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COPÉ JEAN-FRANÇOIS (1964- )

Jean-François Copé, député-maire de Meaux, a été secrétaire général de l'UMP de 2010 à 2012 et président du mouvement de 2012 à 2014.

Il est né en 1964 à Boulogne-Billancourt. Son père est un chirurgien réputé, fils d'un médecin généraliste qui a fui dans les années 1920 les persécutions antisémites de Roumanie. Sa mère, rapatriée pied-noire, déteste le général de Gaulle autant que son mari, marqué par l'épisode vichyssois, l'admire. Après une enfance et une adolescence sage et studieuse, Jean-François Copé est diplômé de Sciences Po Paris en 1985 avant de sortir trente-cinquième sur cent quarante de l'ENA, en 1989. Ayant choisi le corps des administrateurs civils, il se spécialise dans l'économie tant dans ses tâches administratives que dans celles d'enseignement. Il est d'abord chef du bureau des études économiques à la Caisse des dépôts et consignations (de 1989 à 1991) puis passe dans le privé et devient directeur de cabinet du président du groupe bancaire Dexia. Parallèlement, il enseigne l'économie et les finances locales à l'ENA et à l'Institut d'études politiques de Paris de 1990 à 1993, puis à l'université de Paris-VIII de 1998 à 2002. Dans la même logique de cumul des fonctions qui lui vaut de fréquentes critiques, il est, de 2007 à 2010, avocat médiateur dans un des plus importants cabinets d'avocats d'affaires international, tout en demeurant député-maire.

Sa véritable carrière, publique, repose en fait sur des mandats électifs, obtenus depuis 1995, et des postes ministériels variés qu'il occupe de 2002 à 2007. Pour son baptême au suffrage universel, c'est à trente et un ans qu'il parvient, par une candidature « chiraquienne » dissidente face à un « balladurien », à conquérir la mairie de Meaux, ville de banlieue de 50 000 habitants en Seine-et-Marne. Réélu en 2001, en 2008 et en 2014 au premier tour avec les deux tiers des suffrages exprimés, il occupe les fonctions de maire, hormis entre 2002 et 2005 où il est adjoint. Il devient également en 2007 président de la communauté d'agglomération du pays de Meaux. Ses expériences locales sont parfois des demi-succès : élu à l'assemblée d'Île-de-France en 1998, il est la tête de liste de l'UMP lors du renouvellement de 2004 mais échoue à reprendre la région au socialiste Jean-Paul Huchon en ne réunissant que 40,72 p. 100 des suffrages exprimés au second tour (il reste membre du Conseil régional jusqu'en 2007). Ce rapport contrarié au suffrage universel se retrouve lors des législatives. D'abord nommé député de la 5e circonscription de Seine-et-Marne en 1995 lorsque son statut de suppléant lui permet de succéder à Guy Drut, devenu ministre, il perd son mandat en 1997 mais le reconquiert en 2002 et le conserve en 2007, au prix d'un changement de circonscription (la 6e).

De son propre aveu, fait en 2009 dans Un député ça compte énormément, Jean-François Copé ne découvre la réalité du travail parlementaire qu'à partir de mai 2007. Député sans réelle expérience parlementaire, il est en effet élu à cette date à la tête du groupe majoritaire de droite suite au retrait de son principal adversaire, Christian Estrosi. En 2008, il complète ce profil nouveau pour lui en se voyant confier la présidence d'une commission extra-parlementaire chargée de réfléchir à une réforme de l'audiovisuel public.

L'élu Copé peut en fait être considéré comme un avatar du militant RPR puis UMP dont le capital politique tient pour l'essentiel à la manière dont il a su, comme d'autres, convertir des ressources scolaires et professionnelles en dispositions expertes et politiques. Adhérant au RPR de Jacques Chirac dès 1988, il a en charge en 1995, 1997 et 2002 la rédaction du volet économique des programmes[...]

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Écrit par

  • : doctorant en science politique à l'université de Paris-Ouest-Nanterre-La Défense, chargé de cours à l'université de Strasbourg
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Thomas MARTY. COPÉ JEAN-FRANÇOIS (1964- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • FRANCE - L'année politique 2013

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    En outre, l’opposition ne parvient pas à refaire son unité. Malgré le compromis de la fin de 2012 sur l’organisation de l’U.M.P., le conflit se prolonge entre le président du parti Jean-François Copé et l’ancien Premier ministre François Fillon. Au mois de septembre, les prises de position...
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    • Écrit par Nicolas TENZER
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  • FRANCE - L'année politique 2010

    • Écrit par Nicolas TENZER
    • 4 599 mots
    ...gouvernement conservent leur portefeuille, notamment Christine Lagarde, François Baroin, Brice Hortefeux et Luc Chatel. Concomitamment à ce remaniement, Jean-François Copé devient secrétaire général de l'U.M.P. et il est remplacé à la tête du groupe parlementaire de ce parti par le chiraquien Christian...
  • FRANCE - L'année politique 2009

    • Écrit par Nicolas TENZER
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