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ÉPOPÉE DE GILGAMESH

Fragilité de la condition humaine

Au début de L'Épopée de Gilgamesh, nul n'est promis à être un immortel heureux. Le monde de l'au-delà est celui de la douleur éternelle, du regret permanent de la vie enfuie, celui où les défunts se nourrissent de poussière et d'argile. Un tel sort permet de saisir les raisons de Gilgamesh parti en quête de la plante d'immortalité.

À mi-chemin entre le merveilleux et le sacré, le mythe de Gilgamesh évoque les « premières fois du monde », le moment où l'univers s'organise et où apparaissent les espèces, mais aussi celui où elles peuvent s'éteindre. Ainsi, le mythe du Déluge rappelle que l'homme n'a pas été créé, selon les Mésopotamiens, pour vivre par lui-même mais pour servir les dieux. Uta-napisti, « le très sage », est visité par une vision prémonitoire du Déluge et demande en vain au dieu Enlil comment échapper au sort promis à tous : pendant six jours et sept nuits, les eaux du ciel se répandent sur la terre.

Ce motif sera repris dans la Bible, soulignant ainsi le caractère éphémère de l'homme, mais aussi sa place par rapport au divin. Le sacrifice devient ainsi un moment essentiel de l'existence humaine, et sa justification. L'homme est sur terre pour nourrir les dieux, orner, vêtir leurs statues.

Quant à la descente de la déesse Ishtar aux Enfers, elle nous permet de connaître le sort réservé aux défunts, quelle que soit leur condition, et d'apprécier la façon dont les Mésopotamiens se représentaient les Enfers : « Une demeure dont l'entrée est sans issue. Un chemin dont le parcours est sans retour. »

— Florence BRAUNSTEIN

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Pour citer cet article

Florence BRAUNSTEIN. ÉPOPÉE DE GILGAMESH [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Gilgamesh - crédits : Fine Art Images/ Heritage Images/ Getty Images

Gilgamesh

La déesse Ishtar - crédits :  Bridgeman Images

La déesse Ishtar

Autres références

  • ASSYRO-BABYLONIENNE LITTÉRATURE

    • Écrit par René LABAT
    • 4 630 mots
    La porte royale par laquelle il faut entrer dans la littérature épique, c'est, parmi les grands mythes, l' Épopée de Gilgamesh. En elle se résument vraiment l'histoire de la littérature babylonienne dans ses rapports avec la pensée sumérienne, les diverses étapes de son évolution et son...
  • CORRIDA

    • Écrit par Barnaby CONRAD
    • 10 675 mots
    • 7 médias
    ...Minotaure par Thésée et la victoire de Mithra sur un taureau, scène souvent représentée dans les arts hellénistiques, portent tous sur ce thème. Le premier matador mentionné dans la littérature est peut-être le héros de l'Épopée de Gilgamesh, légende babylonienne née il y a 4 000 ans....
  • ENKIDU

    • Écrit par Daniel ARNAUD
    • 374 mots

    Dans la tradition suméro-accadienne, Enkidu est le compagnon du roi Gilgamesh en certains de ses exploits. Dans le cycle sumérien, ils vont ensemble conquérir la Forêt des cèdres, gardée par le monstre Humbaba et tuer le Taureau céleste. Dans un autre poème, Enkidu descend aux enfers, où il...

  • GILGAMESH

    • Écrit par Jean-Daniel FOREST
    • 1 982 mots
    • 1 média

    Gilgamesh serait un roi d'Uruk, une des principales cités sumériennes de Mésopotamie (la plaine alluviale du Tigre et de l'Euphrate, dans l'actuel Irak), et aurait régné aux environs de 2500 avant notre ère. Il a probablement existé, mais nous n'en avons aucune trace historique, et nous...

Voir aussi