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CHEYENNE

Indiens des plaines d'Amérique du Nord, les Cheyenne appartiennent au groupe linguistique algonquin. Ils habitaient, avant le xviiie siècle, dans le Minnesota, cultivaient la terre, chassaient, récoltaient du riz sauvage et faisaient de la poterie. Plus tard, ils s'installèrent dans le Dakota du Nord, le long du fleuve Cheyenne ; ils y construisirent une ville de huttes de terre ; c'est probablement pendant cette période qu'ils acquirent des chevaux et qu'ils devinrent dépendants du bison pour leur alimentation. Après que leur ville eut été détruite par les Chippewa, les Cheyenne s'établirent le long du Missouri près des Indiens Mandan et Arikara. Vers la fin du xviiie siècle, la variole et les attaques des Indiens Dakota décimèrent les tribus ; les Cheyenne partirent plus à l'ouest, vers la région des Black Hills. Ils abandonnèrent alors l'agriculture et la poterie pour adopter la culture des plaines, caractérisée par le nomadisme et l'habitation en tipi. Au début du xixe siècle, ils émigrèrent les uns vers le fleuve Platte, les autres vers le fleuve Arkansas. La tribu fut donc divisée en Cheyenne du Nord et en Cheyenne du Sud et cette répartition fut confirmée par le premier traité de Fort Laramie, en 1851.

La religion cheyenne reconnaissait deux divinités principales : Celui qui est sage et au-dessus et un dieu qui vivait sous la terre. De plus, il y avait quatre esprits qui vivaient aux quatre points cardinaux. Parmi toutes les tribus des plaines, les Cheyenne accomplissaient la danse du Soleil sous sa forme la plus élaborée. Cette danse était une cérémonie qui permettait d'entrer en faveur auprès des esprits. Tous les rites tournaient autour de la renaissance de la vie sur terre, du retour du printemps. Elle avait lieu au printemps lorsque la tribu se rassemblait pour partir à la chasse au bison. Ils accordaient une très grande importance aux visions : un esprit animal apparaissait et adoptait un individu, il lui conférait certains pouvoirs tant qu'il observait telle règle ou telle pratique. Leurs « paquets sacrés » contenaient les objets qu'ils vénéraient le plus : un chapeau en peau et en poil de bison femelle et quatre flèches (deux peintes pour la chasse, deux autres pour la guerre). Les Indiens emportaient ces objets à la guerre pour s'assurer la victoire.

Les Cheyenne étaient organisés en dix grandes bandes, gouvernées par un conseil de quarante-quatre chefs et de six sociétés militaires. Les sociétés militaires avaient une fonction cérémonielle, mais protégeaient aussi la tribu et y maintenaient le bon ordre. Parmi celles-ci, la société des soldats-chiens était la plus puissante et la plus violente. Il y avait des sociétés de danse et de médecine, et des sociétés chamanistiques.

Jusqu'en 1840, date à laquelle ils établirent une paix durable, les Cheyenne furent constamment en guerre contre les Kiowa, les Comanche et les Apache. Entre 1857 et 1879, les raids et les combats contre les Blancs étaient continuels. Après le massacre, par le 7e de cavalerie du lieutenant-colonel Custer, du paisible village du chef Black Kettle à Sand Creek en 1864, ils commencèrent à piller les colonies blanches et les postes frontaliers. Le traité de Medecine Lodge (1867) envoyait les Cheyenne du Sud dans une réserve de l'Oklahoma, mais ils ne s'y établirent qu'après 1875. Après l'attaque du village de la rivière Washita en 1868 par Custer, les Cheyenne du Sud se tinrent à peu près tranquilles ; mais, en 1874-1875, ils prirent part au soulèvement général des Indiens des plaines du Sud. Les Cheyenne du Nord s'allièrent aux Dakota dans la bataille de Little Bighorn, le 25 juin 1876. Au début du xxie siècle, il ne restait qu'environ 6 100 Cheyenne dans tous les États-Unis.

— Agnès LEHUEN

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Pour citer cet article

Agnès LEHUEN. CHEYENNE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ARAPAHO

    • Écrit par Agnès LEHUEN
    • 358 mots
    • 1 média

    Indiens des plaines d'Amérique du Nord qui appartiennent à la famille linguistique des Algonkins, les Arapaho vivaient, au xixe siècle, le long des rivières Platte et Arkansas. Leurs plus anciens mythes laissent penser qu'ils étaient autrefois sédentaires et habitaient des villages établis...

  • GROUPE SOCIAL

    • Écrit par Georges BALANDIER, François CHAZEL
    • 11 404 mots
    • 1 média
    ...cuisine, groupes de travail agricole, associations à fonction économique. Ces dernières peuvent intervenir avec une incontestable efficacité. Ainsi, chez les Cheyenne (Amérindiens du Nord), les femmes se regroupent en « corporations » ayant la charge des métiers les plus difficiles ; et, pour accéder à ces ghildes,...
  • LITTLE BIGHORN BATAILLE DE (25 juin 1876)

    • Écrit par Christian HERMANSEN
    • 252 mots
    • 1 média

    La vallée de la Little Bighorn fut le théâtre de la plus cinglante défaite de l’armée fédérale des États-Unis, au cours de l’ultime guerre indienne. À la fin de 1875, un grand nombre de Sioux et de Cheyennes quittent leur réserve, soumise aux incursions croissantes des colons attirés...

  • POLITIQUE - Le pouvoir politique

    • Écrit par Jean William LAPIERRE
    • 7 269 mots
    ...dans certaines civilisations, sorciers, rites d'appel aux forces surnaturelles ou à la colère des dieux, d'immolation ou d'exécration. Ainsi, chez les Cheyennes (Indiens d'Amérique du Nord), les six associations de guerriers intervenaient pour réprimer les délits (vol de chevaux, indiscipline pendant...

Voir aussi