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NOONE JIMMIE (1895-1944)

Par son lyrisme et le raffinement de sa technique, le jazzman américain Jimmie Noone est, avec Johnny Dodds et Sidney Bechet, l'un des trois principaux clarinettistes de la prime jeunesse du jazz.

Jimmie (ou Jimmy) Noone naît le 23 avril 1895, à Cut Off, bourgade située à une cinquantaine de kilomètres au sud de La Nouvelle-Orléans, en Louisiane. Il entame l'étude de la clarinette vers l'âge de quinze ans. Sa famille s'établit en 1910 à La Nouvelle-Orléans, où il a l'occasion de se perfectionner auprès de Sidney Bechet. Il commence à se produire au sein de divers orchestres de La Nouvelle-Orléans, parmi lesquels l'Olympia Orchestra de Freddie Keppard, où il remplace Bechet (1913-1914). En 1914, Jimmie Noone et le cornettiste Buddy Petit forment le Young Olympia Band. Noone joue aussi occasionnellement avec Kid Ory et Papa Celestin, tout en dirigeant son propre trio au Pythian Temple Roof Garden au cours des étés de 1916 et de 1917. À la fin de 1918, il gagne Chicago en compagnie de King Oliver, et tous deux se produisent au Royal Gardens avec l'ensemble du contrebassiste Bill Johnson. Jimmie Noone rejoint ensuite le Dreamland Orchestra de Doc Cook (1920-1926, 1927). C'est à cette époque qu'il prend des leçons auprès du clarinettiste de formation classique Franz Schoepp, qui sera également le mentor de Buster Bailey et de Benny Goodman. Jimmie Noone réalise ses premiers enregistrements en septembre 1923, avec Ollie Powers (Play That Thing) puis, en octobre de la même année, avec le Creole Jazz Band de Joe « King » Oliver, comme remplaçant de Johnny Dodds (Chattanooga Stomp, New Orleans Stomp, Camp Meeting Blues). Il quitte Cook à l'automne de 1926 ; commence alors sa période la plus importante et la plus féconde. Il s'établit à l'Apex Club (1926-1928), où il dirige son propre orchestre, que le pianiste Earl Hines rejoint en 1928. Cette même année, il grave pour la firme Vocalion, à la tête de l'Apex Club Orchestra, une série de disques qui font date : I Know That You Know et Sweet Sue-Just You, Four or Five Times et Every Evening, Apex Blues et Sweet Lorraine, A Monday Date, It's Tight Like That... Ces enregistrements, dans lesquels il dialogue avec le saxophone alto Joe Poston, marquent la transition du style New Orleans à celui du swing, comme en témoignent ses solos à la clarinette ou ceux de Earl Hines. Pendant les années 1930, Jimmie Noone demeure en grande partie à Chicago, où il dirige de petits ensembles avec lesquels se produiront notamment Teddy Wilson et Budd Johnson. On retiendra de cette époque 'Way Down Yonder in New Orleans (1936) et The Blues Jumped a Rabbit (1936). Il participe au New Orleans revival du début des années 1940 et, vers 1943, s'établit en Californie, où il se produit notamment avec Kid Ory, Zutty Singleton et Jack Teagarden, pour des sessions d'enregistrement et des émissions de radio, parmi lesquelles celle d'Orson Welles pour C.B.S. Il apparaît dans le film Block Busters de Wallace Fox (1944). Une crise cardiaque le foudroie le 19 avril 1944, à Los Angeles.

Magistral interprète au sein d'ensembles de style New Orleans traditionnel, Jimmie Noone s'avère également un partenaire idéal pour le jeu, plus moderne, de Louis Armstrong, lorsque le Hot Four de ce dernier accompagne la chanteuse Lillie Delk Christian pour ses enregistrements de 1928 (Was It A Dream ? et Too Busy !, Sweethearts On Parade et I Can't Give You Anything But Love, I Must Have That Man et Baby !). Jimmie Noone est également un soliste incomparable. Ses sonorités pleines, son inventivité mélodique et sa maîtrise éblouissante de la technique instrumentale influenceront d'autres musiciens de jazz de son époque ainsi que des clarinettistes de l'ère du swing, au premier rang desquels Benny Goodman.

On pourra consulter l'article de William Howland[...]

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Universalis. NOONE JIMMIE (1895-1944) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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