcalines. Le combinat utilisait une immense quantité d'eau – 14 millions de litres par heure en 1972 – et rejetait autant d'eaux usées. En 1985, le combinat de Baïkalsk avait déversé plus de 1,5 billion de mètres cubes de déchets industriels dans le lac. Au début des années 1990, le combinat consommait 200 000 mètres cubes d'eau par jour et 500 000 mètres cubes de bois par an ; il produisait annuellement 160 000 tonnes de cellulose, non plus de la « supercellulose » destinée aux pneus d'avion et qui nécessitait une eau particulièrement pure, mais de la simple cellulose pour vêtements. Selon les données de l'institut limnologique d'Irkoutsk, les bactéries rejetées par l'usine polluent une zone de plusi [...]
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Écrit par :
- Laure ARJAKOVSKY : directeur de l'Association Sibérie-Mongolie, Paris
- Pierre CARRIÈRE : agrégé de géographie, docteur d'État ès lettres
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ANGARA
Émissaire unique du lac Baïkal, l'Angara, après avoir traversé le lac du même nom, change d'appellation et devient la Toungouzka supérieure ; cet organisme fluvial draine un bassin de 1 045 000 kilomètres carrés et se jette, au terme d'un cours de 1 826 kilomètres, dans l'Ienisseï dont il est l'affluent le mieux alimenté avec un débit moyen à la confluence de 4 380 mètres cubes par seconde, ce qui […] Lire la suite
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On appelle « Bouriates » (ou Burjad selon la transcription scientifique du nom indigène) une population mongole (branche des Mongols septentrionaux) installée principalement dans la région du lac Baïkal (sud-ouest de la Sibérie orientale) et intégrée au monde russe depuis le xvii e siècle. L'ethnogenèse des Bouriates, l'époque de leur installation dans la région du lac Baïkal (au xiii e siècle […] Lire la suite
SIBÉRIE
Dans le chapitre « Foyer du Baïkal » : […] Un autre ensemble homogène groupe autour du lac Baïkal les cultures de l' Angara, de la Selenga et de l'Onon. La première a fait l'objet de nombreux travaux et sa chronologie sert de référence à beaucoup de sites sibériens. La plus ancienne culture, celle d'Isakovo (3500-3000 av. J.-C.), est caractérisée par une industrie lithique qui continue celle des chasseurs solutro-magdaléniens. À l'étape su […] Lire la suite
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Pour citer l’article
Laure ARJAKOVSKY, Pierre CARRIÈRE, « BAÏKAL LAC », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 06 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/lac-baikal/