Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DELUC JEAN-ANDRÉ (1727-1817)

Jean André de Luc dit Deluc est un physicien, philosophe et géologue, né à Genève le 8 février 1727 et mort à Clewer, près de Windsor (Royaume-Uni), le 7 novembre 1817. Fils de Françoise Huaut et Jacques-François de Luc, riche horloger protestant, membre actif du parti populaire à Genève, il se destine au commerce mais suit une formation en mathématiques et en sciences de la nature. À partir de 1754, il explore avec son frère Guillaume-Antoine les Alpes et le Jura suisse, d’où ils rapportent plantes, fossiles et roches.

Météorologie et instruments à la fin du xviiie siècle

Hygromètre à fanon de baleine de Deluc - crédits : Philippe Wagneur/ Muséum de Genève

Hygromètre à fanon de baleine de Deluc

Dans les années 1760, il s’intéresse à la météorologie et aux transformations de l’eau (hygrométrie, évaporation, chaleur latente), ce qui le conduit à mettre au point de nouveaux instruments de mesure. Il améliore le thermomètre de Réaumur en remplaçant l’alcool par le mercure et invente un hygromètre à fanon de baleine à l’origine d’une vive polémique avec un autre Genevois, Horace Bénédict de Saussure, inventeur d’un hygromètre à cheveu. Il construit un baromètre portable qui lui permet de réaliser des mesures d’altitude d’une grande précision lors de ses courses en montagne. Il donne, le premier, une règle de mesure du point d’ébullition de l’eau, confirmée par de Saussure au sommet du mont Blanc en 1787. Ses Recherches sur les modifications de l’atmosphère :contenant l’histoire critique du baromètre etdu thermomètre, un traité sur la construction de ces instrumens, des expériences relatives à leurs usages, et principalement à la mesure des hauteurs &à la correction des réfractions moyennes paraîtront en 1772 à Genève.

Il s’engage aussi dans la vie politique genevoise mais, en 1773, un revers d’affaires le contraint à quitter Genève pour l’Angleterre, où sa réputation scientifique lui vaut d’être nommé en 1774 lecteur de la reine Charlotte d’Angleterre, épouse de George III. Cette position lui laisse tout loisir de se consacrer aux sciences et de publier ses nombreux ouvrages et lettres concernant ses deux domaines de prédilection que sont la météorologie et la géologie. En 1798, il est nommé professeur honoraire de philosophie et de géologie à l’université de Göttingen. Il passe six ans en Allemagne, le plus souvent à Berlin, où il associe études scientifiques sur la pile sèche – une sorte de pile voltaïque – et mission diplomatique pour le roi George III.

Connu essentiellement pour ses travaux sur les thermomètres et la météorologie, il n’en fut pas moins, dans la seconde moitié de sa vie, très productif dans le domaine de la géologie.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : docteure en épistémologie et histoire des sciences, chercheuse associée au Centre François Viète, université de Nantes

Classification

Pour citer cet article

Françoise DREYER. DELUC JEAN-ANDRÉ (1727-1817) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Hygromètre à fanon de baleine de Deluc - crédits : Philippe Wagneur/ Muséum de Genève

Hygromètre à fanon de baleine de Deluc

Autres références

  • GÉOLOGIE - Histoire

    • Écrit par François ELLENBERGER
    • 6 554 mots
    • 5 médias
    ...un nombre vite croissant d'auteurs de tous bords font leur cette idée ; pour les chrétiens fervents, au moins pour les temps d'avant le Déluge : ainsi Jean André De Luc l'aîné (1727-1817). Le pape Pie VII, sous Napoléon, lève l'obligation de prendre à la lettre les « jours » de la Genèse. La ...
  • PRESSION ATMOSPHÉRIQUE

    • Écrit par Jean-Pierre CHALON
    • 2 540 mots
    • 6 médias
    Pour effectuer des mesures en montagne, Jean-André Deluc (1727-1817) établit une formule reliant pression et température d’ébullition de différents liquides, formule qui permet d’évaluer la pression à l’aide d’un simple thermomètre plus facilement transportable qu’un baromètre. En 1845, Henri-Victor...
  • THERMODYNAMIQUE - Histoire

    • Écrit par Arthur BIREMBAUT
    • 8 826 mots
    • 3 médias
    ...température d'ébullition de l'eau se trouvait à une division comprise entre 80 et 100 0R. Cette constatation conduisit, en 1772, le physicien genevois Jean-André Deluc (1727-1817) à proposer une division en 80 parties de l'intervalle fondamental du thermomètre qui devait être utilisé dans les pays ayant...

Voir aussi