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HAN ANTÉRIEURS (206 av. J.-C. 8 apr. J.-C.) & HAN POSTÉRIEURS (25-220), dynasties chinoises

La durée de la dynastie des Han, deuxième dynastie impériale chinoise, couvre l'essentiel de ce qu'on peut appeler le « premier empire », et c'est l'une des seules dans l'histoire de Chine dont le fondateur (Liu Bang, empereur de ~ 206 à ~ 195) soit d'origine paysanne. Les deux empereurs les plus marquants des premiers Han sont Wendi (~ 180-~ 157) et surtout Wudi (~ 141-~ 87). Wendi consolide les bases institutionnelles de la dynastie, notamment en réduisant la rébellion des Sept Royaumes (~ 154) : privés de la quasi-indépendance économique et administrative dont ils jouissaient jusqu'alors, les fiefs concédés à des princes de la famille impériale ou à des membres de la haute aristocratie ne risquent plus de menacer le trône. Le long règne de Wudi est marqué par une politique extérieure agressive (expéditions contre les Xiongnu, expansion de l'empire dans toutes les directions, envoi d'ambassades lointaines à l'ouest), par des réformes fiscales destinées à financer cette politique et par une centralisation administrative accrue. Ses successeurs sont des personnalités moins brillantes, voire falotes. Après sa mort, le pouvoir despotique qu'il s'était octroyé passe à Huo Guang, l'homme fort de la « cour intérieure », au détriment de l'administration régulière. Par la suite, l'influence des eunuques du palais et des parents des impératrices ira croissant. L'un de ces derniers, Wang Mang, usurpe le trône et fonde une éphémère dynastie Xin (8-24). Il entreprend des réformes intéressantes inspirées du Rituel des Zhou, mais son régime brouillon et sans influence dans le pays est abattu par des rébellions populaires (secte des Sourcils rouges) et par l'opposition des grands propriétaires locaux auxquels il a voulu s'attaquer. Une coalition de ces derniers mate les Sourcils rouges et met sur le trône un descendant des Han, Liu Xiu (empereur Guangwu, 25-57). Seul souverain vraiment marquant des Han postérieurs, Liu Xiu transfère la capitale à Luoyang, réunifie l'empire et reconstruit la puissance des Han en rétablissant une administration efficace et en limitant le pouvoir de la cour intérieure. Le pouvoir des potentats locaux reste cependant très grand. À partir de Hedi (88-105) se succèdent des empereurs faibles ou en bas âge, manipulés par les eunuques et les familles alliées. L'opposition « intègre » qui se fait jour dans le milieu des magnats locaux débouche sur des affrontements politiques violents. L'élimination finale des eunuques intervient alors que la pression barbare se fait plus insistante aux frontières et que de vastes soulèvements populaires (mouvements taoïsants des Turbans jaunes et des Cinq Boisseaux) mettent la dynastie en péril à l'intérieur. Les chefs de guerre régionaux qui combattent les Turbans jaunes finissent par se partager le pays et par détrôner les Han : c'est l'époque dite des Trois Royaumes.

Chine, Empire des Han - crédits : Encyclopædia Universalis France

Chine, Empire des Han

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

Sur le plan institutionnel, la continuité est grande entre les Qin et les Han. Le gouvernement reste dominé par les Trois Excellences et les Neuf Ministres (san gong jiu qing), même si à maintes reprises le pouvoir de fait appartient à des hommes du palais (pourvus de titres tels que « généralissime » ou « grand secrétaire »). Après l'écrasement de la rébellion des Sept Royaumes, Wudi généralise le système centralisé et bureaucratique des commanderies et préfectures (junxian) ; il crée en outre des « régions » (zhou) supervisées par des gouverneurs permanents. Les armées des Han sont des armées de conscription, mais la professionnalisation des soldats et le mercenariat se sont vite généralisés dans les garnisons frontalières. Sous les Han postérieurs on note une évolution vers un système de « familles militaires » héréditaires. Enfin, si le recrutement des fonctionnaires est essentiellement[...]

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Pierre-Étienne WILL. HAN ANTÉRIEURS (206 av. J.-C. - 8 apr. J.-C.) & HAN POSTÉRIEURS (25-220), dynasties chinoises [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine - crédits : Encyclopædia Universalis France

-200 à 200 apr. J.-C. La loi romaine

Autres références

  • CAO CAO [TS'AO TS'AO] (155-220)

    • Écrit par Jean-Pierre DIÉNY
    • 616 mots

    « En temps normal vous seriez un malfaiteur, en temps de crise, un héros. » C'est en ces termes que le jeune Cao Cao s'entendit prédire son avenir de la bouche d'un célèbre caractérologue. Petit-fils par adoption d'un eunuque de la cour, il entra tôt dans la carrière, mais l'ascension de Dong Zhuo...

  • CAO PI [TS'AO P'I] ou CAO PEI [TS'AO P'EI] (187-226) empereur sous le nom de WENDI [WEN-TI] (220-226)

    • Écrit par Jean-Pierre DIÉNY
    • 402 mots

    À la mort de Cao Cao (220), le vainqueur de la guerre civile où sombra la dynastie des Han, Cao Pi (ou Cao Pei), son fils aîné, lui succéda comme roi de Wei et Premier ministre du dernier empereur des Han. Quelques mois plus tard, celui-ci renonçait à son trône en faveur de Cao Pi, qui fonda...

  • CHANG'AN [TCH'ANG-NGAN]

    • Écrit par Pierre-Étienne WILL
    • 994 mots

    Actuelle Xi'an, capitale de la province chinoise du Shaanxi. La première Chang'an (Paix éternelle) est établie comme capitale de l'empire par les Han (~ 202), sur la rive droite de la Wei et à une quinzaine de kilomètres au sud de Xianyang, la capitale des Qin qu'ils viennent de renverser....

  • CHINE - Histoire jusqu'en 1949

    • Écrit par Jean CHESNEAUX, Jacques GERNET
    • 44 594 mots
    • 50 médias
    Les insurrections qui éclatent en 210 emportent la dynastie des Qin et se prolongent par une période d'anarchie, jusqu'aux environs de 196. Des pouvoirs régionaux indépendants – résurgence des anciens royaumes du iiie siècle – se reconstituent à cette époque mais sont éliminés par Liu...
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Voir aussi