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DÉCOUVERTES GRANDES

Les Portugais à la découverte du monde

Grandes découvertes : Espagne et Portugal à la conquête du monde - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grandes découvertes : Espagne et Portugal à la conquête du monde

Les Portugais, les premiers à avoir « reconquis » leur territoire national, les plus proches aussi de l'Océan, de l'Afrique et de l'« Asie », sont aussi les premiers à se lancer dans l'aventure.

Premières reconnaissances

Dès 1416, ils avaient atteint le cap Bojador et, en 1445, le cap Vert. Ils franchissent l'équateur en 1471 et atteignent l'embouchure du Congo, six cents kilomètres plus loin, en 1482 (expédition de Diogo Cão). En 1487, Bartolomeu Dias double le cap des Tempêtes, celui que Jean II rebaptisera le cap de Bonne-Espérance. L'année suivante, des officiers du roi, Pêro da Covilhã et Alphonse de Paiva, sont chargés de recueillir des renseignements sur l'Abyssinie et sur la route de l' Inde. Ils sont porteurs de lettres pour le Prêtre Jean. Tous deux arrivent au Caire et, par la mer Rouge, à Aden. Là, ils se séparent : Covilhã va en Inde, à Cananor, Calicut et Goa, puis s'embarque pour Sofala sur la côte d'Afrique, d'où il regagne Aden et Le Caire. Il apprend alors la mort de Paiva. Il décide de se charger de la mission que celui-ci n'a pu accomplir et entre facilement en Abyssinie, dont il ne peut sortir : il s'y marie et y termine son existence. Heureusement, avant son départ du Caire, il avait pu faire parvenir en Europe des renseignements sur la côte orientale d'Afrique et la navigation dans l'océan Indien.

Vasco da Gama et Alvares Cabral

Vasco de Gama - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Vasco de Gama

Grâce à ces renseignements, on peut préparer une grande expédition. Elle est confiée à Vasco da Gama, jeune homme de trente ans, dont les quatre navires quittent le Tage le 8 juillet 1497. Le recrutement des marins a été difficile. Il a fallu vaincre des terreurs superstitieuses. Certains ne croyaient-ils pas à l'existence, au fond des eaux, de puissants aimants qui attiraient les navires et les faisaient s'engloutir ? Pour compléter les équipages, on a dû prendre dix condamnés à mort, à qui on a promis la vie sauve.

En novembre, Vasco da Gama double Le Cap, puis célèbre Noël dans un port qui gardera le nom de Natal. Il doit alors lutter contre les mutineries de ses équipages découragés, contre les tempêtes, contre les petits rois arabes de la côte orientale d'Afrique, dont il menace le monopole commercial. À Melinda, grâce à l'amitié d'un sultan, il peut se procurer des pilotes qui le mènent en vingt-trois jours sur la côte de Malabar. Enfin, le 20 mai 1498, il atteint Calicut. Grâce à un Tunisien qui parlait l'espagnol, Gama entre en relation avec le zamorin, souverain de l'endroit. Mais les Arabes se rendent compte du dangereux concurrent que le nouveau venu représente. Celui-ci doit s'enfuir avec sa flotte vers Cananor, dont le radjah se montre plus amical et où l'on peut charger les navires. Gama accoste à Goa et revient en Europe. Il arrive à Lisbonne avec deux navires seulement, en septembre 1499, soit plus de deux années après son départ.

Pour organiser le commerce de l'Inde, il faut d'abord faire peur aux Arabes. Dans ce dessein, on confie à Alvares Cabral une escadre de treize navires montés par 1 200 hommes (mars 1500). Pour éviter les calmes du golfe de Guinée, l'expédition utilise au maximum les alizés et met le cap sur le sud-ouest. Elle touche sans s'en douter la côte de l'Amérique, au Brésil. Cabral la baptise terre de la Vraie-Croix (Vera Cruz, qu'on transforma en Santa Cruz), la longe pendant une journée en descendant vers le sud, puis reprend sa route vers l'Afrique après avoir détaché un navire pour apporter à Lisbonne la nouvelle de sa découverte. Après des tentatives infructueuses de commerce sur la côte orientale africaine, il arrive en août devant Calicut. Il ne lui reste que six vaisseaux. D'abord en bons termes avec le zamorin, il se brouille peu après avec lui, doit abandonner la ville en incendiant quinze navires maures[...]

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Écrit par

  • : professeur d'histoire à l'université de Nanterre et à l'Institut des hautes études de l'Amérique latine

Classification

Pour citer cet article

Frédéric MAURO. DÉCOUVERTES GRANDES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

1400 - 1500. Poussée ottomane et grandes découvertes - crédits : Encyclopædia Universalis France

1400 - 1500. Poussée ottomane et grandes découvertes

Grandes découvertes, XV<sup>e</sup>-XVII<sup>e</sup> siècle - crédits : Encyclopædia Universalis France

Grandes découvertes, XVe-XVIIe siècle

Premier voyage des frères Polo - crédits : AKG-images

Premier voyage des frères Polo

Autres références

  • AFRIQUE (Histoire) - De l'entrée dans l'histoire à la période contemporaine

    • Écrit par Hubert DESCHAMPS, Jean DEVISSE, Henri MÉDARD
    • 9 654 mots
    • 6 médias
    L'arrivée des Européens sur les côtes transforme profondément les conditions de vie du continent, jusque dans l'intérieur, même si les Européens se sont presque toujours bornés à installer des comptoirs sur une étroite bande côtière, leurs exigences commerciales, par le relais de souverains ou de commerçants...
  • AMÉRINDIENS - Amérique du Nord

    • Écrit par Marie-Pierre BOUSQUET, Universalis, Roger RENAUD
    • 10 380 mots
    • 6 médias
    Les étrangers à la peau claire, au visage velu, qui débarquèrent au xvie siècle, furent reçus sans hostilité ni peur. Les Indiens allèrent vers eux, chargés de présents, les invitant dans leurs villages, dans l'esprit de partage et d'échanges culturels qui existaient entre les tribus. Ils ne les prirent...
  • AMÉRIQUE (Histoire) - Découverte

    • Écrit par Marianne MAHN-LOT
    • 4 807 mots
    • 6 médias

    Étymologiquement le mot « Amérique » vient d'Amerigo, prénom de Vespucci. Il a été inventé par Martin Waldseemüller qui, dans sa Cosmographie (1507), proposa d'appeler Amérique la « quatrième partie du monde », prétendument découverte par le Florentin.

    La « découverte de...

  • ANGO JEAN (1480-1551)

    • Écrit par Jean-Marcel CHAMPION
    • 391 mots

    Armateur dieppois. Issu d'une famille d'origine rouennaise, fils d'armateur — son père arme le premier navire français connu qui ait atteint Terre-Neuve (voyage de La Pensée, 1508) —, Jean Ango transforme l'entreprise paternelle, déjà importante, en une grande affaire capitaliste...

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Voir aussi