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INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale)

De l'Institut d'hygiène à l'INSERM

L'histoire de l'INSERM reflète la complexité de l'évolution de la prise en charge de la recherche en santé publique. Si l'hygiène est une préoccupation majeure des pouvoirs publics, les efforts d'organisation restent très en deçà des besoins jusqu'au lendemain de la Première Guerre mondiale. En 1924, l'Office national d'hygiène sociale prend le relais des actions menées par la Fondation Rockefeller pour la prévention de la tuberculose. De son côté, la Fondation Rockefeller échoue à fonder un Institut d'hygiène en France, mais ses relations avec divers représentants du mouvement hygiéniste français persistent. Ce sont ces derniers qui obtiennent la création en 1941 de l'Institut national d'hygiène, dont les fonctions sont clairement d'inspiration hygiéniste (lutte contre la tuberculose, l'alcoolisme et la syphilis, adduction d'eau, médecine du travail et épidémiologie) ou traduisent les préoccupations du moment, comme l'amélioration de l'alimentation infantile par apport de vitamines qui sont distribuées en milieu scolaire. Juste après la Seconde Guerre mondiale, l'INH évolue vers la formation de médecins-chercheurs prenant en compte les avancées scientifiques qui se sont produites hors de France dans le domaine de la biologie et de la médecine. Les directeurs successifs, d'ailleurs souvent formés par la Fondation Rockefeller aux États-Unis, impriment une forte marque « recherche » aux travaux soutenus par l'INH et modifient radicalement le paysage de la recherche médicale en France. Les nouveaux médecins formés dans ce contexte, tous des personnages marquants de l'histoire de la médecine (comme Jean Bernard, Jean Hamburger ou Raoul Kourilsky), regroupés au sein de l'Association Claude-Bernard (officialisée par décret en 1956), poussent à la création d'unités hospitalières de recherche qui deviendront l'ossature de l'INSERM. La réforme des études de médecine et l'organisation hospitalière des années 1960 entérinent et structurent cette évolution de la recherche biomédicale qui associe recherche fondamentale et clinique, ce qui aboutit logiquement à la création de l'INSERM en 1964. L'évolution de cet institut depuis le début des années 2000 traduit la nécessité d'une coopération étroite entre les différents organismes de recherche. André Syrota promeut cette collaboration entre les acteurs de la recherche. Il est par ailleurs président de l'Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé créée en 2009 pour répondre à ce besoin.

— Gabriel GACHELIN

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Gabriel GACHELIN. INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • FRAUDE SCIENTIFIQUE

    • Écrit par Nicolas CHEVASSUS-au-LOUIS
    • 4 397 mots
    • 4 médias
    ...des sept Research Councils, organisé autour d'un champ disciplinaire, a adopté son propre code. Enfin, en France, ce sont les organismes de recherche (l' I.NSERM d'abord en 1999, puis l'Institut Pasteur, le CNRS, l'INRA et quelques universités) qui se sont progressivement dotés d'un bureau chargé...
  • PSYCHOLOGIE DU SPORT

    • Écrit par Christophe GERNIGON
    • 1 575 mots
    ...l’activité physique une réponse adaptée aux problèmes de sédentarité, de vieillissement de la population et de maladies chroniques. En 2008, un rapport de l’INSERM montrait que la pratique régulière d’une activité physique entraîne un nombre considérable de bénéfices en termes de bien-être et de santé mentale...

Voir aussi