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EMBRYOLOGIE

Annexes embryonnaires

Définitions

Annexes de l'embryon de poulet - crédits : Encyclopædia Universalis France

Annexes de l'embryon de poulet

Chez les vertébrés ovipares (comme les oiseaux), le développement embryonnaire s'effectue totalement en dehors de la mère. L'embryon de poulet, par exemple, puise, par l'intermédiaire de sa vascularisation vitelline, toutes les substances nutritives nécessaires à son développement, dans le jaune remplissant sa vésicule ombilicale (ou sac vitellin). Cet embryon s'entoure d'une membrane, l'amnios (fig. 10), et baigne dans le liquide qui remplit le sac amniotique. Il accumule ses déchets dans une vésicule, l'allantoïde, qui devient volumineuse et dont les parois portent des capillaires sanguins. L'allantoïde s'accole à la paroi périphérique de l'œuf, ou chorion. C'est au niveau de la membrane chorio-allantoïdienne ainsi vascularisée que s'effectuent les échanges respiratoires de l'embryon avec l'air ambiant, à travers la membrane coquillière. La vésicule ombilicale, l'amnios, le chorion et l'allantoïde constituent les annexes embryonnaires.

Amnios et liquide amniotique

L'embryon des mammifères, comme celui des oiseaux et des reptiles, se recouvre d'une annexe membraneuse caractéristique, que l'on appelle amnios. La membrane amniotique limite une cavité remplie de liquide (le liquide amniotique), dans lequel l'embryon baigne tout au long de son développement.

Annexes d'un embryon humain - crédits : Encyclopædia Universalis France

Annexes d'un embryon humain

La formation de l'amnios s'effectue chez les sauropsidés (reptiles et oiseaux), les monotrèmes, les marsupiaux et quelques mammifères euthériens par soulèvement autour de l'embryon de replis ectomésoblastiques, qui, en fusionnant, vont délimiter la cavité amniotique (amniogenèse par plicature, ou plectamnios). Chez de nombreux mammifères au contraire, et dans l'espèce humaine en particulier, la cavité amniotique se creuse dans la masse même des cellules du bouton embryonnaire (amniogenèse par clivage, ou schizamnios). Chez l'homme, la cavité amniotique devient extrêmement volumineuse, et, à la fin de la grossesse, l'amnios s'accole à la périphérie du sac ovulaire et forme un amnio-chorion, qui distend la paroi de l'utérus gravide.

La membrane amniotique est formée par une couche épithéliale tapissant une assise conjonctive à feutrage généralement lâche. Cette disposition structurale permet la distension progressive des parois du sac amniotique tout au long de la gestation. La membrane amniotique peut ainsi résister à des pressions considérables. L'étude cytologique et cytochimique de l'amnios humain et animal ainsi que la microscopie électronique ont mis en évidence une activité physiologique intense au niveau de l'épithélium amniotique. Les cultures de cellules amniotiques humaines sont devenues un matériel de choix pour l'expérimentation en biologie cellulaire et la culture de certains virus. L'étude de ces cultures permet également l'analyse du caryotype et la numération des chromosomes du fœtus.

L'existence du liquide qui remplit le sac amniotique des mammifères est connue depuis la plus haute antiquité. Dans l'espèce humaine, ce liquide est incolore, plus ou moins opalescent, et sa composition chimique reste assez voisine de celle du sérum sanguin fœtal en ce qui concerne les constituants minéraux, mais en diffère par un très faible taux en protéines. L'augmentation de ce taux est liée généralement à une augmentation en volume du liquide (hydramnios). Le renouvellement de l'eau, constituant principal du liquide amniotique, est incessant et extrêmement rapide, comme l'ont démontré la mesure du passage de l'eau lourde et de l'eau tritiée. Il en est de même pour les sels minéraux dissous marqués à l'aide d'indicateurs radioactifs (Na24 entre autres).

Le liquide amniotique offre à l'embryon un milieu aqueux stérile protégeant son développement.[...]

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Écrit par

  • : professeur de biologie de la reproduction à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • : docteur ès sciences, chargée de recherche au C.N.R.S.
  • : docteur ès sciences, maître de recherche au C.N.R.S.
  • : professeur à la faculté des sciences de Fribourg, Institut de biologie animale

Classification

Pour citer cet article

Maurice PANIGEL, Josselyne SALAÜN, Denise SCHEIB et Jean SCHOWING. EMBRYOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Gastrulation chez les oiseaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gastrulation chez les oiseaux

Gastrulation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gastrulation

Développement comparé d'embryons - crédits : Encyclopædia Universalis France

Développement comparé d'embryons

Autres références

  • ABDOMEN

    • Écrit par Claude GILLOT
    • 6 346 mots
    • 9 médias
    Quelques notions d'embryologie éclaireront l'évolution du péritoine. Le tube digestif initial est sagittal (fig. 5) et présente de haut en bas différents segments. L'œsophage abdominal est court ; l'estomac a la forme d'une poche qui dirige sa concavité, la petite courbure, du côté ventral. Le duodénum...
  • AGASSIZ LOUIS (1807-1873)

    • Écrit par Stéphane SCHMITT
    • 1 396 mots
    • 1 média
    ...de ces descriptions des lois générales. Ainsi, il tente de mettre en évidence l’existence d’un « triple parallélisme » entre les stades successifs du développement embryonnaire, l’échelle des êtres actuels (des plus simples aux plus complexes) et les séries de fossiles des différentes couches géologiques....
  • ANIMAUX MODES DE REPRODUCTION DES

    • Écrit par Catherine ZILLER
    • 4 447 mots
    • 4 médias
    Chezde nombreux animaux, la ségrégation de la lignée germinale est précoce, et s'établit dès les premiers stades du développement embryonnaire. Ainsi, chez l'ascaris du cheval, l'œuf fécondé est polarisé : un pôle « animal » et un pôle « végétatif » différent morphologiquement par l'aspect des...
  • BAER KARL ERNST VON (1792-1876)

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET
    • 690 mots

    Naturaliste russe, Karl Ernst von Baer domina la science de son époque et fut l'un des pionniers de l'embryologie moderne. Né en Estonie d'une famille prussienne, il étudie la médecine à l'université de Dorpat (actuellement Tartu), passe sa thèse en 1814, puis voyage durant trois ans (Vienne,...

  • Afficher les 56 références

Voir aussi