Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENTS DE L'INÉGALITÉ PARMI LES HOMMES (J.-J. Rousseau) Fiche de lecture

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

Une œuvre source

Émile, J.-J. Rousseau - crédits : AKG-images

Émile, J.-J. Rousseau

Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes irradie toute la réflexion théorique de Rousseau : il contient sa théorie du langage, développée dans l'Essai sur l'origine des langues (1781), justifie Du contrat social (1762), éclaire l'Émile (1762) et son projet d'« éducation négative ». Certes, le second Discours révèle aussi l'être de Jean-Jacques : l'état de nature est comme un état d'enfance (« c'est la véritable jeunesse du monde ») et Rousseau n'en abandonnera jamais la (re)quête, jusqu'aux Rêverie du promeneur solitaires, tentative de ressaisie du moi à travers les seules « sensations ». Universel, le Discours de 1755, contenant en germe la philosophie politique moderne et l'anthropologie, est une « œuvre source, à partir de laquelle on peut faire commencer toute la réflexion moderne sur la nature de la société » (J. Starobinski). Il permet notamment de penser l'homme, à travers la notion centrale de « perfectibilité », comme un « animal mimétique » (P. Lacoue-Labarthe) capable à certaines conditions de « rétablir [les règles du droit naturel] sur d'autres fondements » (Préface) en refusant la dénaturation. À ce titre, il n'est peut-être pas interdit de penser que le terme de « révolution », si fréquent dans le second Discours où il revêt le plus souvent un sens astronomique ou simplement temporel, constitue en sa dernière occurrence plus nettement politique, un avertissement, moins aux despotes en action qu'aux hommes en général, absolument responsables de leur devenir historique.

— Anouchka VASAK

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses, maître de conférences à l'université de Poitiers

Classification

Pour citer cet article

Anouchka VASAK. DISCOURS SUR L'ORIGINE ET LES FONDEMENTS DE L'INÉGALITÉ PARMI LES HOMMES (J.-J. Rousseau) - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 25/04/2013

Médias

Jean-Jacques Rousseau - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Jean-Jacques Rousseau

Émile, J.-J. Rousseau - crédits : AKG-images

Émile, J.-J. Rousseau

Autres références

  • DÉSIR (notions de base)

    • Écrit par
    • 3 094 mots
    ...Hobbes, Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), de prolonger au milieu du xviiie siècle les thèses du philosophe. C’est dans sa première œuvre majeure, le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), que l’on peut trouver le point de départ de son analyse du désir....
  • ÉMOTION (notions de base)

    • Écrit par
    • 3 349 mots
    ...des courants préromantique et romantique. Un philosophe va jouer sur ce plan un rôle majeur : il s’agit de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Dès son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), Rousseau affirme de façon très convaincante que la raison seule...
  • AUTRUI (notions de base)

    • Écrit par
    • 3 534 mots
    ...très différentes à propos de la « pitié », mais il ne faut y voir aucune contradiction, car ces chapitres concernent cette fois l’homme en société. Dès le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), Rousseau avait opposé l’égoïsme des aristocrates intelligents...
  • NATURE / CULTURE (notions de base)

    • Écrit par
    • 2 454 mots

    « L’homme du monde est tout entier dans son masque. N’étant presque jamais en lui-même, il y est toujours étranger, et mal à son aise quand il est forcé d’y entrer. Ce qu’il est n’est rien, ce qu’il paraît est tout pour lui. » Cette affirmation, que l’on peut lire au livre IV d’...

  • Afficher les 7 références