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FISHER IRVING (1867-1947)

La monnaie

C'est dans The Purchasing Power of Money (« Le Pouvoir d'achat de la monnaie ») paru en 1911 que Fisher établit sa célèbre formule de l'équation des échanges, issue de celle de Simon Newcomb mais amendée : M.V + M'.V' = P.T, à savoir que la masse monétaire fiduciaire M ou scripturale M' et leurs vitesses de circulation respectives V et V' conditionnent, pour un montant de transactions donné T, le niveau général des prix P. Dans cette formule, il existe un rapport stable entre M et M', des mécanismes économiques contribuant éventuellement à rétablir cet équilibre s'il en venait à être compromis, T est supposé ne pas dépendre de la monnaie mais seulement des conditions naturelles et technologiques ; en résulte dès lors une relation de cause à effet entre M et P. Fisher en déduit que, si l'on veut conserver stable le niveau général des prix afin d'éviter les conséquences fâcheuses de l'inflation ou de la dépression, il convient de contrôler soigneusement le niveau de la masse monétaire, ce qu'il recommande dans son ouvrage de 1921 La Stabilisation monétaire. Dans le prolongement de son analyse, Fisher élabore sa thèse du dollar compensé qui combine l'adhésion au gold exchange standard avec la variation du contenu en or de l'unité monétaire, l'objectif étant de maintenir une valeur constante du pouvoir d'achat de la monnaie. La théorie quantitative de Fisher a exercé une influence importante auprès des spécialistes de la politique monétaire et des économistes de l'école de Chicago (Milton Friedman notamment) mais ses recommandations du dollar compensé ont suscité davantage de réserves et d'hostilité.

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Écrit par

  • : professeur de sciences économiques à l'université de Paris-X-Nanterre

Classification

Pour citer cet article

Guy CAIRE. FISHER IRVING (1867-1947) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • LE POUVOIR D'ACHAT DE LA MONNAIE, Irving Fisher - Fiche de lecture

    • Écrit par Nicolas CHAIGNEAU
    • 1 143 mots

    Avec cet ouvrage, l'Américain Irving Fisher (1867-1947), professeur à l'université de Yale, s'inscrit dans une tradition d'économistes (David Hume, David Ricardo, John Stuart Mill) qui prônent une approche dite réelle des phénomènes économiques. Selon cette tradition, il convient...

  • ANTICIPATIONS, économie

    • Écrit par Christian de BOISSIEU
    • 6 072 mots
    • 4 médias
    ...nominaux (ceux qui sont observés sur les marchés de capitaux) peuvent être décomposés comme la somme de taux d'intérêt « réels » et de l'inflation anticipée. Cette décomposition, suggérée par Irving Fisher (1930), part de l'idée que les créanciers sont dégagés d'illusion monétaire et qu'ils vont chercher à se...
  • CRISES FINANCIÈRES - Krachs boursiers

    • Écrit par Christophe BOUCHER
    • 4 296 mots
    • 13 médias
    ...définie par la stabilité politique et économique retrouvée et par l'essor des nouvelles technologies (radio, cinéma, automobile, aviation, etc.). Ainsi, en septembre 1929, quelques semaines avant le plus important krach qu'aient connu les États-Unis, Irving Fisher, celui-là même qui tentera quelques années...
  • FED (Federal Reserve System ou Système fédéral de réserve américain)

    • Écrit par Dominique LACOUE-LABARTHE
    • 8 588 mots
    • 1 média
    Le nouveau système n'est pas conçu, au départ, pour stabiliser les prix. La discipline de l'étalon or est censée assurer cette fonction. Du reste, malgré les efforts d'Irving Fisher, professeur à Yale, relayé par le très conservateur sénateur démocrate Robert Owen, coauteur, avec le représentant...
  • FRISCH RAGNAR (1895-1973)

    • Écrit par Vladimir Claude FISERA
    • 461 mots

    Titulaire du prix Nobel pour son rôle de pionnier en matière d'économétrie, Ragnar Frisch, né à Oslo, était le fils d'un célèbre orfèvre, Anton Frisch, et commença à s'initier à cette profession, selon une tradition familiale qui remontait à 1630. Il fit son propre apprentissage à l'entreprise...

  • Afficher les 7 références

Voir aussi