Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

FRANCE L'année politique 2012

La droite en crise

Dès la campagne électorale, et plus encore après la défaite de Nicolas Sarkozy, les rivalités internes au sein de l' U.M.P. s'exacerbent. Elles atteignent leur paroxysme lors de la désignation du président du parti par les militants, en novembre. Alors que des tensions étaient déjà apparues à propos du nombre de parrainages dont devaient bénéficier les candidats pour concourir, la compétition entre François Fillon et Jean-François Copé révèle la fracture profonde au sein de l'ancien mouvement gaulliste, non seulement entre les partisans de l'un et de l'autre, mais également quant aux orientations futures du parti – clairement à droite pour le second, qui n'hésite pas à reprendre des thématiques proches de celles du Front national, plus centristes et modérées pour le premier.

L'élection avec quelques voix d'avance de Jean-François Copé, contestée par son rival sur fond de soupçon de fraude et de mauvais décompte des voix, donne lieu à une confrontation majeure entre les deux camps, les partisans de François Fillon constituant un nouveau groupe parlementaire à l'Assemblée nationale, le Rassemblement-U.M.P. (R.-U.M.P.), après l'échec des tentatives de médiation menées par Alain Juppé. Si un accord est finalement trouvé sous l'égide de Jean-Pierre Raffarin en fin d'année − association des fillonnistes à la direction, dissolution du R.-U.M.P., nouveau vote en septembre 2013 sous le contrôle d'une nouvelle autorité, engagement de la réforme des statuts −, beaucoup doutent de sa viabilité. Certains continuent de songer à un retour possible de Nicolas Sarkozy, aucun des deux candidats n'ayant la légitimité suffisante pour réunir le mouvement.

De son côté, bénéficiant de l'adhésion de quelques personnalités de l'U.M.P. dont Chantal Jouanno, Jean-Louis Borloo, réélu à la présidence du Parti radical (P.R.), crée l'Union des démocrates et indépendants (U.D.I.), qui rassemble plusieurs formations, dont le P.R. et le Nouveau Centre. Il espère attirer des militants et des électeurs de l'U.M.P., désappointés par les querelles internes, et profiter du score médiocre de François Bayrou à la présidentielle et de sa défaite aux législatives.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : président du Centre d'étude et de réflexion pour l'action politique, enseignant à Sciences Po, Paris

Classification

Pour citer cet article

Nicolas TENZER. FRANCE - L'année politique 2012 [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 08/04/2016

Médias

Louis Gallois, 2012 - crédits : Presse/ Présidence de la République

Louis Gallois, 2012

François Hollande et Barack Obama, Washington, mai 2012 - crédits : Présidence de l'Elysée

François Hollande et Barack Obama, Washington, mai 2012