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JOACHIM DE FLORE (1132 env.-env. 1202)

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Une exégèse arithmologique

Multipliant les symboles numériques, Joachim combine les trois vertus théologales aux sept dons de l'Esprit pour obtenir le « dénaire » pythagoricien (somme des quatre premiers nombres) ; mais le chiffre 5 joue aussi son rôle et, s'ajoutant au 7, produit le 12. À titre d'exemple, on peut évoquer la théorie des douze « intelligences ». Les cinq premières (correspondant aux vertus de foi, de patience, de zèle, d'humilité et d'espérance) sont à peu près les sens de l'exégèse traditionnelle (historique, moral, tropologique, contemplatif, anagogique). Mais les sept autres se définissent à partir d'une lecture allégorique des rôles respectifs, à différents niveaux, d'Abraham, d'Agar et de Sarah. Le patriarche symbolise d'abord le grand-prêtre de l'ancienne Loi, sa servante le peuple juif, son épouse les lévites ; tous trois correspondent ensuite aux évêques, aux laïcs et aux prêtres, puis, dans l'ordre cénobitique (annoncé par saint Benoît), aux abbés, aux convers et aux moines : et l'on a ainsi les trois « états » de l'histoire : judaïsme, christianisme sacerdotal de Pierre, religion johannique du « Troisième Évangile », où Agar représente tour à tour la Synagogue, l'Église militante et la papauté, Sarah les Églises de Byzance et de Rome, les morts qui attendent la résurrection et, finalement, l'Église spirituelle de Jean – Abraham étant le « type » des évêques d'Orient et d'Occident, des dignitaires du deuxième et du troisième état et enfin, selon une conception très hardie, Dieu le Père lui-même.

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Pour citer cet article

Maurice de GANDILLAC. JOACHIM DE FLORE (1132 env.-env. 1202) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • BÉGUINES & BÉGARDS

    • Écrit par et
    • 2 434 mots
    ...L'Ad nostrum attribue aux bégards et béguines une doctrine composite où se mêlent joachimisme et libre-esprit. On retrouve ainsi les théories de Joachim de Flore dans la proposition suivante : « Ils divisent le temps compris entre la création et la fin du monde en trois époques [...], l'époque du...
  • GUILLELMITES

    • Écrit par
    • 997 mots

    Le rassemblement, autour d'une certaine Guiglelma qui s'est acquis une réputation de sainteté, de fidèles prêchant l'imminence du troisième âge semble, à première vue, ne relever que de l'agitation joachimite si fréquente dans la seconde moitié du xvie siècle. Deux...

  • MILLÉNARISME

    • Écrit par
    • 3 413 mots
    • 2 médias
    À partir du début du xiiie siècle, l'idéologie millénariste fut relancée par la diffusion des écrits de l'abbé cistercien calabrais Joachim de Flore et surtout de son Exposition sur l'Apocalypse. Selon lui, le millenium ou troisième âge, qui devait être l'âge de l'Esprit...
  • SAINT-ESPRIT

    • Écrit par et
    • 3 868 mots
    ...qui est ecclésiologique et qui a une incidence directement christologique (ce qui lui donne par là, une toute particulière importance). On sait que Joachim de Flore († 1202) a imaginé qu'un âge du Paraclet succéderait à l'âge de Jésus-Christ : il estimait que c'est à cette condition seulement...