KYŌTO
La modernisation de la ville sous Meiji
En 1869, l'empereur Meiji quitte Kyōto et transfère la capitale à Edo, que l'on rebaptise alors Tōkyō, la « capitale de l'Est ». Si, jusqu'à cette époque, on était « monté » à Kyōto en venant d'Edo, désormais on y « descend ». Depuis lors, Kyōto a définitivement perdu son rang de première ville de l'archipel.
En 1894, le mille centième anniversaire de la fondation de Heian-kyō est l'occasion pour les autorités locales de lancer un grand projet de modernisation de la ville. Des grandes avenues « à l'occidentale » sont percées, et l'éclairage est installé sur la voie publique. Le percement d'un canal résout les problèmes d'approvisionnement en eau des nouveaux quartiers, crée une liaison fluviale avec le lac Biwa et permet la construction d'une centrale hydroélectrique dont vont bénéficier la ville et ses industries. Les transports en commun sont inaugurés, en 1894, avec la mise en service de lignes de tramway. À la même époque, la Diète vote l'organisation à Kyōto de la quatrième exposition des industries nationales. À cette occasion, un parc d'expositions (l'actuel quartier des musées) et le sanctuaire de Heian (Heian-jingū) sont édifiés sur des terres vides au sud d'Okazaki. Conçu comme une reproduction à échelle réduite de l'antique palais de l'Ultime suprême (Daigoku-den), il va abriter les mânes de l'empereur Kammu, qui y sont rapatriés en grande pompe le 15 mars 1895. On ouvre de nombreuses écoles et des hôpitaux ; plusieurs établissements d'enseignement supérieur sont créés, dont la célèbre Université impériale de Kyōto (1887), l'actuelle université de Kyōto (Kyōto daigaku).
Pour nos abonnés, l'article se compose de 7 pages
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Nicolas FIÉVÉ : docteur ès lettres en études de l'Extrême-Orient, architecte D.P.L.G., chargé de recherche au C.N.R.S.
- Raphaël LANGUILLON-AUSSEL : docteur agrégé de géographie, chercheur à l'université de Genève (Suisse)
Classification
Pour citer cet article
Nicolas FIÉVÉ, Raphaël LANGUILLON-AUSSEL, « KYŌTO », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Médias
Autres références
-
JAPON (Arts et culture) - Les arts
- Écrit par François BERTHIER, François CHASLIN, E.U., Nicolas FIÉVÉ, Anne GOSSOT, Chantal KOZYREFF, Hervé LE GOFF, Françoise LEVAILLANT, Daisy LION-GOLDSCHMIDT, Shiori NAKAMA, Madeleine PAUL-DAVID
- 308 928 mots
- 35 médias
À Heian-kyō, le carroyage urbain dessine des îlots carrés de 120 mètres de côté et une propriété occupe, selon le rang et la fortune, un quart, une moitié ou la totalité d'un îlot ; parfois deux, voire quatre îlots pour les plus fortunés. Chaque propriété est ceinte d'un mur en pisé, percé d'une porte[...] -
JAPON (Le territoire et les hommes) - Histoire
- Écrit par Paul AKAMATSU, Vadime ELISSEEFF, E.U., Valérie NIQUET, Céline PAJON
- 244 221 mots
- 51 médias
-
JARDINS "SECS", Kyōto (Japon)
- Écrit par Alain THOTE
- 1 010 mots
- 1 média
Courant religieux venu de Chine à partir du milieu du xiii e siècle, le bouddhisme chan (zen) a inspiré le développement de plusieurs formes d'art au Japon, comme la cérémonie du thé (chanoyu), l'arrangement floral (ikebana) ou la peinture monochrome. Parmi elles, mais de création[...]
-
KANSAI ou KINKI
- Écrit par Raphaël LANGUILLON-AUSSEL
- 5 613 mots
- 1 média
-
KŌETSU HON.AMI (1558-1637)
- Écrit par Madeleine PAUL-DAVID
- 6 726 mots
Dès 1530, enrichis par le commerce avec la Chine, les grands marchands de Kyōto, tout en assumant la direction administrative de leur ville, prirent part à la vie culturelle, s'adonnant à la cérémonie du thé, aux arrangements de fleurs, à la poésie, à la calligraphie. Ils avaient pour clientèle[...]