FRÉDÉRIC III (1415-1493) empereur germanique (1452-1493)

Empereur germanique (1440-1493), né le 21 septembre 1415 à Innsbruck (Autriche), mort le 19 août 1493 à Linz.

Fils du duc Ernest d'Autriche, Frédéric hérite, en 1424, à la mort de celui-ci, des possessions des Habsbourg en Autriche (Styrie, Carinthie, Carniole et Gorizia). Devenu l'aîné de la dynastie en 1439, il est élu, l'année suivante, roi des Romains, mais son règne va être miné par les conflits avec les membres de sa famille ainsi qu'avec une noblesse rebelle et puissante. En tant que tuteur de Ladislas le Posthume (1440-1457), fils de son cousin le roi germanique Albert II, Frédéric III tente d'exploiter à son profit les revendications de son pupille aux trônes de Bohême et de Hongrie. Mais les seigneurs rebelles le forcent à laisser Ladislas partir se faire couronner à Prague plus tôt que prévu (1453). À la mort du jeune homme (de leucémie), en 1457, la maison des Habsbourg perd temporairement la Bohême et la Hongrie, qui élisent respectivement pour rois Georges de Podebrady et Mathias I^er Corvin en 1458.

La révolte de la noblesse autrichienne, les querelles avec les princes allemands et l'incapacité à mener des réformes gouvernementales contraignent Frédéric III à se retirer presque complètement des affaires germaniques. Cela renforce l'insatisfaction allemande et entraîne la multiplication des prétendants au trône, parmi lesquels figure le propre frère de Frédéric, Albert VI. Cependant la mort d'Albert (1463) et la cession du Tyrol par Sigismond, le cousin de Frédéric, au fils de celui-ci, Maximilien, permettra la réunification de l'Autriche, déchirée entre deux branches rivales de la maison des Habsbourg depuis 1379.

Frédéric III améliore les relations du royaume avec l'Église. En voyage en Italie, il reçoit la croix lombarde début 1452 et devient le 19 mars 1452 le dernier empereur à être couronné par un pape à Rome.

Frédéric III ne parviendra jamais à pacifier la frontière orientale de son royaume. Les Ottomans prennent Constantinople en 1453 et marchent sur la Styrie et la Carinthie sans rencontrer d'opposition vu la faiblesse financière et militaire de l'empereur. C'est, néanmoins, à partir du règne de Frédéric III que les Habsbourg se considèrent comme la première ligne de défense de l'Europe chrétienne contre l'islam, rôle qu'ils assumeront pendant plus de trois siècles. Frédéric III subit l'humiliation de voir Mathias I^er Corvin conquérir une grande partie de l'Autriche et entrer dans Vienne en 1485. Mais la mort du roi de Hongrie, en 1490, permettra à son fils Maximilien de reconquérir l'Autriche entre 1490 et 1491.

La plus grande réalisation de Frédéric III sera le mariage de son fils, en 1477, avec Marie de Bourgogne, fille de Charles le Téméraire. Cette union apporte aux Habsbourg une grande part des domaines de Bourgogne et fait de l'Autriche des Habsbourg une puissance européenne.

Après 1486, quand, sous la pression des princes germaniques, Maximilien devient roi des Romains et corégent, l'empereur joue un rôle moins actif dans les affaires de l'État.

Comme beaucoup en cette fin de Moyen Âge, Frédéric III s'occupe d'astrologie, de magie et d'alchimie. Mais il voyage aussi jusqu'en Terre Sainte (1437), collabore avec les humanistes et collectionne les livres et les pierres précieuses.

— Universalis