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HUMUS

Morphologie et évolution des formes d'humus forestiers

Humus : différentes formes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Humus : différentes formes

Les formes d'humus répondent à une acception large du mot humus : elles englobent l'ensemble des horizons de surface contenant de la matière organique (fig. 1 ). Conditionnées surtout par l'activité biologique du milieu interne, elles sont étroitement liées à la composition des litières et aux conditions du milieu externe. Les auteurs ont distingué trois types fondamentaux d'humus qui se forment en milieu aéré – le mull, le moder et le mor – et deux pour les milieux hydromorphes – la tourbe et l'anmoor. Dans ces derniers milieux, gorgés d'eau plus ou moins temporairement (souvent en liaison avec la présence d'une nappe phréatique), les processus d'humification sont conditionnés par des phases d'anaérobiose.

Les mull sont des formes d'humus qui sont liées à une forte activité de la faune et des micro-organismes du sol. Leurs principales caractéristiques se définissent ainsi : décomposition rapide des litières, incorporation partielle des débris végétaux au sein d'un horizon mixte organo-minéral où se forment également des agrégats « argilo-humiques » (horizon A1 ou Ah, à structure en grumeaux formés par les lombrics anéciques, c'est-à-dire se nourrissant de feuilles). Le mull de référence, décrit par de nombreux auteurs, est le mull eutrophe actif, formé en conditions favorables à l'activité biologique et sur un matériau d'origine contenant de l'argile et du calcium en quantité suffisante, mais sans excès. Il est caractérisé aussi par sa richesse en azote (C/N 10 à 15 en A1). Les autres formes de mull ont une morphologie analogue, mais offrent toutefois des différences notables : mull carbonaté, épais et contenant du carbonate de calcium actif ; mull acide, peu épais, formé sur matériau pauvre en calcium, mais contenant du fer libre ; mull andique, épais et foncé, à structure fine, formé sur cendres ou roches volcaniques ; enfin, mullchernozemique de la forêt-steppe en climat continental, dont les horizons Ah, de couleur gris foncé ou noire, sont exceptionnellement épais.

Les mor sont des formes d'humus à décomposition lente et incomplète des litières. Ils donnent un horizon organique fibreux plus ou moins épais (Ao ou O) superposé aux horizons minéraux. L'humification est pratiquement nulle, il ne se forme pas d'agrégats argilo-humiques et la structure des horizons les plus transformés (H) se limite à une association de matière organique fraîche très divisée et de boulettes fécales d'arthropodes inférieurs.

Les moder, quant à eux, présentent des caractéristiques intermédiaires, plus proches toutefois de celles des mor que de celles des mull : faune d'enchytréides (petits vers de couleur blanchâtre ou transparents) et de lombrics de surface (épigés), structure de l'horizon H comparable à celle des mor, quoique moins fine.

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Classification

Pour citer cet article

Philippe DUCHAUFOUR. HUMUS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Humus : différentes formes - crédits : Encyclopædia Universalis France

Humus : différentes formes

Humus : néoformation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Humus : néoformation

Humus : structure - crédits : Encyclopædia Universalis France

Humus : structure

Autres références

  • ACTINOMYCÈTES

    • Écrit par Hubert A. LECHEVALIER
    • 3 450 mots
    • 4 médias
    ...Les Actinomycètes, fort nombreux dans les sols, se joignent aux autres Bactéries et aux Champignons comme nettoyeurs de la nature et formateurs d' humus. Ils prolifèrent surtout quand l'action des Bactéries ordinaires touche à sa fin, on pourrait dire qu'ils terminent leur action. De plus, les Actinomycètes...
  • AMMONIFICATION ou AMMONISATION

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 1 920 mots
    • 1 média

    Les matières organiques résiduelles, animales et végétales – excreta, débris, déchets, cadavres – subissent dans la nature, sous l'action des micro-organismes des sols et des eaux, des transformations plus ou moins poussées.

    Celles-ci peuvent aboutir à la formation de matières colloïdales...

  • PÉDOLOGIE

    • Écrit par Georges AUBERT, Denis BAIZE, Mireille DOSSO, Marcel JAMAGNE
    • 9 902 mots
    ...composition variée. Sous climats tempérés, les débris végétaux retournent annuellement au sol. Ils s'y décomposent et se transforment plus ou moins vite en humus selon leur nature et les conditions offertes aux activités biologiques, qui sont les agents essentiels du processus dit de l' humification.
  • SOLS - Biodynamique

    • Écrit par François TOUTAIN
    • 4 636 mots
    La litière correspond à la couche superficielle de l'humus, l'humus désignant l'ensemble des couches qui, dans le sol, contiennent de la matière organique. Cette couche holorganique (entièrement organique), présente dans les sols à végétation permanente et en particulier sous...
  • Afficher les 9 références

Voir aussi