Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DIVORCE

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par et

Régime juridique actuel

Le droit français se rattache donc à une conception pluraliste et judiciaire du divorce, dont les effets sont désormais les mêmes, quelles que soient les hypothèses.

Pluralité des cas de divorce

Depuis 1975, le droit du divorce français se caractérise par sa diversité, laquelle a été renforcée par la loi de 2004. Les époux qui souhaitent mettre fin à leur union ont plusieurs voies possibles, de la plus consensuelle à la plus contentieuse. C'est ainsi que coexistent en droit français : le « divorce subjectif », fondé sur la volonté commune des époux, à travers le divorce par consentement mutuel, mais également, dans une moindre mesure, à travers le divorce accepté ; le « divorce faillite » ou « divorce objectif » fondé sur le constat de l'échec de l'union conjugale manifesté par une séparation de fait des époux, à travers le divorce pour altération définitive du lien conjugal ; enfin le « divorce sanction » à travers le divorce pour faute.

Quelle que soit la voie choisie, les époux peuvent s'entendre sur certains points même dans le cadre d'une procédure contentieuse. La promotion de la médiation familiale dans le cadre du divorce constitue l'une des manifestations essentielles de la faveur du législateur contemporain pour les accords, même partiels, des époux dans le cadre du règlement des effets du divorce. Par ailleurs, la voie procédurale choisie au départ peut être modifiée au profit d'une procédure plus consensuelle ; ainsi, toute procédure contentieuse de divorce peut être transformée en procédure gracieuse de divorce par consentement mutuel. À l'inverse, le choix du divorce par consentement mutuel est un choix définitif ; si les époux ne parviennent pas à mener cette procédure à terme, ils devront recommencer une autre procédure depuis le début.

Le divorce par consentement mutuel (art. 230 et 232 du Code civil) est le divorce pour lequel les époux sont d'accord à la fois sur le principe du divorce et sur tous ses effets, qu'ils doivent eux-mêmes régler dans le cadre d'une convention homologuée par le juge. Les époux doivent donc s'entendre sur tous les points relatifs au divorce et pendant toute la durée de la procédure ; ils doivent également avoir réglé toutes les conséquences de leur séparation, y compris sur le plan patrimonial, au moment où ils se présentent devant le juge. Ce divorce a été créé en 1975. La loi du 26 mai 2004 a simplifié la procédure du divorce par consentement mutuel permettant aux époux qui choisissent cette voie d'obtenir très rapidement le prononcé du divorce après une seule comparution devant le juge (environ deux mois).

Le divorce accepté (art. 233 et 234 du Code civil) est un divorce dans lequel les époux sont d'accord sur le principe du divorce, qui ne fait pas l'objet de discussion, l'un des époux proposant le divorce et l'autre acceptant le principe de la rupture du lien conjugal et sans que les griefs de l'un ou de l'autre apparaissent dans le débat. Les effets du divorce accepté sont en revanche l'objet du débat judiciaire dans le cadre d'une procédure contentieuse. Ce divorce a remplacé le divorce sur demande accepté qui reposait sur le même principe mais qui était soumis à un formalisme beaucoup plus lourd.

Le divorce pour altération définitive du lien conjugal (art. 237 et 238 du Code civil) constitue la principale nouveauté de la loi du 26 mai 2004. Il s'agit d'un divorce demandé par un seul époux qui obtiendra la rupture du lien conjugal dès lors que les époux ne vivent plus ensemble depuis deux ans au moins lors de l'assignation en divorce, et ce même si son conjoint refuse de divorcer. La possibilité de demander et d'obtenir le divorce de manière unilatérale existait déjà dans la législation antérieure sous la forme du divorce pour rupture de[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur agrégé des facultés de droit, université de Paris-XII
  • : professeur de droit à l'université de Bordeaux-IV-Montesquieu

Classification

Pour citer cet article

Claude COLOMBET et Adeline GOUTTENOIRE. DIVORCE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Média

Laïcité - crédits : AKG-images

Laïcité

Autres références

  • ANTIQUITÉ - Le droit antique

    • Écrit par
    • 12 008 mots
    • 1 média
    ...pas confirmée pour l'Égypte (le cas de Moïse s'explique par l'ordre du pharaon de faire mourir tous les nouveau-nés mâles des Hébreux). Le divorce est signalé par des documents depuis le milieu du vie siècle. Il ne requiert pas de formes spéciales et il est souvent ouvert à la femme comme...
  • COUPLE

    • Écrit par
    • 5 084 mots
    ...solidairement les dettes ménagères (C. civ., art. 220). Mais chacun peut aujourd'hui librement se faire ouvrir un compte bancaire (C. civ., art. 221) et exercer la profession de son choix (C. civ., art. 223). Chacun a également le pouvoir d'administrer ses biens personnels et d'en disposer (C. civ., art. 225).
  • CRIMINOLOGIE

    • Écrit par
    • 8 854 mots
    • 1 média
    ...religieuse selon les régions). À défaut, des itinéraires détournés ont été empruntés. Certains auteurs, naguère, ont cherché s'il y avait un lien entre le divorce et la criminalité. Ils pensaient que l'intensité du divorce, interdit aux catholiques dont la religion dominait dans l'ensemble de la France,...
  • DROIT CIVIL DES PERSONNES (France) - (repères chronologiques)

    • Écrit par
    • 608 mots

    1792 Sécularisation de l'état civil (naissance, mariage, décès) et institution d'un régime de divorce soit par consentement mutuel, soit sur demande de l'un des époux (notamment pour incompatibilité d'humeur), où les conjoints sont traités à égalité.

    1804 Promulgation...

  • Afficher les 18 références