COORDINATION (chimie)Composés de coordination
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
La liaison de coordinence
Théorie ionique
Introduite par Kossel, la théorie ionique ne sera pas développée ici, car il est évidemment peu réaliste de considérer que les interactions entre un cation métallique et des coordinats puissent être purement ioniques.
Théorie électronique
L'hypothèse de base proposée par Sidgwick consiste à considérer, dans le cas d'un complexe octaédrique, l'établissement de six liaisons datives entre le cation métallique central jouant le rôle d'accepteur d'électrons, c'est-à-dire d'acide de Lewis, et six doublets électroniques de ligand(s) jouant un rôle de donneur d'électrons, c'est-à-dire de base de Lewis. Les liaisons orientées dans l'espace permettent d'expliquer les stéréo-isoméries. Sidgwick a introduit la notion de nombre atomique effectif qui représente le nombre total des électrons entourant l'atome central compte tenu des doublets mis en commun ; si Z est le numéro atomique de l'atome central, V la valeur algébrique de la valence de l'ion correspondant, et C la coordinence, on a : Zeff = Z − V + 2C. Par exemple, pour le complexe Ni(CO)4 : Z = 28, V = 0, C = 4 et Zeff = 36 ; le nombre atomique effectif correspondant alors au numéro atomique du gaz rare situé à la fin de la période considérée, c'est-à-dire le krypton dans l'exemple choisi. Si l'on ne considère que les 10 électrons périphériques 3d et 4s du nickel (0), son environnement est alors un environnement à 18 électrons. On a souvent postulé que les complexes satisfaisant à cette règle dite du gaz rare, ou règle des 18 électrons, étaient dotés d'une stabilité particulière, et on a souvent utilisé cette règle pour déterminer les stœchiométries des composés de coordination. Là encore, les données récentes montrent que, si cette règle s'applique strictement dans le cas de ligands possédant des orbitales η telles que CO, CN-, etc., elle ne peut être appliquée dans le cas général des métaux de la première série de transition où l'environnement électronique peut varier de 12 à 22 (toujours dans le cas de complexes octaédriques) et qu'il existe [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 8 pages
Écrit par :
- Jean AMIEL : ancien élève de l'École nationale supérieure de physique et de chimie de Paris, agrégé de physique, professeur honoraire de chimie générale à l'université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie
- Jean-Pierre SCHARFF : docteur ès sciences physiques, professeur des Universités
Classification
Autres références
« COORDINATION, chimie » est également traité dans :
COORDINATION (chimie) - Vue d'ensemble
On parle de coordination lorsqu'un atome s'unit à un nombre déterminé d'atomes qui sont ses plus proches voisins. Ainsi, l'eau salée contient du chlorure de sodium NaCl, dissocié en ions sodium Na+ et en ions chlorures Cl–. À tout instant, chacun des ions Na+ est cerné en moyenne par six molécules d'eau H2O. Celles-ci tournent le […] Lire la suite
COORDINATION (chimie) - Chimie de coordination
Les cations n'existent pratiquement jamais seuls ; dans tous leurs composés, ils sont environnés d'anions ou de molécules neutres. On appelle ligands (ou coordinats) les groupements assurant l'entourage immédiat d'un cation. La discipline qui traite des propriétés de ces associations entre cations et ligands est la chimie de coordination.Aucune démarcation très nette n'existe entre la chimie de co […] Lire la suite
ARGENT, métal
Dans le chapitre « Chimie de l'état solide » : […] L'argent se distingue très nettement de ses partenaires du groupe I b . En effet, les coordinations habituelles pour le cuivre et l'or sont 2 et 4, les plus importantes étant 4 pour le cuivre et 2 pour l'or. L'argent adopte indifféremment les coordinations 2, 4 et 6, et la coordination 3 peut aussi exister . Par suite de l'existence d'une coordination 6 possible pour l'argent, un certain nombre […] Lire la suite
CHIMIE - La chimie aujourd'hui
Dans le chapitre « Chimie de coordination » : […] La chimie de coordination étudie les complexes, où un atome de métal s'entoure de molécules neutres ou d'ions, désignés sous le nom de coordinats (ou ligandes ou ligands), qui sont des bases de Lewis, porteuses d'au moins une paire d'électrons. Les ions métalliques ont des orbitales vacantes, ce sont des acides de Lewis. L'atome métallique et les coordinats qui l'entourent constituent la sphère d […] Lire la suite
CHIMIE - La nomenclature chimique
Dans le chapitre « Définition et formules » : […] C'est un système additif, développé à l'origine pour les composés de coordination, qui sont des composés formés d'un ou plusieurs atomes centraux au(x)quel(s) sont attachés d'autres atomes ou groupes d'atomes, appelés ligands . Ces ligands définissent un polyèdre de coordination dont ils occupent les sommets. Les lignes définissant les arêtes des polyèdres ne sont pas des liaisons. On écrit d'ab […] Lire la suite
COMPLEXES, chimie
Dans le chapitre « Définitions » : […] Dès 1798, Tassaert observa que les solutions ammoniacales de chlorure de cobalt bivalent laissent déposer, au bout de quelques heures, des cristaux orangés CoCl 3 , 6NH 3 renfermant six molécules d'ammoniac pour une molécule de chlorure de cobalt trivalent ; l'ammoniac est si fortement lié qu'il est possible de chauffer ce composé à 180 0 C sans en perdre. Ce complexe se formule en fait [Co(NH 3 […] Lire la suite
LEHN JEAN-MARIE (1939- )
Chimiste français né le 30 septembre 1939 à Rosheim (Bas-Rhin), Jean-Marie Lehn a reçu, en 1987, le prix Nobel de chimie, avec les Américains Donald J. Cram et Charles J. Pedersen. Ce prix récompense leurs travaux sur l'élaboration et l'utilisation de molécules « creuses » pouvant exercer, avec une haute sélectivité, une interaction spécifique de structure. Après des études secondaires au lycée F […] Lire la suite
PRIX NOBEL DE CHIMIE 2016
Le prix Nobel de chimie 2016 a été attribué au Français Jean-Pierre Sauvage, au Britannique James Fraser Stoddart et au Néerlandais Bernard Lucas Feringa pour leurs travaux sur la conception et la synthèse de machines moléculaires. Les machines moléculaires répondent à une question fondamentale : l’homme est-il capable de fabriquer des machines qui soient de la taille d’une molécule, c’est-à-dir […] Lire la suite
STÉRÉOCHIMIE - Stéréochimie inorganique
Dans le chapitre « Principales coordinences » : […] La théorie ionique simplifiée permet d'expliquer la formation de polyèdres de coordination. En supposant que les atomes soient des sphères non déformables, et que les ions de signes opposés soient en contact, on peut penser d'abord que la coordinence est déterminée par de simples considérations géométriques, cela malgré la charge et la nature des ions en présence. C'est ainsi que, dans le chlorur […] Lire la suite
SUPRAMOLÉCULAIRE (CHIMIE)
Dans le chapitre « Les récepteurs moléculaires d'anions et la chimie de coordination des anions » : […] Vu le rôle fondamental joué par les anions dans les processus chimiques et biologiques, on pourrait s'attendre à ce que la complexation des anions par des ligands organiques fournisse une multitude de structures nouvelles aux propriétés d'un grand intérêt. Elle n'a cependant reçu que peu d'attention par rapport à la coordination des cations, qui a fait l'objet de nombreuses études. Ce n'est que […] Lire la suite
Voir aussi
- ACCEPTEUR chimie
- THÉORIE DU CHAMP CRISTALLIN
- THÉORIE DU CHAMP DE COORDINATS
- CONFIGURATION ÉLECTRONIQUE
- LIAISON DE COORDINATION
- DEGRÉ D'OXYDATION
- DONNEUR chimie
- ÉLECTRON
- RÈGLE DE HUND
- HYBRIDATION DES ORBITALES
- IONS MÉTALLIQUES
- EFFET JAHN-TELLER
- L.C.A.O.
- MÉTHODE DES LIAISONS DE VALENCE
- LIGAND ou COORDINAT
- OCTAÈDRE stéréochimie
- ORBITALES ATOMIQUES
- ORBITALES MOLÉCULAIRES
- JOHN CLARKE SLATER
- STABILITÉ chimie
Pour citer l’article
Jean AMIEL, Jean-Pierre SCHARFF, « COORDINATION (chimie) - Composés de coordination », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 03 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/coordination-chimie-composes-de-coordination/