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VAN DE VELDE HENRY (1863-1957)

L'architecture théâtrale

C'est toutefois dans le domaine de l'architecture théâtrale que le rôle historique de Van de Velde est le plus sensible ; paradoxalement, c'est également celui où l'architecte connaîtra les échecs les plus cuisants de sa carrière. Son projet pour le théâtre Louise Dumont à Weimar (1903-1904), dont la façade arrondie trahit l'influence de Gottfried Semper, sera finalement réalisé par deux autres architectes, Heilmann et Littmann, en 1908. Van de Velde y avait notamment prévu une scène tripartite, dispositif scénique dont il revendiquera toujours, mais à tort, la paternité. Invité en 1910 à modifier les plans de Roger Bouvard pour le théâtre des Champs-Élysées à Paris, il se voit rapidement dessaisi du projet par les entrepreneurs auxquels il avait fait appel : en assurant la construction du théâtre en béton armé – Van de Velde avait d'abord songé à une structure métallique –, Auguste et Gustave Perret s'approprient en effet la totalité d'une œuvre dont la façade est encore marquée du sceau de leur confrère belge. Artiste plus que constructeur, Van de Velde est, ici, en partie victime de sa faible formation technique. L'affaire du théâtre des Champs-Élysées suscitera une vive polémique jusqu'en 1914, attisée après la guerre par un nouveau différend : en 1925, Van de Velde accuse les frères Perret de lui avoir pris, pour le théâtre de l'Exposition des Arts décoratifs de Paris, la scène tripartite du théâtre de l'Exposition du Deutsche Werkbund à Cologne (1913-1914), l'œuvre la plus aboutie de sa période allemande. Cette construction éphémère avait été l'occasion pour lui non seulement de mettre à l'épreuve un plan qu'il projetait depuis dix ans, mais encore de procéder à une recherche esthétique qui annonçait l'architecture expressionniste d'Erich Mendelsohn. Au terme d'une décennie particulièrement riche en publications, Van de Velde prendra violemment position contre la standardisation des œuvres d'art, prônée par l'architecte allemand Hermann Muthesius.

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Pour citer cet article

Encyclopædia Universalis et Simon TEXIER. VAN DE VELDE HENRY (1863-1957) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 10/02/2009

Média

Salon avec deux chaises de la Fondation Kröller-Müller d'Otterlo, H. Van de Velde. - crédits : Erich Lessing/ AKG-images

Salon avec deux chaises de la Fondation Kröller-Müller d'Otterlo, H. Van de Velde.

Autres références

  • AFFICHE

    • Écrit par
    • 6 817 mots
    • 12 médias
    En Belgique, les maîtres de l'affiche ont pour nom Émile Berchmans, Privat-Livemont, Armand Rassenfosse.Henry Van de Velde réalise en 1898 une unique affiche, remarquable, pour la marque alimentaire Tropon, à Bruxelles, dont il conçoit parallèlement les emballages et divers supports publicitaires....
  • ART NOUVEAU

    • Écrit par
    • 8 824 mots
    • 23 médias
    ...les amateurs d'estampes japonaises apparaît d'abord dans la peinture et les arts graphiques : on la trouvera chez Pierre Bonnard et chez Maurice Denis. H. Van de Velde est sous l'influence des nabis lorsqu'il brode la tapisserieLa Veillée d'anges (musée Bellerive, Zurich) qui marque...
  • BAUHAUS

    • Écrit par
    • 4 461 mots
    • 6 médias
    Henry Van de Velde, souhaitant quitter la Grossherzogliche Kunstgewerberschule de Weimar fondée par lui en 1906 et dont il était le directeur, pressentit Walter Gropius pour lui succéder. En 1915, Gropius accepta, à la condition de pouvoir réorganiser à sa guise l'enseignement des beaux-arts à Weimar....
  • MACKINTOSH CHARLES RENNIE (1868-1928)

    • Écrit par
    • 664 mots
    • 3 médias

    On a fort justement relevé un net parallélisme entre l'originalité et l'étendue des discours plastiques tenus à Barcelone par Gaudí et à Glasgow par Mackintosh. C'est, déjà, incorporer deux poétiques, radicalement différentes, au même schème historique. Mais peut-être n'a-t-on pas suffisamment...

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