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ITALIE, économie

Capitale

Rome

    Unité monétaire

    Euro (EUR)

      Population (estim.) 58 653 000 (2024)
        R.N.B. par habitant (USD) 37 700 $ (2022)

          À l'époque où elle devint un État unifié, l'Italie était encore un pays principalement agricole. Le développement industriel du Nord était en grande partie le fait d'entreprises privées ; dans le Sud, de nombreuses manufactures avaient été créées par la monarchie à des fins militaires, mais leur productivité restait faible. La politique suivie jusqu'alors dans certains États, en particulier dans le Piémont et dans le grand-duché de Toscane, était essentiellement une politique libérale qui avait stimulé les investissements dans l'agriculture. Les transformations dans ce secteur, en raison du maintien de structures particulières, n'entraînèrent pas d'exode massif comme on en avait enregistré en Angleterre, par exemple ; d'autre part, elles permirent, avec l'augmentation des revenus, un sensible accroissement des rentrées fiscales, qui profitèrent au renouvellement de l'économie, par la construction de canaux puis de voies ferrées. Cette politique favorisa également les investissements extérieurs qui contribuèrent largement au développement ferroviaire et furent stimulés par des perspectives optimistes auxquelles l'avenir apporta un démenti. En effet, les importants déficits budgétaires de la période 1861-1865 entraînèrent une dépréciation de la lire : il s'ensuivit une rentrée massive de titres souscrits par les épargnants étrangers et la nécessité d'établir le cours forcé.

          La libération des changes à l'intérieur du pays avait provoqué une crise de la plupart des entreprises du Sud, en offrant aux plus puissantes industries du Nord de nouvelles chances de développement ; c'est à cette époque que se dessine le grave « problème du Sud » avec lequel la politique économique se trouvera fréquemment aux prises sans jamais réussir à le résoudre ; en fait, le déséquilibre socio-économique entre le Nord et le Midi ne fera que s'aggraver avec le temps.

          Les différentes politiques économiques pratiquées jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale n'ont réussi ni à engendrer un net développement économique, ni à réduire les déséquilibres entre régions et entre secteurs, ni à proposer un nouveau modèle d'expansion. L'agriculture et l'industrie ont connu un essor rapide au cours des « années du miracle » (1951-1960). L'Italie est devenue très vite une puissance économique dont l'influence ne cessera de croître, en particulier au sein du Marché commun. Toutefois, ces années de « croissance spontanée » n'ont pas apporté de réponse au problème du sous-développement du Sud.

          Certaines contradictions économiques et sociales se développèrent également dans le Nord et se traduisirent par des différences de perspectives dans la croissance des divers secteurs, par l'inefficacité de l'aménagement du territoire et par des disparités dans les revenus des familles. De fait, les facteurs qui avaient permis la croissance spontanée durant les années du miracle économique disparurent au cours des années 1960.

          Les restructurations devenues nécessaires ne furent réalisées qu'en partie. Les années 1970 furent caractérisées par la détérioration des perspectives de l'économie à cause des difficultés croissantes, dues à la décélération de la demande mondiale, surtout après la crise pétrolière de 1974, et à des taux excessifs d'accroissement de la dépense publique, celle-ci étant orientée vers l'assistance plutôt que vers une aide concrète à la croissance. Le développement de l'« économie souterraine » (economiasommersa) put compenser pendant une certaine période l'inefficacité des secteurs dominés par les grandes entreprises. Les changements politiques et institutionnels qui sont intervenus au cours des années 1990, notamment à la suite de l'enquête judiciaire[...]

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          Pour citer cet article

          Jacques LE CACHEUX, Siro LOMBARDINI et Janine MENET-GENTY. ITALIE, économie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

          Médias

          Fiat Mirafiori à Turin - crédits : Alessia Pierdomenico/ Bloomberg/ Getty Images

          Fiat Mirafiori à Turin

          Haute couture italienne - crédits : Karl Prouse/ Catwalking/ Getty Images

          Haute couture italienne

          Autres références

          • AGNELLI GIOVANNI (1921-2003)

            • Écrit par Joseph CADEDDU
            • 1 001 mots

            Petit-fils du fondateur de Fiat (Fabbrica italiana automobili Torino), Giovanni Agnelli naît en 1921 à Villar Perosa, près de Turin. Il est issu, par son père, de la bourgeoisie industrielle, et par sa mère de l'aristocratie italienne. Il fait des études de droit dans la capitale piémontaise....

          • CHANGE - Les régimes de change

            • Écrit par Patrick ARTUS
            • 6 907 mots
            • 5 médias
            Rappelons d'abord les faits, à travers l'exemple significatif de l'Italie.
          • CHEMINS DE FER

            • Écrit par Jean-Philippe BERNARD, Daniel BRUN, Universalis
            • 12 423 mots
            • 9 médias
            ...importants par rapport aux calendriers initiaux caractérisent la construction des lignes nouvelles italiennes, pour des raisons financières notamment. La première ligne interopérable électrifiée en courant 25 kV, équipée ERTMS, a été mise en service en 2006 entre Rome et Naples, suivie quelque...
          • DRAGHI MARIO (1947- )

            • Écrit par Jean-Marc DANIEL, Universalis
            • 1 151 mots
            • 1 média
            Mario Draghi est né le 3 septembre 1947 à Rome. Après une licence en économie à l’université La Sapienza de Rome, il achève ses études au Massachusetts Institute of Technology (MIT) qu’il quitte en 1977, un doctorat (Ph D) en poche. Il devient professeur d’économie et de politique monétaire, notamment...
          • Afficher les 16 références

          Voir aussi