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FRANCE (Le territoire et les hommes) Géologie

Corse

Corse - crédits : Encyclopædia Universalis France

Corse

La Corse se divise en deux ensembles géologiques très différents (fig. 21), dont l'étude a été marquée par de grands progrès depuis le début des années soixante-dix : à l'ouest, formant les hauts reliefs, la Corse ancienne, dite aussi granitique ; à l'est, du cap Corse au Fium'Orbo, la Corse alpine, schisteuse. Une étroite dépression centrale, orientée nord-sud et s'étendant de L'Île-Rousse à Venaco, correspond à la zone de contact, structuralement complexe, entre ces deux ensembles.

La Corse ancienne

L'élément continental que constitue la Corse ancienne se relie au sud à la Sardaigne. Un vieux socle, attribuable au Précambrien, est représenté par des séries surtout terrigènes, transformées en gneiss catazonaux ou mésozonaux par leur entraînement vers la base de la croûte, les dernières transformations étant tenues pour hercyniennes. Ayant échappé à ces phénomènes du fait de son niveau structural superficiel, une série de phyllades peut correspondre à des dépôts infracambriens soumis à un tectono-métamorphisme léger (cadomien ?). À Galéria, au sud de Calvi, elle est surmontée en discordance par une succession primaire exceptionnelle comportant des dépôts de l'Ordovicien supérieur ( ?), du Silurien, des flyschs du Dévonien supérieur et du Carbonifère basal.

Tous les terrains précédents forment de simples panneaux, isolés à l'intérieur du vaste batholite granitique qui s'étend, sur 400 kilomètres, de Calvi à la Sardaigne orientale. Mis en place au Carbonifère entre 350 et 300 millions d'années, ces granitoïdes calco-alcalins, généralement gris et altérables, comportent des types variés. Ils transforment en cornéennes (« roches brunes ») les schistes paléozoïques voisins. Au nord de la ligne Porto-Corte, une série détritique à traces de houille du Carbonifère supérieur, puis des venues volcaniques calco-alcalines, andésitiques puis rhyolitiques, du Permien « inférieur », se déposent sur les plutons carbonifères, préalablement dégagés par l'érosion. Au Permien « supérieur », les ensembles précédents sont traversés par de nouveaux granites, alcalins cette fois, souvent rouges, et responsables des reliefs hardis de la région de Porto-Évisa et de Bavella. Ces plutons sont parfois annulaires, parfois linéaires, accompagnés de champs filoniens de microgranites. L'effondrement de la partie haute des édifices permet l'accumulation de produits volcanogènes – pyroclastites, coulées... – dans des caldeiras. Le monte Cinto et la péninsule de Scandola, au nord de Porto, en offrent de remarquables exemples.

À la marge orientale du socle, resté émergé, subsistent des résidus de terrains mésozoïques transgressifs : mince Trias (flancs du massif du Tenda), calcaires massifs du Malm, conglomérats verts (du Crétacé supérieur ?). Enfin, une épaisse série détritique éocène, débutant par des conglomérats et des calcaires à grands Foraminifères (Paléocène à Lutétien supérieur suivant les secteurs), s'accumule au pied oriental de la Corse hercynienne, en forte discordance sur tous les termes antérieurs.

La Corse alpine

Les unités de la Corse alpine chevauchent vers l'ouest la Corse hercynienne. En général, des mouvements tardifs (fractures à composantes verticale et coulissante) ont redressé le contact. Entre Corte et Ponte-Leccia, des unités à matériel sédimentaire et à substratum continental s'interposent entre le socle occidental, écaillé, et le grand ensemble des schistes lustrés, à l'est. En revanche, au nord de Ponte-Leccia, le massif hercynien du Tenda sépare les synclinaux tardifs de Balagne, à l'ouest (où la nappe du même nom est conservée), et du Nebbio, à l'est (où l'allochtone de Saint-Florent s'intercale entre les schistes lustrés et les dépôts miocènes post-nappes).[...]

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Écrit par

  • : membre de l'Institut
  • : professeur à la faculté des sciences de Rennes
  • : professeur émérite à l'université Paul-Sabatier, Toulouse, correspondant de l'Académie des sciences
  • : professeur émérite à l'université de Paris-Sud
  • : professeur au lycée d'Aix-en-Provence
  • : ingénieur général des Mines, ancien directeur du service de la carte géologique de France
  • : professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • : doyen de la faculté des sciences de Clermont-Ferrand
  • : ingénieur géologue, chef géologue à la Société nationale Elf Aquitaine

Classification

Pour citer cet article

Jean AUBOUIN, Jean COGNÉ, Michel DURAND-DELGA, François ELLENBERGER, Jean-Paul von ELLER, Jean GOGUEL, Charles POMEROL, Maurice ROQUES et Étienne WINNOCK. FRANCE (Le territoire et les hommes) - Géologie [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Contexte structural de la France - crédits : Encyclopædia Universalis France

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Les Pyrénées - crédits : John Elk III/ The Image Bank/ Getty Images

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Socle antéstéphanien du Massif central - crédits : Encyclopædia Universalis France

Socle antéstéphanien du Massif central

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