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EMBRYOLOGIE

Embryologie descriptive : l'embryogenèse

Chez les animaux, l'œuf est une cellule unique, souvent de grande dimension, à noyau digamétique, c'est-à-dire formé par l'assemblage des noyaux des cellules reproductrices ou gamètes. Le cytoplasme cellulaire renferme des réserves plus ou moins abondantes. Si les circonstances du milieu lui sont favorables, l'œuf va donner un nouvel organisme, semblable à l'organisme des progéniteurs et assurant ainsi la continuité de l'espèce, à la faveur de la reproduction sexuée.

Œufs : divers exemples - crédits : Encyclopædia Universalis France

Œufs : divers exemples

Dans un contexte propice (qui varie selon l'espèce à laquelle appartient un animal), la cellule originelle qu'est l'œuf va, à partir de la fécondation, être subdivisée en deux, puis quatre, huit cellules, les blastomères, apparemment identiques, donnant ainsi naissance, sans augmentation de volume, à une unité pluricellulaire que l'on appelle une blastula. Les divisions de segmentation se font selon des plans bien déterminés et des modalités constantes pour chaque espèce ; elles sont conditionnées par la structure de l'œuf et par sa charge en réserves vitellines permettant la nutrition de l'embryon en voie de développement (fig. 1).

Des phénomènes de modification morphologique et structurale de l'embryon compact qu'est la blastula font immédiatement suite aux différentes phases de la segmentation. Ils ont essentiellement pour effet de faire apparaître l'ébauche du tube digestif et de mettre en place les divers feuillets embryonnaires. On considère généralement que la segmentation est terminée dès que l'embryon commence à s'accroître au-delà du périmètre du germe initial. Au cours de cet accroissement, les divisions cellulaires sont moins fréquentes et les blastomères, en se différenciant, entreprennent des migrations importantes pour constituer par ségrégation deux feuillets fondamentaux. Le feuillet externe, ou ectoblaste primaire, se superpose à un feuillet interne, ou endoblaste primaire : la gastrula est dès lors didermique. Les spongiaires et les cœlentérés (animaux diblastiques) ne formeront pas de feuillet supplémentaire mais les autres animaux seront triblastiques, car un troisième feuillet viendra s'insérer ultérieurement entre les deux premiers pour former le mésoblaste.

On donne le nom d'annexes à des expansions embryonnaires qui se produisent au cours du développement de l'œuf chez les animaux supérieurs : dans le cas des vertébrés ovipares dits « amniotes » (oiseaux, reptiles et certains mammifères comme les monotrèmes), l'extension des membranes extra-embryonnaires correspond à l'enveloppement des abondantes réserves déposées dans le volumineux sac vitellin. La résorption progressive du vitellus fournit ainsi les substances nutritives nécessaires à l'embryon au fur et à mesure que ce dernier se développe. Chez la grande majorité des mammifères (espèces dites placentaires), les mêmes annexes embryonnaires, loin de régresser, vont s'adapter, à l'intérieur de l'utérus maternel (dans lequel l'embryon est inclus), aux échanges materno-embryonnaires puis materno-fœtaux. C'est ainsi qu'aux premiers stades du développement d'un mammifère, la paroi périphérique (trophoblaste) du germe absorbe directement les liquides nutritifs se trouvant dans la lumière utérine. La prolifération du trophoblaste va ensuite ancrer l'embryon dans la muqueuse utérine (« implantation de l'œuf »), amorçant ainsi la formation d'un placenta où s'établira le raccordement des circulations sanguines maternelles et embryonnaires.

Les modes de segmentation

Lorsque les conditions intrinsèques (fécondation) et ambiantes (température, humidité) sont réunies, l'œuf va commencer son développement. Celui-ci débute par la segmentation qui va transformer la cellule[...]

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Écrit par

  • : professeur de biologie de la reproduction à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
  • : docteur ès sciences, chargée de recherche au C.N.R.S.
  • : docteur ès sciences, maître de recherche au C.N.R.S.
  • : professeur à la faculté des sciences de Fribourg, Institut de biologie animale

Classification

Pour citer cet article

Maurice PANIGEL, Josselyne SALAÜN, Denise SCHEIB et Jean SCHOWING. EMBRYOLOGIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Gastrulation chez les oiseaux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gastrulation chez les oiseaux

Gastrulation - crédits : Encyclopædia Universalis France

Gastrulation

Développement comparé d'embryons - crédits : Encyclopædia Universalis France

Développement comparé d'embryons

Autres références

  • ABDOMEN

    • Écrit par Claude GILLOT
    • 6 346 mots
    • 9 médias
    Quelques notions d'embryologie éclaireront l'évolution du péritoine. Le tube digestif initial est sagittal (fig. 5) et présente de haut en bas différents segments. L'œsophage abdominal est court ; l'estomac a la forme d'une poche qui dirige sa concavité, la petite courbure, du côté ventral. Le duodénum...
  • AGASSIZ LOUIS (1807-1873)

    • Écrit par Stéphane SCHMITT
    • 1 396 mots
    • 1 média
    ...de ces descriptions des lois générales. Ainsi, il tente de mettre en évidence l’existence d’un « triple parallélisme » entre les stades successifs du développement embryonnaire, l’échelle des êtres actuels (des plus simples aux plus complexes) et les séries de fossiles des différentes couches géologiques....
  • ANIMAUX MODES DE REPRODUCTION DES

    • Écrit par Catherine ZILLER
    • 4 447 mots
    • 4 médias
    Chezde nombreux animaux, la ségrégation de la lignée germinale est précoce, et s'établit dès les premiers stades du développement embryonnaire. Ainsi, chez l'ascaris du cheval, l'œuf fécondé est polarisé : un pôle « animal » et un pôle « végétatif » différent morphologiquement par l'aspect des...
  • BAER KARL ERNST VON (1792-1876)

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET
    • 690 mots

    Naturaliste russe, Karl Ernst von Baer domina la science de son époque et fut l'un des pionniers de l'embryologie moderne. Né en Estonie d'une famille prussienne, il étudie la médecine à l'université de Dorpat (actuellement Tartu), passe sa thèse en 1814, puis voyage durant trois ans (Vienne,...

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Voir aussi