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CARUSO ENRICO (1873-1921)

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Un précurseur

Le 27 novembre 1897, au Teatro Lirico de Milan, Enrico Caruso participe à la création de L'Arlesiana de Francesco Cilea (rôle de Federico) ; sa réputation s'établit. Le 17 novembre 1898, il triomphe dans le même théâtre, dans le rôle de Loris lors de la création de Fedora d'Umberto Giordano. Encore quelques succès en Italie et, à partir de 1900, la carrière de Caruso devient internationale : il chante à Montevideo, à Saint-Pétersbourg, à Buenos Aires et, le 26 décembre 1900, fait ses débuts à la Scala de Milan, dans Rodolfo, sous la baguette de Toscanini ; trois semaines plus tard, le 17 janvier 1901, il chante Florindo pour la création à la Scala de Le maschere de Pietro Mascagni, toujours avec Toscanini. Consacré, il est invité au San Carlo de Naples, dans sa ville natale ; mais son Nemorino de L’Elisir d'amore de Donizetti est si mal reçu par ses compatriotes – alors qu’il vient de triompher dans le même rôle à la Scala – qu'il jure de ne plus jamais chanter dans cette ville. Et il tiendra parole. Le 6 novembre 1902, au Teatro Lirico de Milan, il incarne Maurizio lors de la première d'Adriana Lecouvreur de Cilea. Désormais célèbre, Caruso débute au Covent Garden de Londres le 14 mai 1902, au Metropolitan Opera de New York le 23 novembre 1903, à Paris en 1904 (à chaque fois dans le Duc de Mantoue de Rigoletto de Verdi).

Le 11 mars 1902, Caruso avait participé à la création de Germania d'Alberto Franchetti à la Scala (rôle de Federico Loewe). Fred Gaisberg, ingénieur du son de la firme discographique londonienne Gramophone and Typewriter Co., assistait à la représentation. Séduit par la voix de Caruso, il lui demanda d'enregistrer dix chansons. Et, coup de génie en même temps que pressentiment moderne, Caruso accepta de le faire, dans une chambre d'un hôtel milanais, le 11 avril 1902 ; cet événement va bouleverser l'histoire de l'industrie de l'enregistrement sonore : Gaisberg déclarera que les enregistrements de Caruso « avaient mis au monde le gramophone ». Caruso gravera par la suite toute une série de disques pour Gramophone & Typewriter, puis pour la compagnie Victor : ce seront ses meilleurs ambassadeurs. Londres le réclame, et les Parisiens délirent quand il vient chanter Rigoletto puis Fedora. Mais c'est au Metropolitan Opera de New York qu'il va forger sa gloire mondiale. Le 10 décembre 1910, il y incarne Dick Johnson lors de la création de La fanciulla del West de Puccini. Il assurera avec la troupe du Met, où il chantera régulièrement à partir de 1912, quelque 863 représentations (à New York et en tournée) dans 38 rôles différents, les plus fréquents étant Canio (Paillasse de Ruggero Leoncavallo), Radamès (Aïda de Verdi), Rodolfo et Cavaradossi (Tosca de Puccini).

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Écrit par

  • : licence de lettres et sciences humaines, maîtrise de lettres modernes, concepteur et présentateur des émissions musicales classiques de France-3 et R.T.L.

Classification

Pour citer cet article

Alain DUAULT. CARUSO ENRICO (1873-1921) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Enrico Caruso - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Enrico Caruso

Autres références

  • CILEA FRANCESCO (1866-1950)

    • Écrit par
    • 1 000 mots

    Après la mort de Verdi, et au côté de Puccini, quelques compositeurs de moindre envergure tentent de maintenir la tradition italienne dans le domaine de la musique lyrique. Francesco Cilea est de ceux-là, mais, à l'instar de Pietro Mascagni, de Ruggero Leoncavallo, d'Alfredo Catalani ou...

  • OPÉRA DE MONTE-CARLO

    • Écrit par
    • 1 074 mots

    L'inauguration de la salle construite par Charles Garnier, le 25 janvier 1879, peut être considérée comme le point de départ d'une véritable activité lyrique dans la principauté de Monaco. Mais il faudra encore attendre la nomination de Raoul Gunsbourg, en 1893, pour que l'Opéra de Monte-Carlo...

  • VOIX, esthétique

    • Écrit par et
    • 5 158 mots
    • 2 médias
    ...soumis au caprice de ses nerfs ! L'action des muscles étant commandée par les centres nerveux, l'art du chant reflète l'épanouissement, le calme intérieur.Caruso ne disait-il pas après une représentation : « Je ne sais pas moi-même d'où me vient cette puissance de voix et ce pathétique ? »