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WRIGHT FRANK LLOYD (1867-1959)

Une bipolarité urbanistique révolutionnaire

Wright fut le premier et même le seul architecte de son époque à comprendre que l'automobile devait avoir des conséquences colossales et dramatiques dans le sens d'une « désurbanisation ». Tandis que les autres poursuivaient des idéaux utopiques et absurdes, comme ceux des « cités-jardins », en exhumant les villages anglais du Moyen Âge, il comprit, lui, qu'il fallait, une fois annulée la séparation entre ville et campagne, reconstituer la pensée urbanistique sur des bases radicalement nouvelles, révolutionnaires. Face aux métropoles surannées, il propose une thérapie bipolaire qui, aujourd'hui, après de nombreuses décennies et alors qu'il est peut-être déjà trop tard, est adoptée par la plupart des urbanistes : d'un côté, la « cité-territoire », Broadacre City, élaborée de 1932 à 1958 ; de l'autre, des macrostructures concentrées, dont l'« Illinois », le gratte-ciel haut d'un mile, est l'emblème.

En attribuant à chaque personne une surface minimale d'un acre (4,047 m2), la population tout entière des États-Unis pourrait résider sur une superficie à peine supérieure à celle du Texas ; il existe donc de larges possibilités de parvenir à une désurbanisation organique. Quant à l'« Illinois », avec ses 528 étages, il abrite 130 000 habitants, et comporte en outre un parking pour 15 000 voitures et deux terrasses pour 100 hélicoptères : il suffit de dix structures de cette dimension pour remplacer tout l'amas architectural de Manhattan.

Ainsi, Wright, le plus grand poète de l'architecture, a indiqué les seules voies logiques pour éviter la catastrophe de la civilisation urbaine.

— Bruno ZEVI

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'architecture, auteur, président du Comité international des critiques d'architecture

Classification

Pour citer cet article

Bruno ZEVI. WRIGHT FRANK LLOYD (1867-1959) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MAISONS DE LA PRAIRIE DE FRANK LLOYD WRIGHT - (repères chronologiques)

    • Écrit par Simon TEXIER
    • 540 mots

    1889 Maison Wright, Oak Park, Illinois. La maison personnelle de F. L. Wright est à l'origine de petites dimensions ; il l'agrandira en 1895-1898. Elle s'inspire de l'architecture traditionnelle américaine, notamment du shingle style (utilisation du pan de bois). L'architecte...

  • ROBIE HOUSE , Chicago (F. L. Wright)

    • Écrit par Simon TEXIER
    • 231 mots

    Probablement la plus aboutie des « maisons de la Prairie » construites par l’architecte américain Frank Lloyd Wright (1867-1959), la Robie House, située à Chicago à l’angle de deux rues de Hyde Park, se distingue avant tout par ses spectaculaires volumes horizontaux et ses toitures largement...

  • ARCHITECTURE (Matériaux et techniques) - Béton

    • Écrit par Bernard HAMBURGER
    • 3 200 mots
    • 4 médias
    Cette formule semblait être dans la nature même du béton pour le grand architecte américain Frank Lloyd Wright. Car ce matériau ne se présente pas comme le métal sous forme de poutrelles ou de profilés. C'est une matière moulée qui se prête aux structures continues. Frank Lloyd Wright définit ainsi...
  • ARCHITECTURE (Matériaux et techniques) - Plastique

    • Écrit par Hubert TONKA
    • 3 134 mots
    ...le bois, assemblage qui, autrefois, était camouflé. L'ossature n'entre plus comme technique dans l'art de bâtir, mais essentiellement comme esthétique ; Franck Lloyd Wright, dans ses buildings de New York, fit des prodiges pour que le bâtiment en ossature d'acier apparût comme une ossature, laquelle était...
  • BAUHAUS

    • Écrit par Serge LEMOINE
    • 4 461 mots
    • 6 médias
    ...conduisait à rechercher des standards. Craignant une uniformisation du décor, les individualistes rejetèrent en bloc l'institution. Vers 1950 encore, on verra Frank Lloyd Wright résumer ainsi ce point de vue : « Ces architectes du Bauhaus ont fui le totalitarisme politique en Allemagne pour venir installer leur...
  • ESPACE, architecture et esthétique

    • Écrit par Françoise CHOAY, Universalis, Jean GUIRAUD
    • 12 347 mots
    • 4 médias
    ...profit de volumes purs et nus est traduit tantôt par des formes géométriques (Loos, Le Corbusier, Mies van der Rohe), tantôt par des formes organiques ( Wright, Aalto). La synthèse de l'extérieur et de l'intérieur est opérée tantôt par l'artifice d'éléments construits (pilotis, rampes, toit-terrasse...
  • Afficher les 14 références

Voir aussi