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GUERRE MONDIALE (SECONDE)

La grande offensive alliée (juill. 1943-août 1944)

Seconde Guerre mondiale, Europe, 1943-1945 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Seconde Guerre mondiale, Europe, 1943-1945

Désormais, les territoires occupés par l'Allemagne, attaquée à l'est, au sud et à l'ouest, se réduisent comme peau de chagrin.

La guerre en Italie et la chute de Mussolini

C'est l'Italie qui met bas les armes la première. Le 10 juillet 1943 se produit l'attaque sur la Sicile. La supériorité alliée est tellement écrasante que les aérodromes et les fortifications ont été entièrement détruits avant le débarquement. En deux jours, 80 000 hommes sont débarqués, avec 7 000 véhicules et 300 chars. La campagne de Sicile dure 39 jours, la résistance italienne est presque nulle, comme l'avait fait prévoir la capitulation, sous le seul effet des bombardements, de l'îlot de Pantelleria, jugé imprenable.

Montgomery et Eisenhower - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Montgomery et Eisenhower

Palerme libérée - crédits : US Army/ Getty Images

Palerme libérée

Cette défaite écrasante a pour effet la chute de Mussolini à la suite d'un complot fomenté par le roi d'Italie, le maréchal Badoglio et une partie du Grand Conseil fasciste, dont le comte Ciano, gendre de Mussolini. Le Duce est arrêté et interné.

Tout en déclarant qu'il continue la guerre contre les Alliés, Badoglio, successeur de Mussolini, négocie avec eux un armistice qui n'est révélé que le 8 septembre. Le 3 septembre, les américano-britanniques avaient débarqué en Calabre, puis à Salerne.

Le général Giraud - crédits : Fox Photos/ Hulton Archive/ Getty Images

Le général Giraud

De leur propre initiative, les Français ont libéré la Corse, par un double mouvement de la Résistance intérieure et de troupes envoyées d'Afrique du Nord par le général Giraud.

La riposte allemande est très violente, 30 divisions sont envoyées en Italie ; la lutte se déroule dès lors dans les montagnes des Apennins, en batailles locales d'usure, avec pilonnage des positions adverses par l'aviation et l'artillerie, et combats sanglants pour la possession de sommets. La Wehrmacht se bat successivement sur les lignes du Volturno, puis du Garigliano-Sangro, où le front s'immobilise pendant l'hiver 1943-1944.

L'Italie connaît une situation anarchique. Dans le Sud, le roi et Badoglio sont reconnus par les Alliés ; par tactique, les antifascistes du Comité de Libération se sont ralliés à eux. Dans le Centre et le Nord, les Allemands règnent par la terreur – marquée par de nombreuses exécutions, aux fosses Ardéatines, à Rome, notamment. Dans les villes et les campagnes, la Résistance clandestine est dirigée par les comités de Libération où coopèrent tous les partis, antiroyalistes autant qu'antifascistes. Mussolini, libéré par les SS, a installé à Salo, dans le Nord, une république néo-fasciste ; il fait juger et exécuter, à Vérone, quelques-uns de ceux qui l'ont abandonné, comme son gendre Ciano.

Juin et Theodore Roosevelt Jr - crédits : Keystone/ Hulton Archive/ Getty Images

Juin et Theodore Roosevelt Jr

Le corps expéditionnaire français, commandé par le général Juin, force les lignes allemandes du mont Cassin ; traversant des hauteurs jugées inaccessibles, il exécute une manœuvre conçue par le général de Monsabert, qui permet l'entrée des Alliés à Rome le 4 juin 1944. Puis, en application de la stratégie alliée, le front italien s'immobilise à nouveau sur la « ligne gothique », entre Pise et Rimini. Malgré Churchill, les Anglo-Saxons ont en effet décidé de ne pas porter la guerre en Europe centrale et dans les Balkans, mais de rassembler le plus de forces possible pour un débarquement, qu'on veut décisif, en Normandie. Pourtant, à partir des aérodromes du sud de l'Italie, toute l'Allemagne peut être atteinte par les bombardiers alliés. D'autre part, la navigation est libre en Méditerranée, ce qui permet le transport d'un tonnage considérable.

L'offensive de l'Armée rouge

Au printemps de 1943, l'Armée rouge compte 381 divisions, dont 51 blindées ; elle possède l'avantage en hommes, en chars, et surtout en artillerie : plus de 100 000 canons ont été fabriqués ; dans les airs, son aviation est à égalité avec la Luftwaffe.[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au C.N.R.S., secrétaire général du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale

Classification

Pour citer cet article

Henri MICHEL. GUERRE MONDIALE (SECONDE) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

1939 à 1945. La Seconde Guerre mondiale - crédits : Encyclopædia Universalis France

1939 à 1945. La Seconde Guerre mondiale

Accords de Munich - crédits : Keystone/ Getty Images

Accords de Munich

Jozef Beck - crédits : Three Lions/ Hulton Archive/ Getty Images

Jozef Beck

Autres références

  • ABETZ OTTO (1903-1958)

    • Écrit par Jean BÉRENGER
    • 332 mots

    Important dignitaire nazi, artisan dès avant 1933 d'une réconciliation franco-allemande en particulier avec Jean Luchaire et Fernand de Brinon, Otto Abetz eut pour rôle essentiel d'occuper, de 1940 à 1944, le poste d'ambassadeur d'Allemagne à Paris. Sa mission avait un double caractère qui dépassait...

  • ACCORDS DE YALTA

    • Écrit par Olivier COMPAGNON
    • 210 mots
    • 1 média

    Du 4 au 11 février 1945, alors que la Seconde Guerre mondiale bat encore son plein en Europe et dans le Pacifique, Roosevelt pour les États-Unis, Churchill pour le Royaume-Uni et Staline pour l'U.R.S.S. se réunissent à Yalta, en Crimée, pour préparer la paix. Cette conférence interalliée,...

  • AFFICHE ROUGE L'

    • Écrit par Stéphane COURTOIS
    • 2 508 mots
    • 2 médias

    En février 1944, une gigantesque affiche fut placardée dans les principales villes de France par les services de la propagande allemande. Sur un fond rouge se détachaient en médaillon les visages de dix hommes aux traits tirés, avec une barbe de plusieurs jours. En haut de l'affiche, on pouvait...

  • ALBANIE

    • Écrit par Anne-Marie AUTISSIER, Odile DANIEL, Universalis, Christian GUT
    • 22 072 mots
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    Le 25 mars 1939, enfin, Mussolini, décidé à l'invasion, présenta des exigences inacceptables : union douanière, occupation militaire, etc. Les contre-propositions albanaises ne furent même pas examinées et, le 7 avril 1939, d'importantes forces italiennes occupaient le pays sans coup férir, tandis que...
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