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FRANCO-ALLEMANDE GUERRE (1870-1871)

La guerre impériale : d’août jusqu’à Sedan

Si peu de Français souhaitaient la guerre, et ne l’avaient d’ailleurs pas connue sur leur sol depuis plus de cinquante ans, la détermination, voire des élans d’enthousiasme marquent la mobilisation. Il faut néanmoins être prudent et rester attentif aux expériences individuelles qui ne se réduisent pas à des termes aussi absolus que « patriotisme » ou « refus de la guerre », d’autant que l’écrit est encore largement monopolisé par les élites sociales.

Le système de mobilisation militaire français est plus lent et archaïque que celui des États allemands : fin juillet, l’armée française aligne 240 000 hommes contre 500 000 Allemands. L’infériorité numérique se double d’une faiblesse du commandement et de la maîtrise du terrain : les généraux français (Mac Mahon, Bazaine, Bourbaki…) sont plus habitués aux terrains coloniaux qu’à la guerre européenne. Enfin, la logistique et l’artillerie allemande (canon Krupp) ont le dessus, bien que l’armée française bénéficie d’avantages technologiques mal exploités (fusil Chassepot, mitrailleuse ou « canon à balles »).

Les premiers théâtres d’opérations en Alsace et en Lorraine, qui devaient mener à l’invasion des États de l’Allemagne du Sud et leur faire abandonner l’alliance prussienne, sont des échecs cuisants : battues parallèlement à Forbach et à Frœschwiller le 6 août, les armées françaises reculent et se dérobent, tandis que les Allemands de la 1re et de la IIe armée cherchent la bataille décisive selon la stratégie définie par le chef d’état-major Helmuth von Moltke. Entre les 16 et 18 août, l’armée du Rhin commandée par Bazaine est bloquée dans sa marche sur Châlons-sur-Marne (batailles de Gravelotte, Mars-la-Tour, Saint-Privat) et se retrouve assiégée dans Metz. Le reste de l’armée, commandé par Mac Mahon, tente après le 23 de passer la Meuse pour débloquer la situation : les hésitations du commandement mènent à l’encerclement dans la cuvette de Sedan, où l’armée, avec l’empereur à sa tête, est contrainte de capituler le 2 septembre.

<em>La Dernière Cartouche</em>, A. de Neuville - crédits : Propriété du CNTTDM actuellement exposé au Musée

La Dernière Cartouche, A. de Neuville

Reddition de Napoléon III à Sedan en 1870 - crédits : G. Dagli Orti/ DeAgostini/ Getty Images

Reddition de Napoléon III à Sedan en 1870

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Pour citer cet article

Thibault MONTBAZET. FRANCO-ALLEMANDE GUERRE (1870-1871) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<em>La Dernière Cartouche</em>, A. de Neuville - crédits : Propriété du CNTTDM actuellement exposé au Musée

La Dernière Cartouche, A. de Neuville

Reddition de Napoléon III à Sedan en 1870 - crédits : G. Dagli Orti/ DeAgostini/ Getty Images

Reddition de Napoléon III à Sedan en 1870

Lion de Belfort - crédits : Kirill Rudenko/ Moment Open/ Getty Images

Lion de Belfort

Autres références

  • ALSACE-LORRAINE QUESTION D'

    • Écrit par Universalis, Françoise LÉVY-COBLENTZ
    • 2 685 mots
    • 1 média
    Le 8 octobre 1870, Bismarck fait placarder dans la capitale alsacienne conquise : « Strasbourg, à partir d'aujourd'hui, sera et restera une ville allemande ! »
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