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WÖHLER FRIEDRICH (1800-1882)

Chimiste allemand né à Eschersheim, près de Francfort-sur-le-Main et mort à Göttingen. Wöhler commence ses études de médecine à Marburg en 1820, puis à Heidelberg. Là, L. Gmelin le persuade de se consacrer à la chimie et l'envoie un an à Stockholm dans le laboratoire de Berzelius. Docteur en médecine (1823), il décide de se consacrer à la chimie qu'il enseigne à Berlin et à Cassel ; il est nommé, en 1836, professeur de chimie à la faculté de médecine de Göttingen, directeur de l'institut de chimie de cette ville, et inspecteur général des pharmacies du Hanovre.

En 1824, il publie les résultats de ses recherches sur le cyanate d'argent et sa découverte de l'isomérie. Quatre ans plus tard, il réussit à Berlin la synthèse de l'urée, à partir du ferrocyanure de potassium. « Je peux, déclare-t-il, faire de l'urée sans avoir besoin de reins ou même d'un animal, fût-il homme ou chien. » Cette synthèse met en cause, pour la première fois, l'existence même de la « force vitale », qui, pensait-on, habitait les corps issus des êtres vivants. En 1827, il obtient l'aluminium en chauffant le chlorure d'aluminium anhydre en présence de potassium ; en 1828, le béryllium ; en 1848, l'hydroquinone. Il a également isolé le bore, l'yttrium, mis au point un procédé d'extraction du nickel ; en 1862, il produit l'acétylène à partir du carbure de calcium. Ses travaux sur les silicones ont permis l'extension actuelle de cette branche de la chimie.

En 1830, il rencontre Justus von Liebig, qui poursuit des recherches similaires sur les cyanates ; refusant toute rivalité, les deux savants se lient d'une profonde amitié renforcée par des travaux en commun. Ils extraient, en 1837, l'amygdaline à partir des amandes amères, et découvrent l'acide benzoïque en oxydant l'amygdaline par l'acide nitrique. En 1832, ils publient les résultats de leurs très importants travaux sur le radical « benzoyl », travaux qui ouvrent une brèche dans ce que Wöhler appelle « la sombre forêt de la chimie organique », et montrent que les radicaux organiques peuvent se combiner à l'hydrogène électropositif aussi bien qu'à l'oxygène électronégatif. Ils éditent ensemble les Annalen der Chemie und Pharmazie.

Auteur de très nombreux articles scientifiques, son traité Grundriss der anorganischen Chemie (1831) est suivi, en 1840, par Grundriss der organischen Chemie.

— Jacqueline BROSSOLLET

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Classification

Pour citer cet article

Jacqueline BROSSOLLET. WÖHLER FRIEDRICH (1800-1882) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALUMINIUM

    • Écrit par Robert GADEAU, Robert GUILLOT
    • 9 636 mots
    • 19 médias
    Hans Christian Oersted essaie, en 1824, de faire réagir l'amalgame de potassium sur le chlorure d'aluminium et isole probablement le métal. Friedrich Wöhler approfondit les travaux d'Oersted et obtient incontestablement, en 1827, une poudre grise d'aluminium.
  • EXOBIOLOGIE

    • Écrit par Vassilissa VINOGRADOFF
    • 8 000 mots
    • 4 médias
    ...synthèse de l’urée – une molécule trouvée dans le sang et l’urine, considérée jusque-là comme d’origine uniquement biologique – réalisée par Friedrich Wöhler (1800-1882), en 1828, établit ainsi la continuité entre les mondes moléculaires inorganique et organique : il n’y a pas de molécules...
  • SYNTHÈSE DE L'URÉE

    • Écrit par André BRACK
    • 190 mots

    En 1828, le jeune chimiste allemand Friedrich Wöhler (1800-1882) réussit à obtenir de l'urée, une molécule « organique », terme qui, à l'époque, définissait une molécule produite par le monde vivant (ici, le monde animal). Pour cela, il utilise un composé minéral, le cyanate de ...

  • TYPES THÉORIE DES, chimie

    • Écrit par Pierre LASZLO
    • 991 mots

    Il est courant pour une théorie scientifique d'être remplacée par une théorie plus large, qui donc l'englobe. La nouvelle théorie est dotée d'une plus grande extension, et prévaut aussi par un plus grand pouvoir explicatif et une aptitude à prédire davantage de résultats, à confronter avec ceux de l'expérience....

Voir aussi